Il place l’humain avant tout, pour vivre le rugby plus intensément, vivre de belles histoires, marquantes, indélébiles. Après avoir fait les beaux jours de Grenade en fédérale 3, il fait ceux de Grisolles en 3ème série. Champion d’Occitanie 2019, le SCG s’est qualifié pour la finale du championnat de France qui aura lieu ce dimanche à Mirande, contre Pomarez-Amou. Avant ce grand moment, nous avons demandé à Christophe « Kiki » Géraud de nous livrer son sentiment sur cette saison, qui sera la dernière pour lui…
Vous voilà en finale du championnat de France après celle de l’Occitanie. Quel est votre sentiment ?
On a joué des équipes qu’on connaissait déjà, avec leurs défauts et leurs qualités, sachant qu’on les avait battus. Donc chacune de ces équipes était revancharde. A l’image de Kercorb, qui s’est montré agressif… Mais on s’y attendait, on a fait le boulot, en prenant le score et en le tenant. Le match a été haché, constamment, ce n’était pas beau à voir, ni à vivreh, mais l’essentiel est assuré. Nous voilà qualifiés pour une deuxième finale, c’est beau.
Vous allez jouer l’équipe de Pomarez-Amou, que savez-vous de cette équipe qui a sortie Finhan en demi-finale…
On s’est renseigné. De toute façon, si une équipe est en finale, ce n’est pas un hasard. On sait que ça va se jouer sur des détails. On va s’employer à bien récupérer déjà, car les gars sont sur le pont depuis neuf matchs, on y laisse forcément des plumes. Et puis on va faire comme d’habitude, c’est-à-dire jouer en fonction de nos qualités, et pas celles des autres.
En cas de victoire, ce serait le premier titre de champion de France pour Grisolles, et un doublé « doublement » historique. Ça vous évoque quoi ?
Gagner un titre, c’est un rêve avant tout. On l’a fait au niveau régional, c’est déjà très bien. Et puis il faut tourner la page très vite pour repartir sur une nouvelle compétition. Mais à force de passer les tours, on y prend goût, les ambitions grandissent, ça passe vite et à la fois, c’est long. En fait, on ne pense pas vraiment à gagner le championnat de France avant d’arriver en finale je crois.
« Que je sache, personne n’a le monopole des valeurs… »
Vous avez connu de très belles aventures avec Grenade en fédérale 3, peut-on les comparer avec celle que vous vivez cette année en 3ème série ?
Il y a une différence de niveau évidemment, mais je tiens à dire que ces dernières semaines, je n’ai pas l’impression de voir de la 3ème série, tellement l’engagement et le niveau technique est élevé. On joue contre des équipes mâtures, avec un vrai fond de jeu, et des joueurs, arrivant de niveau supérieur, qui viennent terminer leur carrière en espérant gagner un bouclier. Donc c’est très comparable oui.
Justement, nombreux sont ceux qui pointent du doigt le fait que Grisolles possède un effectif avec des anciens de Grenade, ayant évolué en fédérale 3…
Tous les entraîneurs font pareil, ils font jouer leur réseau pour avoir l’équipe la plus homogène possible. On le voit au niveau fédéral avec des anciens pros qui viennent renforcer les effectifs. C’est la même chose en séries. Et puis on parle bien « d’anciens », des mecs qui ont 40 ans ou plus, qui jouent contre des types qui en ont 20 ou 30. Quand j’ai accepté de remplacer Philippe Galey, ce qui n’était pas évident, il a fallu rameuter les troupes. J’ai fait le tour de l’équipe et vu les postes qu’il fallait chercher. J’ai donc complété avec une poignée de bonhommes, et j’ai gardé une grande partie de ceux qui étaient déjà en place et tout à fait capables de répondre présent pour cette saison.
Grisolles n’est donc pas le club de mercenaires que l’on veut bien faire croire ?
Ce qui se raconte à l’extérieur ne m’intéresse pas, c’est de la jalousie je pense, je sais ce que je vis, et avec qui je le vis, et c’est le plus important. Le club de Grisolles est bien structuré, avec une vraie identité, on y partage des choses exceptionnelles. Les gens qui me connaissent savent que mon discours n’a jamais été de monter une équipe de mercenaires. Les nouvelles poules en Occitanie ont permis de jouer plus, les ambitions sont venues avec les résultats. Que je sache, personne n’a le monopole des valeurs. On se régale entre potes, c’est juste énorme. J’ai quatre de mes meilleurs amis qui font partie de cette aventure, et j’en suis le plus heureux. J’en profite ici pour remercier les mecs de m’avoir suivi dans ce projet improbable. J’espère que ce weekend sera un vrai feu d’artifice.
Le visage de Grisolles changera quoiqu’il arrive la saison prochaine avec cette montée en 2ème série…
Il y aura des arrêts c’est certain. Les anciens dont je parlais, à l’image de Fabien Nougailhon (46 ans), passent beaucoup de temps chez le kiné chaque semaine (rires). Ils seront remplacés, comme moi. Charge à ceux qui prépareront la suite d’en assurer une bonne transition. Mais à chaque fois que j’ai arrêté d’entraîner une équipe, je ne me suis jamais mêlé de ces questions là.
Justement, vous nous confirmez que vous ne serez plus l’entraîneur de Grisolles en septembre ?
Mon cas est réglé depuis longtemps oui, puisque j’avais dit en début de saison que je ne m’engageais que pour une saison. J’ai des impératifs professionnels qui sont trop difficiles à concilier avec la gestion d’une équipe. Donc oui, pour moi aussi, ce sera ma dernière sur un banc ce dimanche. Je vous laisse imaginer ce que j’imagine pour qu’elle soit mémorable…