Belle histoire : Abdala, le rugby comme refuge, pour l’honneur (RugbyAmateur)
Le film de Philippe Guillard, « Pour l’honneur », sorti ces derniers jours dans les salles obscures, raconte l’histoire de réfugiés, accueillis en France, découvrant par hasard l’univers du ballon ovale, comme facteur d’intégration et d’ouverture à l’autre. La réalité rejoint parfois la fiction, et la dépasse même, avec le cas d’Abdala…
Sur la longue et périlleuse route de l’exil, l’Angleterre en point de mire, et Calais comme passage obligé. Abdala Sissoko est mineur quand il arrive dans le nord de la France en 2019. Il bénéficie donc d’un soutien de l’état, dans un centre d’accueil pour mineurs isolés. Le club de rugby d’Armentières y organise un jour une initiation au rugby.
L’intérêt général est minime, la plupart des présents ont pour passion le football. Ils partiront tous pour l’Angleterre quelques semaines plus tard. Pas Abdala. Le jeune malien est resté, désireux d’apprendre un métier. Il suit des cours, formé comme plombier par un partenaire du club nordiste. Pendant ce temps-là, il vient aux entraînements. Fabrice Mettery, dirigeant du club, se souvient : « Il a été très bien accueilli par tous les joueurs. Il était volontaire, avait des aptitudes physiques manifestes. Il lui manquait la technique bien sûr, mais il s’est montré très à l’écoute et assidu. »
Hébergé grâce à un soutien de la mairie locale, Abdala, sans repères ni perspectives d’avenir claires lors de son arrivée en France, voit le bout du tunnel, et pas celui de la Manche. Il joue avec les U19 du Club Léo Lagrange Rugby Armentières (CLLA). Il vient de trouver une nouvelle famille, celle du rugby. A sa majorité, il intègre le groupe séniors, qui évolue en régionale 1. Il écoute, apprend, s’améliore. Le nouvel ailier joue avec la réserve. Il a « retrouvé le sourire et le moral » dit-il. Fabrice Mettery rajoute : « Il est heureux, il grandit comme joueur et comme homme, c’est une fierté pour nous, comme pour lui je pense. »
Le weekend dernier, Abdala, 21 ans aujourd’hui, a connu une nouveau grand bonheur : celui de remporter le bouclier de champion de la régionale 1 réserve de la ligue des Hauts-de-France. « Il ne réalise pas forcément ce que représente de gagner un bouclier pour un rugbyman, mais il était vraiment ravi. Maintenant, il va progressivement intégrer l’équipe Une, de par ses capacités, il est légitime. On le met à l’arrière parfois pour qu’il soit un peu plus au coeur du jeu. »
Au coeur du jeu, d’une équipe de rugby, d’une famille d’accueil. Pour son plus grand bonheur. Pour l’honneur, aussi.
Belle histoire : Abdala, le rugby comme refuge, pour l’honneur (RugbyAmateur)
Le film de Philippe Guillard, « Pour l’honneur », sorti ces derniers jours dans les salles obscures, raconte l’histoire de réfugiés, accueillis en France, découvrant par hasard l’univers du ballon ovale, comme facteur d’intégration et d’ouverture à l’autre. La réalité rejoint parfois la fiction, et la dépasse même, avec le cas d’Abdala…
Sur la longue et périlleuse route de l’exil, l’Angleterre en point de mire, et Calais comme passage obligé. Abdala Sissoko est mineur quand il arrive dans le nord de la France en 2019. Il bénéficie donc d’un soutien de l’état, dans un centre d’accueil pour mineurs isolés. Le club de rugby d’Armentières y organise un jour une initiation au rugby.
L’intérêt général est minime, la plupart des présents ont pour passion le football. Ils partiront tous pour l’Angleterre quelques semaines plus tard. Pas Abdala. Le jeune malien est resté, désireux d’apprendre un métier. Il suit des cours, formé comme plombier par un partenaire du club nordiste. Pendant ce temps-là, il vient aux entraînements. Fabrice Mettery, dirigeant du club, se souvient : « Il a été très bien accueilli par tous les joueurs. Il était volontaire, avait des aptitudes physiques manifestes. Il lui manquait la technique bien sûr, mais il s’est montré très à l’écoute et assidu. »
Hébergé grâce à un soutien de la mairie locale, Abdala, sans repères ni perspectives d’avenir claires lors de son arrivée en France, voit le bout du tunnel, et pas celui de la Manche. Il joue avec les U19 du Club Léo Lagrange Rugby Armentières (CLLA). Il vient de trouver une nouvelle famille, celle du rugby. A sa majorité, il intègre le groupe séniors, qui évolue en régionale 1. Il écoute, apprend, s’améliore. Le nouvel ailier joue avec la réserve. Il a « retrouvé le sourire et le moral » dit-il. Fabrice Mettery rajoute : « Il est heureux, il grandit comme joueur et comme homme, c’est une fierté pour nous, comme pour lui je pense. »
Le weekend dernier, Abdala, 21 ans aujourd’hui, a connu une nouveau grand bonheur : celui de remporter le bouclier de champion de la régionale 1 réserve de la ligue des Hauts-de-France. « Il ne réalise pas forcément ce que représente de gagner un bouclier pour un rugbyman, mais il était vraiment ravi. Maintenant, il va progressivement intégrer l’équipe Une, de par ses capacités, il est légitime. On le met à l’arrière parfois pour qu’il soit un peu plus au coeur du jeu. »
Au coeur du jeu, d’une équipe de rugby, d’une famille d’accueil. Pour son plus grand bonheur. Pour l’honneur, aussi.