Comment un Audois de naissance, venu de Castelnaudary, talonneur du ROC puis de Lombez-Samatan en fédérale 1, peut se retrouver à disputer un match qualificatif pour la prochaine coupe du monde, et même envisager de la disputer ? Et bien, tout simplement, en remontant à ses origines, celles de sa maman, native de Belgique. La suite, c’est Alexandre Raynier qui la raconte…
Le 29 mai prochain, Alexandre Raynier, le talon « gersois », affrontera sans doute les Pays-Bas dans le cadre du Tournoi B qualificatif pour la coupe du monde 2023. Comme souvent dans ce cas-là, il y a des concours de circonstances bien sûr. Ici, c’est Laurent Dossat, entraîneur des avants belges (et du Stade Niortais) qui vient de Castelnau-Magnoac, et connaît bien notre héros du jour.
Il faut dire que « Cass » (diminutif de Cassoulet, et surnom donné à son arrivée dans le Gers par ses coéquipiers !) a fait ses preuves sur le pré pour devenir un talonneur respecté de la Fédérale 1. A ses qualités de combattant, se rajoutent celles de la générosité et du sens du devoir, sur et en dehors du terrain. Des valeurs qui collent parfaitement avec celles prônées au LSC. Un vrai plus au sein d’une équipe belge plus tournée sur le jeu de mouvements que sur le combat au près : « J’ai été convoqué pour un stage en décembre dernier, qui s’est bien passé. Je le suis à nouveau pour un match amical Cognac-St Jean d’Angély à Cognac le 15 mai prochain. Je me prépare au mieux pour prétendre à faire partie du groupe. J’ai une carte à jouer en effet, car la Belgique veut des combattants devant, ce qui me va bien (rires). J’ai été à bonne école avec « Merca » (Eric Mercadier) à Castelnaudary, et Lombez m’a fait progresser sur d’autres secteurs de jeu, et les lancers, tout en gardant mes valeurs de combat. De toute façon, quand vous allez jouer à Quillan ou à la Salanque, il vaut mieux être prêt pour le combat ! »
Les Diables Noirs ont une véritable carte à jouer pour se frayer un chemin jusqu’à la prochaine coupe du monde, ce qui serait un exploit retentissant. De quoi donner des idées à Alexandre : « On sait ce qu’il faut faire pour se qualifier, ce n’est pas insurmontable. Après, se dire que l’on peut jouer une Coupe du monde, c’est le rêve de tout joueur de rugby je crois. Surtout pour un gars comme moi qui évolue en fédérale 1. Dans le contexte actuel, quand on t’annonce que tu vas jouer à Madrid ou à Porto, ça te sort de la morosité, ce sont déjà des expériences énormes, de vie et sportives, et tout est bon à prendre. Mais oui, dans un coin de ma tête, je me dis qu’il est possible de jouer une coupe du monde, et en France en plus. »
« Il n’y a aucune différence à partir du moment où l’on enfile le maillot de la sélection… »
Les Diables Noirs effectueront donc un test grandeur nature contre Cognac, avant de connaître le groupe qui défiera la sélection batave. « Cass », ou « Frite » comme ses collègues du LSC se plaisent à le surnommer depuis peu, entend bien jouer sa carte à fond, surtout que le groupe belge a de la qualité : « L’équipe est très compétitive oui, avec de très bons joueurs, venus de Pro D2, Nationale ou fédérale 1 donc, comme moi. Mais il n’y a aucune différence à partir du moment où l’on enfile le maillot de la sélection. On est tous très bien accueillis, et tournés vers cet objectif commun si important. »
Qu’on se le dise le Prince Raynier suit sa royale destinée avec une motivation sans faille. Tous ses partenaires de jeu, anciens ou actuels, entraîneurs et présidents, poussent derrière lui, pour le voir sous les couleurs noires, jaunes et rouges, en octobre 2023… Et nous aussi !