Article sur la présentation du résultat 2020-2021
Alexandre Martinez : résultat du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021 : il est de -3.861 millions d’euros, soit 95.9 millions de recettes pour 99.8 millions d’euros de dépenses. Quel bilan tirez-vous… de ce bilan ?
Alexandre Martinez : Particulier forcément, à cause de la crise sanitaire, qui a continué à nous impacter. Nous avions présenté un budget prévisionnel qui tenait compte d’un retour à la normale, mais nous savons que cela n’a pas été le cas. Les compétitions amateur se sont arrêtées en octobre, les matchs du XV de France se sont joués sans public, celui des U20 français contre l’Irlande a même été annulé, bref, nous avons été contraint de composer avec la situation sanitaire. Néanmoins, au lieu d’un résultat estimé à -5,63 millions en juin 2020, nous clôturons finalement à -3,86 millions. C’est difficile pour un trésorier d’annoncer un résultat négatif, mais on en connait les causes, et nous en avons limité les conséquences. Le résultat est finalement meilleur de près de 30%, il faut savoir l’apprécier vu le contexte général.
Ce bilan, faut-il le rappeler, tient compte du plan de relance destiné aux clubs amateurs…
Il avait été voté en mars 2020, pour s’étaler sur 15 mois oui. Il a permis d’accompagner les clubs, mais aussi les Ligues, pour la fin de saison 2020, et pour la saison 2021 en supprimant les prélèvements notamment. La mise en œuvre du plan de relance dans sa 2ème phase, s’est poursuivie malgré la suspension de la plupart des compétitions amateurs. Ce plan pèse sur le résultat de l’exercice à hauteur de 8M€ environ et se traduit en plus par un prélèvement direct sur le fonds assurance de 12,5M€. Cela représente plus de 30 millions redistribués, intégrés dans le dernier bilan en effet. La priorité a été donné aux clubs et aux Ligues, et l’effet a été aussi immédiat que positif, donc c’était évidemment une bonne décision.
Confiance et vigilance…
Ce plan de relance s’est arrêté au 30 juin dernier. Quel regard portez-vous sur la situation financière actuelle des clubs amateurs, et des Ligues ?
Elle est meilleure aujourd’hui qu’avant la crise. Pendant la crise, il n’y avait pas de recettes, certes, mais il n’y avait pas de dépenses non plus, l’économie engendrée par le non prélèvement des licences a permis aux clubs de souffler. La réorientation des ressources enclenchée depuis 2016 a porté ses fruits inévitablement : quand nous avons repris les comptes, nous avions déjà diminué les coûts de fonctionnement pour les clubs, des amendes, baisser le prix des licences, des mutations, augmenter les indemnités kilométriques, etc… des mesures qui sont restées en vigueur, et qui permettent à nos clubs de mieux appréhender le présent, et surtout, le futur.
L’hypothèse d’une saison « normale » tient encore debout à ce jour. Craignez-vous que le rebond épidémique actuel puisse perturber le bon fonctionnement des compétitions, chez les amateurs et en équipes de France…
Le résultat que nous présentons montre que nous avons été capable de nous adapter à la crise. Toutes les parties prenantes de la Fédération ont fait preuve d’une grande résilience, et ce, malgré l’incertitude. Ce que nous pouvons dire aujourd’hui, c’est que la saison a démarré normalement, mais il faut rester vigilant. Nous voyons bien qu’il y a des rebonds épidémiques, certains matchs sont reportés ou se jouent sans public comme on a pu le voir dans le foot. Donc il ne faut exclure aucune possibilité, dont celle d’interdire la pratique du rugby, même si tout est fait pour qu’elle soit maintenue dans les meilleures conditions. De toute façon, nous appliquerons les décisions prises par l’état.
Vous avez utilisé à plusieurs reprises le mot « robustesse » pour évoquer la solidité des comptes de la FFR…
Parce que le résultat 2020-2021 montre une réelle robustesse de la Fédération, que nous avons des réserves solides, ce n’était pas forcément le cas il y a quelques années. L’objectif était de ne pas descendre en dessous de 25 millions sur nos fonds propres, et nous terminons à 28 millions. A la fin de la mandature, j’ai la faiblesse de croire que nous atteindrons les 30 millions. Et si la crise sanitaire veut bien nous laisser tranquille, ce sera le cas dès la fin de cette saison.
A la suite de cette Assemblée, quel message le Trésorier de la FFR veut adresser aux clubs amateurs ?
Comme nous l’avons démontré depuis le début de la crise, nous sommes aux cotés de tous les clubs. J’en connais bien les intérêts et les problématiques pour avoir été joueur, dirigeant et président. Il y a de bonnes raisons d’être optimiste, indépendamment de la crise sanitaire. La confiance renouvelée à Bernard Laporte à la présidence de la FFR était importante. Les perspectives sont bonnes grâce au partenariat avec CVC pour le Tournoi des 6 Nations. Elles sont bonnes aussi grâce à la Coupe du monde féminine en 2022, et bien sûr, celle de 2023, qui aura lieu sur notre territoire. Je ne crois pas faire preuve d’un optimisme débordant quand je vous dis que nous abordons le présent et l’avenir avec confiance et détermination. Et j’en profite ici pour exprimer mon plaisir de voir nos équipes de France, leurs résultats et leur manière de jouer. Je suis fier, comme de nombreux licenciés, de toutes ces belles performances. Nous ne pouvons que souhaiter que cela continue et même que cela s’amplifie.