Ce huitième de finale de championnat de France de Fédérale 3 avait des airs de retrouvailles. En effet, les équipes de Salanque Côte Radieuse et du Coq Léguevinois avaient déjà bataillé au sein d’une poule 9 très relevée. Pour se hisser à ce niveau de la compétition, les Catalans s’étaient successivement débarrassés du Gan Olympique et des Lot-et-Garonnais des 4 Cantons, retournant à deux reprises des situations mal engagées à l’aller. Pour leur part, les Haut-Garonnais avaient disposé de Saint Cernin (au terme d’une épique séance de tirs au but au Stade du Moulin à Vent) et des Tarnais du Canton d’Alban… (Par Marco Matabiau/ Photos Jeff Granal)
Pas de round d’observation. Première minute, première mêlée et première pénalité pour Salanque. Dans la foulée, coup franc pour les Catalans, joué vite par Sengenes (le frère de David, l’entraîneur de Rivesaltes), mais Imacht interceptait et Léguevin se dégageait (2è). La pression se maintenait et l’ouvreur Duret, des 25 mètres, ouvrait le score sur pénalité (3 – 0, 5è). Les Haut-Garonnais continuaient de subir en mêlée et concédaient une nouvelle pénalité (8è). Quelques minutes plus tard, les Rouge et Bleu sortaient enfin de leur torpeur, enchainant autour d’Everhard, Ligdamis et Imacht. Ils obtenaient à leur tour une pénalité, mais l’option pénal touche n’était pas payante (11è). Le SCR reprenait la direction des opérations et récoltait une touche sur laquelle les joueurs du Coq se mettaient à la faute. Duret rajoutait 3 points (6 – 0, 16è). Même si les Léguevinois essayaient de travailler autour des zones d’affrontement grâce à Antony et au capitaine Bayol, les Sang et Or faisaient front et gagnaient une mêlée (20è).
Sous pression, les protégés du président Ceratti commettaient beaucoup (trop) de fautes et offraient des opportunités à Duret, dont l’ouvreur se saisissait d’ailleurs pour faire gonfler l’avance des siens (9 – 0, 26è). Néanmoins, sur le renvoi, une faute au sol des Salanquais permettait à Bosc de tenter sa chance des 40 mètres et de ramener sa formation à 6 points (9 – 3, 28è). Dans la foulée, Bosc avait une nouvelle occasion, mais son ballon fuyait les barres (31è). Les Haut-Garonnais étaient mieux en cette fin de période. Pour preuve, l’ailier Loubrieu récupérait sur son côté droit, poussait au pied mais Sengenes couvrait dans ses 22. Salanque se mettait davantage à la faute, et le talonneur Granal recevait un carton blanc pour une irrégularité dans le jeu au sol (35è). Bosc ne se faisait pas prier pour rajouter trois points. La supériorité numérique haut-garonnaise était toutefois de courte durée. Sur le renvoi, Imacht commettait une obstruction. M. Maset l’envoyait se reposer 10 minutes (36è) et Duret redonnait un matelas de 6 points à sa formation (12 – 6, 37è), puis 9 quelques secondes plus tard (15 – 6, 39è). Le score n’évoluait plus jusqu’à la pause.
Salanque fait sauter le verrou et surclasse Léguevin
Usant désormais du vent, les Léguevinois occupaient le camp adverse, mais la première réelle offensive catalane de la seconde période allait s’avérer fatale aux Haut-Garonnais. Ballon écarté, prise d’intervalle du trois-quart centre Marty sur le flanc gauche, retour intérieur vers Sanchez, puis Nouzières, qui envoyait enfin son demi de mêlée et capitaine Montgaillard à l’essai. Duret transformait (22 – 6), 47è). Le Coq venait de prendre un sacré coup sur la crête. Salanque en avait bien conscience: nouvelle percée, du troisième ligne Aulet cette fois, relais de Montgaillard, et nouvelle pénalité réussie par Duret (25 – 6, 49è). Débordés par la vitesse et la puissance de leurs adversaires, les banlieusards toulousains subissaient de plus en plus. Bosc, coupable d’un en-avant (volontaire selon M. Maset) recevait un carton jaune (55è) et Duret faisait gonfler l’avance de sa formation (28 – 6, 56è).
Malgré cette infériorité numérique, Léguevin ne désarmait pas et mettait enfin en place un bon ballon porté, l’un des gros points forts de l’équipe cette saison. Choix gagnant puisque le pack finissait sa course derrière la ligne de but adverse. Loubrieu transformait (28 – 13, 60è). Les Catalans, peu enclins à laisser leurs concurrents espérer, appuyaient de nouveau sur l’accélérateur. Récemment entré en jeu, Roca franchissait et, telle une boule de flipper, rebondissait sur plusieurs défenseurs potentiels. Certes repris, il libérait et le ballon échouait au trois-quart centre Dufrene, qui marquait sous les barres. Inutile de préciser que la transformation n’était qu’une formalité pour Duret (35 – 13, 62è). Les Haut-Garonnais semblaient cette fois bel et bien groggy, une situation dont profitait l’arrière Nouzières pour percer sur près de 60 mètres avant d’être repris par le superbe retour de son vis-à-vis Ancaert.
A dix minutes du terme, les Catalans parachevaient leur œuvre. Nouvelle percée de Roca (intenable depuis son entrée en jeu), relais de Brial, puis Nouzières. L’arrière finissait par servir Duret, qui n’avait plus qu’à conclure… et à transformer son essai (42 – 13, 70è). Sur l’action, Bayol (Antoine) devait quitter ses camarades, visiblement sonné. Bras revenait en jeu. Les derniers instants de cette rencontre voyaient Salanque Côte Radieuse écoper d’un carton jaune (Boix, 76è) et d’un blanc (Dos Santos Ferreira, 80è + 2). Pour bien finir, Léguevin enchainait les pénal touches et organisait un maul prometteur… mais Roca arrachait le ballon et démarrait… avant que Bayol (Louis) ne lui arrache à son tour le ballon, ne fasse demi-tour et ne file inscrire le dernier essai de l’après-midi. Loubrieu transformait (42 – 20, 80è + 4). M. Maset sifflait alors la fin de ce huitième de finale.
De suspense, il n’y eut pas vraiment. Dominés d’entrée, et ce malgré la volonté affichée de faire face, les joueurs de Sébastien Dupuy et Didier Herrerias n’auront jamais réellement pu se défaire de l’emprise catalane sur cette rencontre. Bousculés en mêlée, ils n’ont pu s’appuyer sur une conquête qui avait jusqu’à ce jour fait partie de leurs points forts. Néanmoins, dans le sillage du capitaine Bayol et de son compère de troisième ligne Antony, ils auront lutté jusqu’au bout, à l’image de l’essai inscrit dans les arrêts de jeu. Même si la saison se termine difficilement, il ne faut pas oublier le chemin parcouru depuis septembre, chemin qui amènera le Coq à chanter en Fédérale 2 la saison prochaine.
Plus précis, plus rapides, plus puissants. Les hommes de Guy Dunyach et Lionel Montgaillard n’auront jamais douté. Derrière un pack conquérant mené notamment par le talonneur Granal et les troisièmes lignes Sengenes et Bled, ils auront usé les Léguevinois dans le premier acte avant de prendre un net ascendant dans les trente dernières minutes, dans les pas de Dufrene et Nouzières. Enfin, comment passer sous silence la performance stratosphérique de l’ouvreur Duret, de retour au club après un passage au Céret Sportif: un essai, sept pénalités, trois transformations (avec un 10 sur 10 dans les tirs au but au passage), soit un total de 32 points sur les 42 de son équipe. Place maintenant au quart de finale face aux Haut-Pyrenéens d’Oursbelille Bordères, vainqueurs des Auvergnats de Riom 43 à 25 ce dimanche.
Réactions
Lionel Montgaillard (Entraîneur, Salanque): « Compliqué dès le début de match. On savait qu’ils n’allaient rien lâcher sur le jeu au sol. Le match s’est débridé petit à petit. On a pu mettre notre jeu en place, plus de volume et le match s’est débloqué à partir de ce moment-là ».
Didier Herrerias (Entraîneur, Léguevin): « On a joué contre une très grosse équipe. On est restés au contact en première période, en essayant de mettre en place ce qu’on voulait faire au niveau défensif. Salanque, c’est très fort, ça va très vite. On a eu une conquête très défaillante. Contre ce genre d’équipe, il faut être à 100% et tout maîtriser. Aujourd’hui, ce n’était pas le cas. On est en bout de course, fatigués de cette saison. Eux ont été bien au-dessus. La Salanque, c’est déjà une équipe de Fédérale 2 à notre niveau ».
Rémy Duret (Demi d’ouverture, Salanque): « On les a respectés. Au match retour pendant la saison, on avait largement gagné à Toreilles. On se méfiait néanmoins. Une équipe complète: vaillants devant, joueurs derrière. On a appliqué notre jeu comme on souhaitait le faire ».
Feuille de match
A Limoux (Stade de l’Aiguille): Salanque Côte Radieuse XV bat Coq Léguevinois 42 à 20 (mi-temps: 15 à 6).
Arbitrage: M. Adrien Maset assisté de MM. Joachim Régis et Adrien Brazier (Ligue Occitanie).
Cartons blancs: à Léguevin, Imacht (36è); à Salanque, Granal (34è), Dos Santos Ferreira (80è + 2).
Cartons jaunes: à Léguevin, Bosc (55è); à Salanque, Boix (76è).
Pour Salanque: 3 essais Montgaillard (47è), Dufrene (62è), Duret (70è), 7 pénalités (5è, 16è, 26è, 37è, 39è, 49è, 56è) et 3 transformations Duret.
Pour Léguevin: 2 essais collectif (60è), Bayol L. (80è + 4), 2 pénalités Bosc (28è), Loubrieu (35è), 2 transformations Loubrieu.
Composition Salanque: Nouzières; Sanchez, Marty, Dufrene, Reynes; Duret (o), Montgaillard (m, cap); Sengenes, Aulet, Bled S.; Espiritosantu, Boix; Dos Santos Ferreira, Granal, Aroun.
Sur le banc: Brial, Roca, Cardona, Bled V., Bey, Dufrene, Tillois.
Entraîneurs: Guy Dunyach et Lionel Montgaillard.
Composition Léguevin: Ancaert; Loubrieu, Delpech, Everhard, Bos; Bosc (o), Gouguet (m); Antony, Bayol L. (cap), Bras; Ceratti, Pierre; Galaup, Ligdamis, Imacht.
Sur le banc: Gistau, Gerardi, Hoareau, Carré, Bayol A., Bosch, Barboteau.
Entraîneurs: Sébastien Dupuy et Didier Herrerias.