Se souviendra-t-on en fin de saison qu’en une seule semaine, le rugby régional aura déploré pas moins de trois forfaits généraux pour un seul et même niveau ? Il s’agit là sûrement d’un record, aussi triste soit-il, dont on ne peut que s’inquiéter. Après Flagnac mardi, Castillon mercredi, voici venu le tour d’une autre place forte et historique du rugby, et de l’Aveyron : Naucelle. Nous aimerions pouvoir écrire que la cause est un manque de joueurs ou de dirigeants, mais hélas, non. C’est une histoire d’hommes qui vient de mettre à genou un groupe qui venait de se relever l’an passé…
Selon nos informations, l’arrivée au club fin novembre de M. Cransac, dirigeant en provenance de Rodez, aurait provoqué quelques tensions en interne. Avec comme point d’orgue, fin mai, l’envoi d’un courrier recommandé. Des tensions qui ont finit par rejaillir sur le pré. Jérôme Dreyssaire et Jean Marc Galthier alors entraîneurs, n’ont visiblement pas apprécié, tout comme les joueurs avec à leur tête le capitaine Franck Dubach, cette situation, et rangeaient derrière leur président Jean-Louis Fontenay.
Magalie Caussanel, secrétaire du club a bien voulu nous éclairer : « Les tensions ont vu le jour fin d’année dernière, en décembre. On a été chercher de nouveaux dirigeants dont M. Cransac, qui a ramené des sponsors, mais c’est vrai que ça ne passait pas bien avec M. Fontenay, ni avec les entraîneurs. M. Fontenay ne venait pas aux réunions. On lui a donc envoyé un recommandé en ce sens oui, tout comme on l’a fait pour les entraîneurs, pour savoir quelle était leur position. Mais ce n’est pas ce recommandé qui a enlevé la présidence à M. Fontenay. Il s’est représenté, lors de l’Assemblée Générale, quelques semaine plus tard, en empêchant les joueurs de voter. Le bureau en place était là pour 5 ans selon les statuts. Un tiers du bureau était renouvelable. Sur les 15 membres, il n’en restait que 10, et les 5 nouveaux, aptes à voter, n’ont pas reconduit M. Fontenay. Fin de l’histoire ».
Jean-Louis Fontenay, de son côté, nous donnait sa version des faits : « J’ai manqué des réunions, oui, et alors ? Je suis chef d’entreprise, j’embauche 30 personnes, je suis au club depuis 6 ans, je m’y suis investis pleinement pour qu’il puisse vivre et perdurer. Il m’est arrivé de manquer quelques réunions à cause du travail c’est vrai. Et visiblement, le fait d’en manquer trois, autorise le bureau à me démettre de mes fonctions. Ce que j’ai appris par courrier recommandé fin mai. »
Une situation ubuesque…
Quoiqu’il en soit, le seul point qui rassemble les actuels et anciens membres dirigeants de Naucelle, c’est ce sentiment de gâchis. Magalie Caussanel concède : « C’est dommage pour le club. Il y a tout pour réussir ici, les finances sont bonnes, les installations aussi, il y avait des joueurs, des dirigeants, mais ça n’a pas suffit. C’est vraiment regrettable ! »
L’ex-président ne disait pas autre chose : « Je suis triste car on a eu du mal à monter une équipe, mais elle s’est régalée l’an dernier. Tous les joueurs et entraîneurs ont dit qu’ils continuaient à la condition que je sois le président. Voyant que ça ne se ferait pas, certains sont partis à Laissac, d’autres à Viviez, et la douzaine restante, se retrouve sans club. Cette situation est absolument grotesque, pour une histoire de statut, et d’une personne qui a retournée le cerveau de quelques membres du bureau. Jean-Luc Delaneau (ex président de Decazeville) a bien essayé de m’aider, tout comme Jean-Paul Barriac (président de Rodez) mais en vain. J’ai fait passer l’intérêt des joueurs avant le mien donc même si je souhaitais continuer, j’ai fini par me faire une raison ».
Aussi ubuesque que cela puisse paraître, une équipe séniors de 4ème série, ne repartira pas cette saison pour des raisons que l’on peut qualifier de futiles. Jean-Paul Bories et Laurent Mallet, co-présidents désormais, sont à la tête d’un club qui existe toujours malgré tout, puisque les jeunes sont en entente avec Levézou-Ségala. L’objectif étant de faire repartir une équipe sénior pour la saison prochaine. Christophe Cantet, de Carmaux, serait partant pour en être l’entraîneur.
Mais chacun sait ô combien il est compliqué de faire revenir des joueurs partis dans un autre club si tout s’y est bien passé. A suivre. En attendant, la 4ème série vient de perdre une troisième formation en une semaine et se retrouve à douze unités.
Joint par téléphone, Jacques Rezungles, président d’une Commission des Épreuves , nous a révélé que la solution retenue pour le championnat 2017-18 serait la suivante : « Il reste 6 équipes « valides » par poule, pour le moment. Donc nous maintenons deux poules de 6. Quant à la formule des phases finales, la réflexion est en cours, nous communiquerons à ce sujet un peu plus tard. »
On retiendra cette semaine qu’un club aveyronnais a déclaré forfait faute de dirigeants (Flagnac) pour monter finalement une équipe loisirs. Et qu’un autre club du même département, à 60 km de là, a aussi déclaré forfait, mais faute de joueurs…et un peu aussi à cause d’une histoire d’hommes.
Bonjour,
Je réagis aux différents articles parus sur le forfait Séniors du club de Naucelle.
Je suis au club depuis 1976, j’ai été joueur , entraineur puis dirigeant actuellement.
Je suis également élu au comité Départemantal de Rugby de l’Aveyron et membre des commissions formation et sélection jeunes.
Je tiens simplement à rectifier certaines informations parus dans les échanges précédents, en gardant ma neutralité et comme je m’y suis toujours engagé, en préservant les intérêts du club de Naucelle avant tout.
Mr Fontenay, Président jusqu’au terme de la saison 2016/2017, affirme qu’il a manqué 2 ou 3 réunions sur le dernier exercice.
Je tiens à préciser qu’il n’a assisté à aucune réunion du bureau du RCN entre le mois d’Octobre 2016 et le mois d’Avril 2017, ce qui est quand même inconcevable pour un Président.
Je ne doute pas que Mr Fontenay soit un bon chef d’Entreprise mais quand on prend la présidence d’un club sportif, c’est pour assumer des responsabilités et l’honnêteté voudrait qu’on quitte de soi même ses fonctions si on est pas capable de les assumer. Je ne me prononce pas sur le différent qui est survenu entre Mr Fontenay et Mr Cransac en début de saison mais Mr Cransac a au moins eu le courage et le mérite de continuer à particper aux réunions du bureau, pour le bon fonctionnement du club et pour s’expliquer à chaque qu’on lui demandait sur les tensions interne au sein du club.
Personne n’a empêché Mr Fontenay de convoquer une réunion extraordinaire du bureau pour évoquer le malaise et pour prendre une décision pour y remédier, il avait parfaitement la légitimité de le faire en tant que Président.
Au lieu de ça, il a laissé la situation se dégrader au fil de la saison, en espérant pouvoir reprendre les rênes du club en fin de saison. Mr Cransac n’a retourné le cerveau de personne, les membres du bureau sont assez grands pour avoir leur propre avis de ce qu’il se passe. J’ai moi même eu des positions différentes que celles de Mr Cransac sur plusieurs sujet mais en se mettant autour d’une table et en discutant, on arrive à trouver des compromis, c’est le rôle d’un bureau directeur et sa fonction principale.
Un club sportif ne se gère pas tout à fait comme une entreprise, et un bon Président doit s’appuyer sur les différents membres de son bureau pour la bonne marche d’un club. J’ai cotoyé pour ma part beaucoup de présidents tout le long de mon parcours rugbystique, et ceux qui m’ont laissé le meilleur souvenir sont ceux qui avaient une vrai connaisssance du rugby en tant que joueur puis dirigeant et ceux qui savaient s’entourer et déléguer les responsabilités, tout cela en préservant l’unité du club.
Je n’ai pour ma part pas été présent non plus à toute les réunions du bureau mais j’ai essayé, en vain, en fin de saison, de contribuer à résoudre la crise mais c’est trés difficile de le faire quand tous les acteurs concernés ne sont pas tous autour de la table.
Alors , oui, malgré tous les efforts du bureau nouvellement élu, nous ne pourrons engager une équipe séniors cette saison, mais le club ne se résume pas à l’équipe séniors et nous allons donc concentrer nos forces et moyens sur les équipes de jeunes, elles en ont bien besoin car ce n’était pas dans les priorités du club ces dernières saisons.
J’espère de tout coeur que le rugby pourra continuer à vivre sur le Naucellois, mais j’avoue avoir été trés déçu par les comportements et agissement de certains la saison passée, le renouveau ne passera que par un engouement sincère et sans arrière pensée pour l’intérêt du club et des joueurs.
Je suis encore règuliérement autour des terrains en semaine ou le week-end, et la passion qui m’anime et de voir des joueurs, jeunes et moins jeunes, pouvoir pratiquer le rugby avec les valeurs propres à ce sport faites de combativité, solidarité, humilité, respect des autres et bien d’autres choses encore. J’invite tous les donneurs de leçon à venir nous rejoindre autour des terrains ou dans les clubs pour contribuer à promouvoir ce sport qui a bien besoin de bénévoles dans une période où il devient de plus en plus difficile d’impliquer les gens sans compensation financière.
Je termine en disant que je n’ai fait cette mise au point que de ma propre initiative, personne ne m’ayant demandé de le faire, mais simplement parce que je souhaitais apporter mon ressenti sur le sujet et rectifier certaines déclarations.
Frédéric Lacombe