Enfin ! Elles sont enfin là, les phases finales des séries régionales. Ce weekend inaugural permettait de voir s’affronter, en Régionale 2, deux formations haut-garonnaises. Premier de la poule 1 au terme de la phase régulière, le Toulouse Université Club venait d’enchainer sept succès de rang (avec une moyenne de 36 points inscrits par rencontre) et se présentait donc on ne peut plus en confiance. Son « forfait » en finale des Boucliers du Terroir du 31, qui a fait parler, a eu au moins le mérite de régénérer les organismes pour le sprint final. Néanmoins, chacun le sait : à l’orée des matchs couperet, tous les compteurs sont remis à zéro. L’adversaire du jour, à savoir l’Union Sportive Portésienne, avait pour sa part terminé au quatrième rang de la poule 4. Les Rouge et Vert restaient eux aussi sur une belle série (deux succès, dont le dernier sur la pelouse de Carbonne Longages) et pouvaient, pourquoi pas, ambitionner de créer une belle petite surprise… (Par Marco Matabiau/ Photos Alain Sabathier)
Le TUC commençait la partie face à un fort vent. Pour sa part, Portet essayait d’investir le camp adverse. Toutefois, sur un ballon échappé, le contre toulousain s’organisait, et de quelle manière. Récupération Brosse, qui s’enfonçait dans la défense, avant que ne soient servis Royo, puis Pain. Ce dernier, ballon en mains, accélérait, déposait tout son monde, y compris le dernier défenseur au prix d’un superbe « cad’ dèb » pour aller, après une cinquantaine de mètres de course, déflorer le planchot (5-0, 4ème). L’USP répondait du tac au tac, préférant pour sa part le jeu plus au près, autour du troisième ligne et capitaine Allemane et de son compère Lapene. La ligne de défense tuciste se mettait hors-jeu, permettant ainsi au trois-quart centre Veitschegger (revenu de Belgique où il évoluait en deuxième division nationale) de rapprocher les siens (5-3, 7ème).
Le vent ne faiblissant pas, les locaux persistaient à tout jouer et à conserver le ballon. La moindre passe un peu longue s’avérant être des plus aventureuses, on préférait le jeu de passes courtes entre avants, notamment entre le pilier Ladhari et le talonneur Barrère. Plus au large ensuite, après cette passe allongée de Randriambololona pour Berte, mais l’ailier se faisait projeter en touche par Veitschegger. Ce n’était que partie remise pour les Rouge et Bleu. Lancement plein centre, percée de Royo qui, face à l’arrière portésien Candelon, négociait parfaitement le deux contre un et allongeait pour Pain (décidément au four et au moulin en ce début de rencontre), lequel filait inscrire son deuxième essai de l’après-midi (10-3, 16ème). Dans la foulée, l’USP héritait d’une pénalité bien placée, mais Veitschegger ratait la cible.
Qu’on bénéficie de l’apport du vent ou pas, il était toujours aussi difficile d’assurer à la fois transmission et manipulation du ballon. Ainsi, les deux équipes, pourtant portées vers un jeu offensif, avaient du mal à conserver sans commettre de coûteuses maladresses. Portet perdait Lapene, remplacé par Backmann (28ème). Le TUC gardait son penchant pour les extérieurs, comme sur cet enchainement qui voyait Royo volleyer pour Gonzalez côté gauche (32ème). Sans succès toutefois. Deux pénalités plus tard, le capitaine toulousain tentait d’ailleurs sa chance mais le ballon fuyait les barres (34ème).
Malgré tout, les Toulousains allaient faire le break peu avant la pause. Nouvelle percée de l’intenable Pain, puis relais du dynamique Faget. Le deuxième ligne passait les bras et trouvait Rolland Caparros dans le dos du rideau défensif. Le troisième ligne terminait sa course sous les barres et Royo transformait (17 – 3, 36ème). Plus rien ne serait inscrit jusqu’à la pause, la dernière pénal touche obtenue par Portet n’aboutissant pas.
Le TUC s’échappe, puis s’appuie sur sa défense
A la pause, les Portésiens Arrivat, Guagliardo et Faure faisaient leur apparition sur la pelouse. C’était désormais aux visiteurs de tenir le ballon, ce qu’ils faisaient plutôt bien, notamment grâce à un joli jeu de passes courtes entre avants. Sous pression, le TUC se mettait à la faute et Faget écopait d’un carton blanc (44ème). L’USP profitait immédiatement de cette supériorité numérique, Béranger et Faure s’enfonçant dans la défense. Une nouvelle pénalité obtenue était jouée à la main et Guagliardo, en puissance, ramenait les siens à neuf longueurs (17-8, 45ème). Souhaitant éviter de se faire des frayeurs, le TUC se remobilisait. Suite à une mêlée, l’offensive menée partait d’abord à contresens avant que le deuxième ligne Albouy ne remette de l’avancée. Servi dans un deuxième temps, Royo perçait, crochetait intérieur et n’avait plus qu’à foncer jusqu’à l’en-but pour redonner de l’air à sa formation (22-8, 50ème).
Faget à peine revenu en jeu, c’était au tour de Bonfils, pourtant entré quelques minutes auparavant, de recevoir à son tour un carton blanc (55ème). Portet faisait le maximum pour recoller, dans le sillage d’un très entreprenant Allemane, mais la défense faisait front. Au contraire, Royo, sur pénalité, rajoutait trois points dans son escarcelle (25-8, 61ème). Dos au mur, l’USP lançait alors ses dernières forces dans la bataille: Allemane, toujours lui, le deuxième ligne Touzet et Faure tentaient de franchir le rideau. Guagliardo, par deux fois, échouait à quelques centimètres de la terre promise. Il se voyait toutefois récompensé de ses efforts quand, après une série de percussions à proximité de la ligne, il ramassait et inscrivait, à nouveau en force, son deuxième essai. Veitschegger transformait (25-15, 76ème).
Cinq minutes, dix points. Il semblait compliqué que l’USP ne réussisse à retourner la situation, ce qui n’empêchait pas les Rouge et Vert de tout essayer pour y parvenir. Les chocs se faisaient de plus en plus rudes, comme sur cet impact du pilier Bratkiw sur l’ailier portésien Boudet. Sans que plus rien ne soit marqué, Monsieur Filhol donnait le dernier coup de sifflet de l’après-midi.
Temps gris, soleil, vent, pluie, grêle. Puis soleil à nouveau. On sera ainsi passés ce dimanche par toutes les émotions météorologiques. Pour ce qui est du terrain, il n’en fut pas tout à fait de même. Bénéficiant pourtant du fort vent dans le premier acte, l’Union Sportive Portésienne aura mis un trop long moment à entrer dans sa partie. Menés 17-3 à la pause, les joueurs de Franck Allemane et Olivier Gonzalez auront bien essayé de refaire leur retard, dans les pas de leur capitaine Allemane (exemplaire en tous points de vue). Entrés en jeu dans les quarante dernières minutes, Guagliardo (auteur de deux essais) et Faure auront également beaucoup donné, tout comme le trois-quart centre Veitschegger et le deuxième ligne Touzet. Cela n’aura pas suffi. Même s’il est toujours difficile de faire à chaud le bilan d’une saison, les Rouge et Vert peuvent cependant être satisfaits d’avoir atteint les phases finales, tant leur début de saison (4 victoires après 10 journées) s’était avéré compliqué.
Quant à lui, entreprenant dès le début de rencontre, le Toulouse Université Club aura fait preuve d’un bel opportunisme pour rapidement mettre son adversaire du jour à distance. S’appuyant sur une défense à la fois solide et mobile, les hommes du duo François Giraudeaux – Jean Roddaz auront fait feu de tout bois, notamment face au fort vent. Comme d’habitude, le pilier Ladhari a montré de belles aptitudes balle en mains. La troisième ligne Delrieu – Morillon – Rolland Caparros s’est montrée très complémentaire.
Enfin, le duo de trois-quarts centres Pain – Royo a éclaboussé la rencontre, tant par sa justesse technique que par sa vélocité. les Toulousains poursuivent donc leur route dans le championnat d’Occitanie et devraient retrouver, au tour prochain, les Haut-Pyrénéens de l’US Adéenne, vainqueurs ce weekend (21-17) des Ariégeois de Mirepoix.
Réactions
Jean Roddaz (Entraîneur, TUC) : « Match poussif. On n’a pas mis les choses dans l’ordre. Les joueurs n’étaient pas à leur place. On a marqué sur des actions individuelles. Pas satisfaisant sur le contenu, mais l’essentiel est d’aller au tour suivant (…) Grosse défense en seconde mi-temps puisqu’on n’a pas la balle. On leur a dit de garder cet état d’esprit pour le reste de la saison. »
Olivier Gonzalez (Entraîneur, USP) : « Un peu d’amertume. Un match mal engagé face à une équipe tuciste qui a mis beaucoup de mouvement. On a été apathiques, surpris. Des regrets sur cette fin de match. On aurait pu entrevoir autre chose que ce résultat-là (…) A la pause, on a mis l’accent sur la tenue du ballon. Les joueurs l’ont bien fait. Ils ont levé la tête et ont été moins indisciplinés qu’en première mi-temps. »
Louis Pain (Trois-quart centre, TUC) : « En première mi-temps, on a pu attaquer. C’est ce qu’on sait faire de mieux. En deuxième, ils ont mis plus de combat. La pluie a aussi perturbé les débats. Ce n’était vraiment pas évident. On a réussi à être solidaires. C’est d’ailleurs en grande partie cette solidarité défensive qui nous fait gagner aujourd’hui (…) Ce qui est sûr, c’est qu’il faudra être mieux organisés en attaque lors du prochain tour ».
Rémy Allemane (Troisième ligne et capitaine, USP) : « Déçu évidemment de ne pas au moins passer un tour de plus. On revient de loin après un début de saison compliqué. On a rempli l’objectif. Le TUC a été bon, rien à dire. Félicitations à eux, et peut-être qu’on se retrouvera l’année prochaine ».
Feuille de match
A Toulouse (Stade Alain-Coulon): Toulouse Université Club bat Union Sportive Portésienne 25 à 15 (mi-temps: 17 à 3).
Arbitrage: M. Bastien Filhol assisté de MM. Fabien Eymas et Xavier Saudez (Ligue Occitanie).
Cartons blancs: au TUC, Faget (44ème), Bonfils (55ème).
Pour le TUC: 4 essais Pain (4ème, 16ème), Rolland Caparros (36ème), Royo (50ème), 1 pénalité (61ème) et 1 transformation Royo.
Pour l’USP: 2 essais Guagliardo (45ème, 76ème), 1 pénalité (7ème) et 1 transformation Veitschegger.
Composition TUC: Quesada; Berte, Royo (cap), Pain, Gonzalez; Brosse (o), Randriambololona (m); Delrieu, Morillon, Rolland Caparros; Albouy, Faget; Ladhari, Barrère, Pereira.
Sur le banc: Bratkiw, Léon, Marion, Perelade, Mourey, , Vincent, Bonfils.
Entraîneurs: François Giraudeaux et Jean Roddaz.
Composition USP: Candelon; Darre, Veitschegger, Dumas, Boudet; Thieurmel (o), Calmus (m); Allemane (cap), Dejean, Lapene; Touzet, Di Spigno; Cavalli, Pauly, Béranger.
Sur le banc: Arrivat, Backmann, Guagliardo, Cazaux, Faure, Mailfait, Benallou.
Entraîneurs: Franck Allemane et Olivier Gonzalez.