Incontestablement, les micros sur les arbitres sont devenus avec le temps, un vrai plus pour la compréhension de notre jeu. Ils donnent même lieu à de savoureux échanges avec les joueurs de Pro D2 ou de Top 14, qui, la plupart du temps, nous éclairent, nous font sourire, et parfois nous agacent, comme tout bon supporter passionné et chauvin. En revanche, quel intérêt de poser les micros sur ou proches des joueurs ? Surtout pour des avants matchs dont on sait que, tel un volcan prêt à exploser, des mots doux ou des noms d’oiseaux vont jaillir, inévitablement. Et quasi nécessairement pour certains. Ne parle-t-on d’agressivité, en attaque comme en défense, fusse-t-elle qualifiée de saine ? (par Jonah Lomu)
Quel intérêt dans cette ambiance naturellement survoltée, d’entendre qu’untel veut marcher sur la gueule de l’autre, que l’autre est un enc.. de première ? Car c’est bien ainsi que les médias, qui parlent du rugby d’en haut, se nourrissent de ces mots crus pour poser les leurs sur l’article du lendemain.
Des écrits qui ne parlent de rien au final, qui taillent fort Taillefer, et comblent un vide éditorial. Surtout pour ceux qui copient-collent. Mais tendre une perche en attendant qu’un coach ou un joueur, vocifère, balance des phases interdites aux moins de 12 ans, pour s’en offusquer le lendemain, touche à l’hypocrisie manipulatrice, menée par des « Prévert » narcissiques.
Et notre époque bénie par les réseaux sociaux, de faire le reste, avec des followers profanes du rugby, avides de sensations, plus que de vraies informations. Et de faire aussi la part belle à cette montée d’adrénaline musclée, avec in fine, des articles sans intérêt, à cause de ces « micro-possesseurs » de micro-films.
« En espérant modestement que ce billet d’humeur ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd… bien entendu ! »
Non, ce message ne s’auto-détruira pas dans les cinq secondes, mais quiconque aura vécu ces moments d’avant match, magnifiques d’intensité, quelques minutes avant le coup d’envoi, où les forts en gueule se révèlent, sait que ces phrases, sorties de leur contexte, sont totalement incompréhensibles en dehors de la sphère ovale (oui on a osé la faire celle-ci).
Fort heureusement, une grande majorité d’entre vous, chères lectrices et chers lecteurs de votre média préféré du rugby d’en bas (double instant pommade) comprennent que tels des gladiateurs des temps modernes, sous les regards et les vivats de dizaines de milliers de supporters chauffés à blanc (ou au jaune), pouces vers le bas, poussent aux excès. Les cerveaux bouillonnent. Et ce n’est pas un bouillon de culture, mais une soupe de phalanges que l’on imagine.
C’est dans la tradition ovale que de se motiver par les regards, les tapes sur le dos, et des joutes verbales. On parle Rambo plus que Rimbaud. Il faut bien ça pour un combat de 80 minutes, qu’il soit de Top 14 ou de régionale 3.
Nous qui sommes au coeur de l’action en fédérale et en régionale, chaque weekend, nos oreilles ne s’offusquent pas de la motivation multivitaminée d’avant match. Elles saignent plus en revanche de certains propos tenus dans les tribunes. Mais encore faudrait-il tourner ces micros intrusifs dans l’autre sens pour l’entendre. Encore faudrait-il se rendre au plus du rugby des champs et des chants pour le savoir. En espérant modestement que ce billet d’humeur ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd… bien entendu !
Billet d’humeur – Entendre raison pour montrer la… voix !
(par J.L. ©#rugbyamateur) #espritrugby #RugbyAmateur #billetdhumeur