Septfonds l’a fait lors du match d’ouverture il y a 8 jours : gagner son premier match en presque deux ans. Finhan attendait ce moment-là depuis autant de temps. Présentés comme des « Bras cassés », et « la plus mauvaise équipe de France » suite à un reportage paru sur l’Equipe 21, les joueurs du président Sébastien Déjean n’ont pas baissé les bras justement. A force de travail, de persévérance, couplé à l’arrivée de quelques recrues et de deux nouveaux coachs, Finhan a enfin renoué avec le succès, hier à Castelginest. Coup de projecteur, mérité… (par Jonah Lomu)
« C’est d’abord une très grande satisfaction qui domine, car le club est passé par des moments compliqués. Les joueurs et les dirigeants ont été fantastiques, ils l’ont tenu à bout de bras pour qu’il perdure. Cette victoire fait vraiment du bien pour cette raison là-aussi ». Ces propos viennent d’un ancien de la maison, Yannick Fournier, revenu au bercail « Naturellement, quand le président m’a appelé pour me dire qu’il avait besoin d’un coach, je n’ai pas hésité une seconde ». Passé par Castelsarrasin et La Nicolaïte, et le brevet fédérale d’entraîneur en poche, il a reposé son sac à Finhan en compagnie de Jean-Michel Ardiot, un ami d’enfance. « On avait déjà entraîné ensemble, il fait du super boulot avec les 3/4, cette victoire lui revient aussi » insiste le coach. Il savoure ce premier succès depuis presque deux ans mais ne le considère pas comme une fin en soi : « Il faut apprécier bien sûr, mais relativiser car nous avons battu une équipe de Castelginest en pleine reconstruction aussi. Ce doit être le début de quelque chose. On reste très perfectibles évidemment. Nous ne sommes pas en rodage, mais en apprentissage. Il y a des nouveaux joueurs qui sont arrivés et qui n’avaient jamais joués au rugby de leur vie ».
Sérieux et discipline aux entraînements
L’arrivée prévue de quelques joueurs supplémentaires devrait faire grimper l’effectif à plus d’une trentaine de joueurs, de quoi traverser cette saison 2015-16 avec plus de sérénité que la dernière qui voyait l’équipe partir en déplacement avec 16 noms cochés sur une feuille de match ». Yannick Fournier a une pensée pour ces « anciens » qui ont vécu de vrais moments de galère. Il n’est pas le seul. Sébastien Déjean, est resté président contre vents et marées, il ne cache pas son bonheur : « Au delà de cette victoire, que nous aurions pu accrocher contre Fronton dimanche dernier déjà sans quelques maladresses, c’est le comportement des gars qui m’émerveille. Oui, le noyau dur du groupe est resté, reboosté par l’arrivée de plusieurs nouveaux, motivés, avec un super état d’esprit. Ils sont assidus aux entraînements, et sérieux quand ils sont sur le terrain. Et puis, je suis ravi de voir l’équipe aussi disciplinée ». En effet, quatre pénalités concédées par match, aucun carton reçu, et pas de contestation, font de Finhan un bon élève. Il faut aller en chercher la source de ce très bon comportement auprès de Yannick Fournier qui s’explique « J’impose du sérieux aux entraînements. Quand on est sur le terrain, on bosse vraiment. Et puis surtout, je pénalise la parole, la contestation. Histoire de préparer les joueurs à des situations identiques le dimanche ». Sébastien Déjean apprécie « Yannick et Jean-Michel font un très gros travail depuis le début, ils ont apporté quelques joueurs de qualité sportive et humaine, et font progresser le groupe. Je vais attendre encore un peu avant de me prononcer, mais tout semble indiquer que nous sommes sur la bonne voie. On fera un point à la fin des matchs aller ». Exigeant le président , Méfiant plutôt, car suffisamment échaudé par un passé récent qui l’a marqué au fer rouge. Et puis ce reportage de l’Equipe 21, qui partait d’un bon sentiment à l’évidence, mais dont le titre a pu véxé certains joueurs (Les bras cassés de Finhan, la plus mauvais équipe de France ». Yannick Fournier revient sur cet épisode « Quand on perd tous les matchs en quatrième série, on peut être considéré comme mauvais peut être, mais les mecs se sont levés chaque dimanche matin pour défendre les couleurs du club, et leur honneur. Ils continuent de le faire, avec encore plus de motivation. Je peux vous dire que je n’ai pas un équipe de bras cassés, loin de là ! »
Sébastien Déjean a été critiqué pour ce reportage. Il rappelle néanmoins que ce dernier n’a pas que des effets négatifs hormis ce titre plus maladroit qu’autre chose. « Certains ont pu, et à juste titre, se sentir vexés, mais ils ont répondu hier sur le terrain, de la meilleure des façons ». Sur le terrain justement, les joueurs ne se sont pas économisés comme nous l’a confié Yoan Briantais, pilier droit : « Castelginest n’a jamais lâché et il a fallu tout donné. On y laisse deux blessés d’ailleurs : fracture du doigt pour notre troisième ligne et une luxation de l’épaule…pour moi ». Sébastien Cassagne, ancien de la maison jaune et rouge, parti à Bressols, et revenu cette saison, reste un arrière heureux : « On a écouté les consignes en première période, puis on est tombé dans un faux rythme, mais ça fait du bien au moral de gagner, à l’extérieur, et avec le bonus en plus. Il faut continuer à travailler pour en ramener d’autres ».
Question travail , faisons confiance à Yannick Fournier, qui analyse mathématiquement cette première victoire, non sans humour : « On a déjà fait mieux que l’an dernier non ? Donc, on est en progrès. Finhan n’est certainement pas la plus mauvaise équipe en France, quels que soient ses résultats. »