Le rugby amateur, et plus particulièrement le club de Caraman (2ème série Midi-Pyrénées) sont à l’honneur via le site de la FFR. Un article est en effet consacré aux trois présidents de la JSC, qui ont la particularité d’être les plus jeunes de France. Un choix assumé alors que leur club de coeur était proche du forfait général en séniors, après un exercice 2016-2017 des plus compliqués…
Trois jeunes joueurs de 20 ans ont pris la présidence d’un club au bord du gouffre. Avec passion et dévotion, ils ont déjà remis la JSC sur les rails. Le trio n’atteint pas les 60 ans, un âge que beaucoup de leurs homologues ont déjà dépassé. Les trois hommes ont repris en main la destinée de la JSC, sans complexe, avec passion.
Clément Cassan porte une attelle, épaule luxée et fin de saison sur le pré. Le pilier, maçon et tailleur de pierre de formation, peut se consacrer pleinement à sa tâche de co-président de club, partagée avec ses deux potes, Arno Bocquet et Florian Thuriès. Le premier est ailier et suit un DUT « Hygiène sécurité environnement » ; le second, talonneur, est en BTS de gestion d’entreprise agricole. Tous les trois ont vingt ans et rien ne les prédestinait à devenir présidents-joueurs de la JSC. Ils vivent depuis huit mois une aventure hors du commun…
Pourtant, tout n’a pas débuté comme les trois compères l’espéraient. « Notre première action officielle a été d’aller porter plainte pour le cambriolage du club-house, deux semaines après notre élection !», se marre Arno. Ce n’est pas ce que l’histoire retiendra. Leur dynamisme, leur volonté ont permis à un club qui se mourait de se relever, de se réveiller. « La saison dernière, il y avait 22 licenciés en fin de saison. Ils n’étaient pas nombreux, mais ceux qui étaient là se sont donnés à fond», raconte Florian.
Lui évoluait alors à Villefranche, Clément à Lavaur. Seul Arno était revenu au club de leur enfance. Inséparable jusqu’à passer toutes ses vacances ensemble, le trio a pris au sérieux le message d’un futur ex-dirigeant édicté sur le ton de la boutade en avril dernier.
« On était les trois les plus impliqués, présents à tous les matches, les troisièmes mi-temps. On est potes depuis l’école de rugby et la 6e. On apris un mois de réflexion et on s’est lancés », poursuit Florian. Mi-juin, à l’AG du club, les trois jeunes adultes prennent leurs fonctions avec l’approbation de tout le club. « Ils ne sont pas seuls, le Bureau est à leurs côtés, mais ils s’en sortent très bien. C’est une autre génération, une nouvelle dynamique, et on les suit. Ils arrivent à fédérer autour d’eux », admire leur prédécesseur, Laurent Castelle.
Ils ont d’abord recruté, la base de leur projet. « On a vite commencé à chercher des joueurs de notre catégorie d’âge, des anciens du club ou des jeunes qui avaient arrêté le rugby. » Leurs arguments ont pesé. Ils ont compensé les 5 départs par… 34 arrivées ! Pas moins de 55 joueurs sont aujourd’hui licenciés séniors de la JSC, le double de l’effectif de mai dernier. Julien Turini, ancien pro à Colomiers et à l’UBB, a voulu profiter, à 36 ans, de la nouvelle dynamique d’un club dont son père a été également président. « Je suis du coin et quand j’ai appris ça, j’étais content pour la JSC. Beaucoup de jeunes de leur génération sont venus grâce à eux. L’amalgame avec les vieux s’est fait sans problème. Le club est reparti », savoure-t-il.
L’ambitieux recrutement ne s’est pas limité à l’effectif. « On a aussi pris la décision d’épaissir le staff. Quand on a vu l’effectif dont on disposait, on a plutôt voulu construire un groupe que deux équipes. On a donc opté pour une rotation permanente des coachs », explique Arno. La recette a bien pris. L’équipe première (2ème série) est en milieu de tableau, la réserve était en tête de sa poule aux fêtes.
Une jolie réponse à ceux, pas nombreux, qui ont pu penser que le costume était trop grand pour eux. « Nous aussi on a eu des doutes au début. Ce n’est plus le cas », assure Clément. Leur union est d’ailleurs une vraie force. « On ne l’aurait pas fait si on n’avait pas été trois, on a pu se répartir les miss i o n s », souligne Arno, un co-président qui s’est bien fait chambrer quand il a reçu le seul carton rouge de la saison de l’équipe après une petite altercation.
Le trio fait aujourd’hui l’unanimité, chez eux comme ailleurs. Leurs adversaires répondent avec plaisir à leurs invitations aux troisièmes mi-temps et leurs désormais confrères présidents ou dirigeants sont ravis du vent de jeunesse qu’ils apportent. « Le président du Comité a eu un petit mot pour nous lors de la première AG », rappelle Arno. Jérôme Clerc, coach des avants, ne cache pas non plus son admiration pour ses trois jeunes présidents. « C’est ambitieux, courageux. Le village tout entier peut s’en réjouir. Grâce à eux, Caraman va vivre de belles décennies. » Ils n’en ont chacun que deux au compteur. Mais, comme leur club, ils viennent de grandir d’un coup.
Source www.ffr.fr