Promue cette saison en Fédérale 1 féminine, la Squadra Corsa des Ponettes (entente féminine des équipes corses) a réalisé une saison dans la poule 3 dépassant de loin les espoirs initiaux de maintien : neuf victoires pour deux défaites seulement (en ouverture du championnat à Gaillac et contre les premières Millau avant l’ultime journée). Avec 42 points au compteur, et six d’avance sur l’AS Grane, troisième (et championne de Fédérale 2 l’an passé), la place en quart de finale semblait donc acquise avant un ultime déplacement du côté de la Drôme, à… Grane le 7 mai dernier. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu, loin de là… (par Jeremy VdC)
Sur le papier, une dernière journée de phase régulière entre deux promus bien classés, certes, mais sans enjeu pour le classement final, puisque Millau étant déjà assuré de finir premier de la poule suite au forfait de Béziers. Deux équipes avec une feuille de match complète et l’envie de montrer du beau jeu. La première mi-temps est d’ailleurs assez équilibrée, avec une pénalité de Reynaud pour les locales (3-0, 10′). Les contacts sont rudes et laissent des traces, le staff corse interpelle l’arbitre pour des plaquages illicites. Entré pour soigner une de ses joueuses K-O (sortie sur carton bleu par la suite), le co-entraîneur Henri Bonino se voit même expulsé après son échange avec l’homme au sifflet à ce sujet. De leur côté, les Phénix de l’ASG ajoutent un essai, grâce à Villiem juste avant la pause.
Et c’est durant cette mi-temps que le match prend une tournure inattendue, où deux versions s’opposent. Comme il est possible de le voir sur le site Compétitions de la FFR, treize joueuses des Ponettes sont indiquées comme sorties sur blessure avant la reprise de la partie, sans remplacement, générant ainsi un arrêt du match pour effectif incomplet.
Du côté des instances officielles, on indique qu’il s’agit d’une décision du staff corse, pour remettre en cause « un arbitrage trop partial ». De quoi déclencher l’énervement de la Squadra Corsa, qui indique de son côté qu’aucun remplacement de ce type n’a été annoncé au représentant fédéral, malgré les remarques concernant des plaquages cathédrales et une sortie de l’entraîneur légèrement houleuse avec le public après son carton rouge, mais « je n’ai pas insulté ni fait de doigt d’honneur » indique le principal intéressé qui réagit pour RugbyAmateur : « L’arbitre déclare avoir passé 40 minutes de bonheur, malgré? selon ses dires 13 blessées, mais cela ne l’a pas empêché de passer trois heures de fête sur place. Pour rappel, nous nous sommes déplacés à 22, un déplacement qui a coûté très cher, à tous les niveaux. Cette rencontre était sans enjeu, mais malgré tout il y avait quatre officiels de match, dont deux du club à côté de Grane. Il y a eu des dénonciations calomnieuses aussi. La question qui se pose, c’est de savoir si les Ponettes sont un dommage collatéral en pleine période électorale au sein de la FFR ? La Représentante fédérale de la rencontre n’était autre que la secrétaire de Sorgues qui est passée 2 fois en litige avec un club corse sans obtenir gain de cause. C’est elle même qui souhaitait lancer une pétition pour que les clubs continentaux ne jouent plus en corse. Je le répète, c’est à se poser des questions sur cette décision précipitée de stopper la rencontre ! »
« Il en faudra plus pour abattre le rugby féminin en Corse, qu’on se le dise ! »
Résultat de cet imbroglio à la mi-temps ? Match arrêté, avec tout d’abord un score figé à 8-0. Mais après passage en commission, les instances ont suivi le règlement et entériné un forfait des Ponettes. En théorie, pas d’impact au classement, puisque Grane revient alors à une longueur derrière les Corses. Oui mais voilà, le règlement indique aussi qu’en cas de forfait lors de la dernière journée, l’équipe concernée ne pourra pas participer aux phases finales de son championnat, remplacée par celle classée juste après.
De quoi envoyer l’ASG en quart-de-finale ce dimanche sur la pelouse des « Orsas » de Tarbes Ibos (premières de la poule 4). Les dirigeants corses, très remontés, ont fait appel de la décision, sans espoir d’être entendus visiblement. La présidente Agnès Destailleur nous livre son sentiment : « Le 7 mai restera à jamais une journée noire pour le rugby féminin corse, après cette rencontre sans enjeux, puisque qualifiée d’office pour les ¼ de finales championnat de France. La squadra corsa, a ignoré un public déchainé, se défoulant en injures, insultes et grossièretés qu’on ne souhaiterait jamais entendre sur un terrain de rugby, et a été abusivement et dangereusement malmenée sur le terrain malgré la présence de plusieurs officiels qui, nous semble-t-il, ont feint de ne rien voir. Un match sifflé à la mi-temps dans une confusion totale, déclaré forfait par le corps arbitral, qui a scellé le destin de nos joueuses, notre staffs, et tous nos bénévoles. Notre équipe pourtant si souvent citée en exemple pour son exemplarité, son investissement, n’aura malgré tout pas eu gain de cause en commission des litiges, les pouvoirs officiels feront définitivement foi. Mais il en faudra plus pour abattre le rugby féminin en Corse, qu’on se le dise ! On apprend de ses erreurs, mais aussi des erreurs des autres. La squadra corsa les ponettes retiendra la leçon, et n’en déplaise à certains, reviendra conquérante et jamais soumise. »
Une plainte a été officiellement déposée contre le comportement et les insultes évoquées plus haut. Le rugby féminin, déjà pointé du doigt cette saison pour des écarts de niveaux trop importants, des forfaits retentissants, et de trop longs déplacements, se serait assurément bien passé de ce nouvel accroc.
Promue cette saison en Fédérale 1 féminine, la Squadra Corsa des Ponettes (entente féminine des équipes corses) a réalisé une saison dans la poule 3 dépassant de loin les espoirs initiaux de maintien : neuf victoires pour deux défaites seulement (en ouverture du championnat à Gaillac et contre les premières Millau avant l’ultime journée). Avec 42 points au compteur, et six d’avance sur l’AS Grane, troisième (et championne de Fédérale 2 l’an passé), la place en quart de finale semblait donc acquise avant un ultime déplacement du côté de la Drôme, à… Grane le 7 mai dernier. Mais tout ne s’est pas passé comme prévu, loin de là… (par Jeremy VdC)
Sur le papier, une dernière journée de phase régulière entre deux promus bien classés, certes, mais sans enjeu pour le classement final, puisque Millau étant déjà assuré de finir premier de la poule suite au forfait de Béziers. Deux équipes avec une feuille de match complète et l’envie de montrer du beau jeu. La première mi-temps est d’ailleurs assez équilibrée, avec une pénalité de Reynaud pour les locales (3-0, 10′). Les contacts sont rudes et laissent des traces, le staff corse interpelle l’arbitre pour des plaquages illicites. Entré pour soigner une de ses joueuses K-O (sortie sur carton bleu par la suite), le co-entraîneur Henri Bonino se voit même expulsé après son échange avec l’homme au sifflet à ce sujet. De leur côté, les Phénix de l’ASG ajoutent un essai, grâce à Villiem juste avant la pause.
Et c’est durant cette mi-temps que le match prend une tournure inattendue, où deux versions s’opposent. Comme il est possible de le voir sur le site Compétitions de la FFR, treize joueuses des Ponettes sont indiquées comme sorties sur blessure avant la reprise de la partie, sans remplacement, générant ainsi un arrêt du match pour effectif incomplet.
Du côté des instances officielles, on indique qu’il s’agit d’une décision du staff corse, pour remettre en cause « un arbitrage trop partial ». De quoi déclencher l’énervement de la Squadra Corsa, qui indique de son côté qu’aucun remplacement de ce type n’a été annoncé au représentant fédéral, malgré les remarques concernant des plaquages cathédrales et une sortie de l’entraîneur légèrement houleuse avec le public après son carton rouge, mais « je n’ai pas insulté ni fait de doigt d’honneur » indique le principal intéressé qui réagit pour RugbyAmateur : « L’arbitre déclare avoir passé 40 minutes de bonheur, malgré? selon ses dires 13 blessées, mais cela ne l’a pas empêché de passer trois heures de fête sur place. Pour rappel, nous nous sommes déplacés à 22, un déplacement qui a coûté très cher, à tous les niveaux. Cette rencontre était sans enjeu, mais malgré tout il y avait quatre officiels de match, dont deux du club à côté de Grane. Il y a eu des dénonciations calomnieuses aussi. La question qui se pose, c’est de savoir si les Ponettes sont un dommage collatéral en pleine période électorale au sein de la FFR ? La Représentante fédérale de la rencontre n’était autre que la secrétaire de Sorgues qui est passée 2 fois en litige avec un club corse sans obtenir gain de cause. C’est elle même qui souhaitait lancer une pétition pour que les clubs continentaux ne jouent plus en corse. Je le répète, c’est à se poser des questions sur cette décision précipitée de stopper la rencontre ! »
« Il en faudra plus pour abattre le rugby féminin en Corse, qu’on se le dise ! »
Résultat de cet imbroglio à la mi-temps ? Match arrêté, avec tout d’abord un score figé à 8-0. Mais après passage en commission, les instances ont suivi le règlement et entériné un forfait des Ponettes. En théorie, pas d’impact au classement, puisque Grane revient alors à une longueur derrière les Corses. Oui mais voilà, le règlement indique aussi qu’en cas de forfait lors de la dernière journée, l’équipe concernée ne pourra pas participer aux phases finales de son championnat, remplacée par celle classée juste après.
De quoi envoyer l’ASG en quart-de-finale ce dimanche sur la pelouse des « Orsas » de Tarbes Ibos (premières de la poule 4). Les dirigeants corses, très remontés, ont fait appel de la décision, sans espoir d’être entendus visiblement. La présidente Agnès Destailleur nous livre son sentiment : « Le 7 mai restera à jamais une journée noire pour le rugby féminin corse, après cette rencontre sans enjeux, puisque qualifiée d’office pour les ¼ de finales championnat de France. La squadra corsa, a ignoré un public déchainé, se défoulant en injures, insultes et grossièretés qu’on ne souhaiterait jamais entendre sur un terrain de rugby, et a été abusivement et dangereusement malmenée sur le terrain malgré la présence de plusieurs officiels qui, nous semble-t-il, ont feint de ne rien voir. Un match sifflé à la mi-temps dans une confusion totale, déclaré forfait par le corps arbitral, qui a scellé le destin de nos joueuses, notre staffs, et tous nos bénévoles. Notre équipe pourtant si souvent citée en exemple pour son exemplarité, son investissement, n’aura malgré tout pas eu gain de cause en commission des litiges, les pouvoirs officiels feront définitivement foi. Mais il en faudra plus pour abattre le rugby féminin en Corse, qu’on se le dise ! On apprend de ses erreurs, mais aussi des erreurs des autres. La squadra corsa les ponettes retiendra la leçon, et n’en déplaise à certains, reviendra conquérante et jamais soumise. »
Une plainte a été officiellement déposée contre le comportement et les insultes évoquées plus haut. Le rugby féminin, déjà pointé du doigt cette saison pour des écarts de niveaux trop importants, des forfaits retentissants, et de trop longs déplacements, se serait assurément bien passé de ce nouvel accroc.