Billet d’humeur : coups durs, coups du sort, et « cou » bas
Le weekend dernier a commencé par une annonce officielle : TF1 obtenait les droits télé pour diffuser la prochaine Coupe du monde, masculine et féminine. « L’ombre de la voix » (oui c’est fait exprès, et pas l’inverse) de Christian Jean-Pierre faisait alors écho dans nos têtes. Un premier coup dur en quelque sorte… (par Jonah Lomu)
Et puis, sans transition, Ambadiang, l’ailier de Nevers, accusait un joueur de Provence pour des insultes racistes : « Je vais te brûler mangeur de bananes » lui a proféré un Ludovic « Radoslaspejic » repenti depuis. Le demi emmêlé a reconnu que « suite à un enchaînement d’évènements dans un contexte tendu, mes mots ont dépassé ma pensée. » Ce Rado là, méduse. Et puis, samedi, beau temps, ciel bleu, pour son retour en Top 14, Biarritz est Olympique, déterminé, et marche sur l’Ubébé. Ce qui vaudra les premiers mots doux et savoureux de Christophe Urios : « On a pris une leçon de couilles (…) Donc on va fermer nos gueules et travailler ! ». Papa, il a dit quoi le monsieur ?
Et puis, lors du derby Stade Français – Racing, Gaël Fickou a tenté et raté une pénalité longue distance, sous les sifflets de Jean Bouin (le public, pas l’athlète mort pour la France en 1914 qui a donné son nom à l’enceinte du Stade Français bien sûr). Même si au final, les Roses ont encore perdu les « pétales » face aux épineux voisins des Hauts-de-Seine. Paris est magique. Et puis, Toulon et Montpellier, les deux mauvais élèves du dernier exercice se sont quittés sur un match peu emballant et donc nul. Le pilou-pilou restant le moment fort du prime-time, avec la chaleur du public varois enfin revenu à Mayol. Plus que trois mois avant de s’enflammer pour Kolbe !
Et puis, Labit (Christian, pas Laurent) sortait sa lame tranchante, en déplorant un manque de remise en question de la part des… arbitres. Le tout après la défaite de Carcassonne à Montauban. Son droit de « Cité » a ébranlé (sors de ce corps Christophe Urios) pour la première fois la grande famille des arbitres. Du haut de ses Tours, Ronan O’Gara a lui aussi tiré à boulets rouges (et noirs) sur l’arbitre du match La Rochelle – Stade Toulousain, le bien nommé Monsieur Dufort.
« Pourquoi la Fédération envoie un mec qui n’a jamais fait un test-match sur le plus grand match du week-end ? Il y a beaucoup d’arbitres expérimentés dans ce pays, presque tous les joueurs ont le niveau international mais, pour moi, ce match était beaucoup trop grand pour lui. Je ne suis pas mauvais perdant, c’est juste une question, j’aimerais savoir pourquoi il a été nommé. » L’ancien ouvreur irlandais, vert de rage après la carton rouge de Skelton, lance un pavé dans le port. Mais il a sans doute oublié qu’il a demandé à ses joueurs, dominateurs durant le premier acte, d’aller en touche plusieurs fois plutôt que de prendre les points au pied. Il doit constater aussi qu’un buteur fiable vaut mieux que deux qui ne le sont pas toujours.
Le manager des Maritimes entretient malheureusement un climat malsain, avec ce « cou » bas, entraînant avec lui une armée de complotistes anti-toulousains sûrs que les cinq derniers arbitres, tous différents pourtant, sont la cause des défaites à répétition des Jaune et Noir. Un air de déjà vu du côté bordelo-béglais. Ah si tout le monde avait la classe d’un Romain Sazy. Sébastien Chabal et Marc Lièvremont en débattent encore paraît-il…
Pourtant, comme l’a écrit Stendhal en 1930, « Le bonheur réside dans la simplicité », son célèbre roman dépeignait une société bloquée, une certaine hypocrisie générale, l’importance de l’argent, etc… Comment il s’appelait son bouquin déjà ? Ah oui, « le Rouge et le Noir ». C’était il y a presque deux siècles. Pas grand chose n’a changé finalement. Sauf pour l’argent peut-être. Personne n’en a parlé ce weekend, mais bon, il faut dire qu’avec le transfert de Cheslin Kolbe, on avait assez donné de ce côté-là.
Bon allez, même si ce n’est pas très glorieux tout ça, on ne va quand même pas noircir ce tableau All Black pour ce premier billet d’humeur de la saison. Même si le carnet plus noir que jamais, s’est déjà malheureusement ouvert hier (une forte pensée pour Valentin et ses proches). Même si c’est le jour anniversaire de la mort de Chester Williams, parti trop tôt à 49 ans, il y a deux ans jour pour jour. Pour les plus jeunes, il a été champion du monde sud africain 95 et un des premiers joueurs de couleur à porter le maillot Springbok). Parti trop tôt comme quelques coéquipiers de l’époque qui n’ont pas atteint le demi siècle.
Pour voir une éclaircie, autrement que par le sourire radieux d’Isabelle, où les propos convaincants de Fabien Galthié sur le plateau du CRC, projetons-nous sur le rugby amateur, qui reprend ses droits en ce mois de septembre. Enfin ! Nul doute qu’il y aura des hauts et débats, sans parler du Pass sanitaire. Mais qu’importe, la compétition reprend, les supporters vont garnir les tribunes, chanter, râler, chambrer, applaudir, siffler, on va sentir l’odeur des grillades, les buvettes vont ré-ouvrir, le rrrrruby d’en bas va se relever après deux saisons blanches plus sombres qu’il n’y paraît.
RugbyAmateur repart pour un tour pour vous raconter les épisodes d’une saison palpitante, qui aura une fin cette fois. Avec vous et pour vous. Bonne rentrée à toutes et tous. Reprise du temps !