Arbitres et vous – Lucie Laporte : « Il faut souvent en faire plus pour avoir sa place »

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A 27 ans, Lucie Laporte a le rugby dans le sang, depuis toujours. Après avoir joué, elle a pris la décision de devenir arbitre sur le tard. Mais la Bordelaise s’y épanouie, et entend bien diriger des rencontres le plus longtemps possible. « Ce n’est pas le maquillage et le look qui comptent. Vous êtes tellement plus que votre apparence » reprend-elle. Un petit brin de femme dans un sport d’hommes pensent encore certains, mais Lucie se fait fort de casser les images préconçues…

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Avec Samuel le Gentil et Hugo Talla au Creps de Bordeaux

Quels sont tes premiers souvenirs de rugby ?
Je n’en n’ai pas de précis mais je me souviens, quand j’étais petite, j’allais aux entraînements et matchs avec mon frère les samedis, avec qui je jouais. Mon père faisait partie des entraîneurs de l’école de rugby et les dimanches on allait voir l’équipe senior de mon club jouer, on retrouvait des copains du rugby. Il y a tellement de moments auxquels je pense quand on me parle de souvenirs de rugby, je ne sais pas lequel mettre en premier. Peut être une finale gagnée quand je jouais toute petite, j’avais même marqué. Il n’y avait pas de poste à cet âge là, et quand c’est arrivé, j’ai vite compris que je ne jouerai pas au talon vu mon gabarit (rires). Mais j’ai quand même grandi à travers le rugby en tant que femme.

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Et depuis que tu es devenue arbitre, quels sont tes meilleurs souvenirs ?
La rencontre avec Joy Neville, le coup d’envoi du match UBB-Lyon, les finales pour lesquelles j’ai officiées en tant qu’arbitre de touche, mon premier match séniors… Il y en a beaucoup en fait.

Il y a forcément des mauvais souvenirs alors ?
J’ai bien sûr eu des expériences ou des moments qui n’ont été pas forcément agréables sur le moment. Par exemple, lors d’une finale, nous arrivons les trois arbitres en même temps, nous disons bonjour et un officiel demande où est le troisième arbitre, ne pensant pas que je pouvais l’être… Il y a aussi des matchs sous la pluie et le vent, les joueurs et moi attendions la douche chaude à la fin du match pour nous réchauffer… Mais, maintenant, j’en parle avec le sourire, même si je préfère éviter de rencontrer à nouveau ce genre de situation.

Pourquoi être devenue arbitre ?
Pour revenir dans le rugby après avoir arrêté de jouer pendant 7 ans alors que j’étais au pôle espoir à Toulouse. Je m’étais consacrée aux études. Je venais d’avoir un travail posé. C’était l’occasion de pouvoir revenir dans ce milieu auquel j’étais toujours attachée, j’allais encore voir régulièrement des matchs. Mon papa et ma sœur étaient arbitres à l’époque, je me suis dit pourquoi pas essayer, et voilà, depuis trois ans je n’ai pas lâché le sifflet.

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Est-ce plus difficile d’arbitrer quand on est une femme ?
Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de difficultés particulières à être une femme face aux joueurs sur un terrain. Certes, les hommes ont parfois un regard intrigué ou affichent des grands sourires, mais, une fois le coup d’envoi donné, que je sois une femme ou un homme, peu importe, je suis l’arbitre. Les quelques difficultés que j’ai encore, c’est les gens autour, l’encadrement, le public, des gens extérieurs au rugby qui ne comprennent pas. J’ai eu parfois, plus rarement, le cas d’arbitres masculins qui manifestent une réelle appréhension à l’égard d’une femme arbitre. Il faut souvent en faire plus pour pouvoir avoir sa place. Et se montrer ferme dès l’arrivée au stade.

Quelles sont les anecdotes, plus légères, que tu pourrais partager avec nous ?

Parfois, avant un match, des joueurs ou dirigeants s’avancent pour me faire la bise, même si on se présente comme l’arbitre. Ou aussi après des matchs, là,  ce sont des joueurs qui veulent nous faire la bise, et nous envoient des invitations sur les réseaux sociaux avec des petits messages gentils… (rires)

Quelles sont tes objectifs, tes ambitions, comme arbitre ?
Je ne vais pas trop en parler, je ne voudrais pas paraître prétentieuse et je veux voir comment les choses évoluent. Ce qui compte principalement pour moi, c’est que les clubs à la fin du match soient satisfait de mon arbitrage. Certes, une équipe est en principe déçue d’avoir perdu mais c’est le jeu. Je prépare cette année toutefois le fédéral écrit. Je cherche à m’améliorer à chaque match ou rectifier des petits points, revoir certaines situations dans ma tête, les décrire à d’autres arbitres ou mon papa, pour avoir leur avis. Des projets, des ambitions, des rêves j’en ai plein la tête, mais étape par étape !

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