Président du Comité Départemental de la Haute-Garonne depuis un an, un des plus fournis en licenciés dans l’hexagone, Bernard Pujol est un homme d’action, un entrepreneur dans l’âme comme dans son parcours professionnel. Ce passionné de rugby au verbe et à la métaphore faciles, est connu pour dire ce qu’il pense, en regardant ses interlocuteurs droit dans les yeux. A quelques semaines de la future Ligue Occitanie, Bernard Pujol s’exprime sans détour sur son positionnement et sa vision d’un sport qu’il souhaite avant tout ouvert aux jeunes et à la formation…
Bernard Pujol, en prévision de la future Ligue Occitanie, vous teniez à nous faire part d’une information, ou plutôt d’une confirmation…
Oui, par le biais de Rugbyamateur, je tenais à dire ce qui a déjà été annoncé aux clubs, à savoir, confirmer mon choix en ma qualité de président de Comité départemental, de défendre et soutenir le projet fédéral, en place depuis le 3 décembre dernier. J’ai donc pris position au côté d’Alain Doucet, candidat désigné et soutenu par l’équipe de la Fédération Française de Rugby en place.
La campagne est donc lancée ?
Nous sommes en campagne oui. Après la validation des statuts lors de l’Assemblée générale élective d’Avignon le 23 septembre dernier, nous pouvons enfin attaquer la réforme territoriale, et par la légitimité du vote le 9 décembre prochain, les clubs voteront pour savoir à qui ils souhaitent confier la présidence de l’Occitanie.
Le programme que vous défendez est donc celui de Bernard Laporte avec ses 44 mesures…
Absolument. Ces 44 dispositions sont connues de tous, et disponibles. Nous avons la chance d’être soutenu, comme je le disais précédemment par la FFR, mais aussi par les 7 cadres fédéraux d’Occitanie, élus. Donc nous sommes complètement et sans ambiguïté pour l’application totale et sans restriction du plan fédéral.
Quelles seront les premières mesures si Alain Doucet, et votre équipe, est élu ?
On va attendre la fin des votes d’abord, en espérant que cela se passe dans le meilleur esprit. le 10 au matin, si nous sommes élus, nous remercierions les clubs d’avoir confirmé leur choix de décembre 2016 (élection de Bernard Laporte). On mettra en place la Ligue, qui est une bonne nouvelle pour le rugby régional. Ensuite, ce n’est pas un scoop que de dire que Toulouse paraît être le lieu central pour la piloter. Le foncier et les personnes resteront en place. Tous les salariés seront conservés. Toutes les maisons existantes resteront en activité, tout le monde sera concerné, de Perpignan, en passant par Tarbes, Carcassonne, Montauban, Narbonne ou Montpellier, que ce soit pour gérer la discipline, les épreuves,… Les comités départementaux s’en retrouveront renforcés. Ils seront des organes de proximité, choisis, avec des missions accrues, des moyens plus importants, je parle ici de cadres techniques de club.
Pour l’organisation des compétitions, peut-on faire un parallèle avec l’organisation du football : à savoir, des compétitions départementales pour les niveaux inférieurs, puis régionales pour les niveaux promotion et Honneur par exemple ?
L’organisation des épreuves doit être simplifiée. Il ne faut pas faire voyager les équipes pour rien, ne pas faire dépenser de l’argent pour rien, ne pas prendre des risques pour rien et faire en sorte que cette Occitanie, qui est une belle chose, permette de faire tomber certaines murettes. On pourra aller jouer chez son voisin avec bonheur et plaisir. La proximité en sera améliorée. Quand on simule ce que seront les fameuses poules en 2018-19, à la demande des clubs, et que l’on se rend compte que l’on pourra jouer contre un club qui n’était pas si loin, mais qui appartenait à un autre Comité, c’est une bonne chose.
C’est l’intérêt de tous que nous puissions être réactifs et opérationnels
Avec, quoiqu’il arrive, un champion d’Occitanie à la fin de la saison 2018-19 ?
Il faut être en concertation avec l’équipe de Bernard Laporte. On n’est pas là pour suivre la Fédération sur tout, qui commanderait tout à distance. Ce n’est pas forcément souhaité, ni souhaitable. Les 13 Ligues seront autonomes, voire indépendantes, hors dates nationales pour les finales des championnats. Celle d’Occitanie aura donc l’occasion d’avoir un beau champion régional, si c’est le souhait des clubs oui. La proximité prévaudra malgré tout. On va regarder au compas la logique d’aller jouer dans tel ou tel département. Toutes les équipes limitrophes pourront choisir. Car il y a un souhait manifeste de ne pas jouer avec ou contre les mêmes clubs. On peut imaginer que Montréjeau puisse jouer dans les Hautes Pyrénées, que des clubs audois jouent contre des Toulousains, etc…
Quid de l’organisation des 13 Comités départementaux qui vont composer cette grande ligue occtiane ?
Les départements seront représentés par directeurs techniques, arbitrage, scolaires, médecine, qui seront des référents. On travaillera beaucoup en vision conférence. Chacun montera son projet et la Ligue sera là pour accepter ou pas, c’est son rôle. C’est l’intérêt de tous que nous puissions être réactifs et opérationnels. Mais que ce soit clair, rien ne se fera sans consultation. Les clubs en fédérale ont voulu 12 équipes par poule, c’est fait. Ils n’ont pas les matchs aller-retour en phases finales, mais on ne peut pas tout avoir d’un coup.
Si Alain Doucet est élu, on imagine que vous serez contraint de quitter vos fonctions de président du CD 31 ?
Une fois fêtée la victoire comme je sais le faire, ma réputation n’en pâtira pas je crois en disant cela (rires), il faudra se mettre au travail. Et pour ma succession, elle n’est pas d’actualité, car ce n’est pas important. On m’a élu pour être debout en proue, je le pense et je l’espère, car c’est mon tempérament, pour maintenir cette dynamique. Il ne faut pas qu’elle s’estompe. Je ne suis pas incontournable, il faudra juste s’assurer que les 4 ans pour les lesquels j’ai engagé ma mandature, que j’y sois ou pas, restent au même niveau.