On ne va pas se mentir, pas ici, pas maintenant, pas après tout ce qu’on a pu écrire sur le rugby amateur. Non, on va juste souligner que la montée en puissance du Servette de Genève soulève chaque année, à pareille époque étonnamment, bon nombre de questions. Les montées successives depuis la 3ème série au sein du comité du Lyonnais, puis de la Ligue Auvergne-Rhône Alpes, ont généré bien des commentaires, pas tous aimables. Mais c’est un fait, les Suisses ont atteint les sommets en peu de temps, riches de belles ambitions, installations, de bons joueurs, pour beaucoup « expatriés », et riches… tout court. Forcément pointés du doigt et jalousés, les grenats ont tracé leur chemin et respecté leur temps de passage avec la précision d’une horloge suisse, au point d’avoir validé leur ticket pour la fédérale 3 en septembre prochain. Avant cela, les Helvètes, invaincus cette saison, avaient en point de mire, un titre ô combien symbolique, celui de champion de…France Honneur. Or, un village d’irréductibles gersois est venu mettre à mal ces ambitions nationales, lors d’un 16ème de finale disputé à Sorgues (84, près d’Avignon), présenté par les gens de Mauvezin, comme leur premier match… international.
Mauvezin ne pouvait rêver meilleure entame. Tous les ballons sont joués, et bien joués, avec la réussite au bout. 17-0 en un quart d’heure, les Suisses, sevrés de ballons ne savent plus où donner de la tête. Ils vont quand même se ressaisir en marquant un essai collectif, transformé, ramenant l’espoir côté helvête (17-7 score à la pause). Un espoir grandissant au retour des vestiaires, tant le Servette prend le contrôle de la partie, marque deux nouveaux essais, transformés par le bien nommé Goodwin, et passe devant au score après l’heure de jeu (17-26).
On pense alors que les Gersois ont laissé passer leur chance. Que la belle machine grenat a trouvé la bonne carburation. Mais Mauvezin a encore de la ressource, et prend la décision d’envoyer du jeu à tout va, des quatre coins du terrain, y compris de son propre en but. Le trou d’air de trente minutes est oublié, et c’est la défense suisse qui prend un vent de 80 mètres pour un essai magnifique. 22-26, on sent le Servette hésitant, pas les Gersois. Qui vont jouer leur chance jusqu’à la dernière minute, et trouver la faille au bout du temps réglementaire. Essai transformé, 29-26, Mauvezin signe un authentique exploit, tant son adversaire du jour était annoncé comme favori, et potentiel candidat au titre.
Thierry Lacourt, Bruno Soucek et Thomas Taché pouvaient être fiers de leurs joueurs, véritables couteaux suisses, qui non content d’avoir bousculé la hiérarchie, venaient de démontrer que le rugby mauvezinois, fait d’envie et de jeu, pouvait être payant contre n’importe quel adversaire. Cette qualification « surprise » en 8èmes de finale du championnat de France est une performance énorme, qu’il faudra rééditer dimanche prochain, car l’obstacle qui va se présenter portera le nom de l’Isle-en-Dodon, vice champion d’Occitanie, déjà croisé cette année en poules, et dont le statut de favori est, là aussi incontestable. Mais le RCM ne mélangera pas tout, ni les torchons, ni le Servette, qui a gagné le respect de tout le monde, mais dans la défaite cette-fois…
Thomas Taché (co-entraîneur Mauvezin): « On fait un premier 1/4 d’heure de fou, on marque 17 points avec une orgie de jeu, puis après on a défendu vaillamment. On a eu un gros coup de mou ensuite, ils marquent 3 essais, et puis perdu pour perdu, on a envoyé du jeu de notre en but… et on marque deux essais, dont un sur la sirène. Le Servette est une grosse équipe, épaisse devant, avec surtout de grosses individualités qui nous ont fait mal, mais avec une énergie insoupçonnée, on a réussi à passer par dessus cette montagne. Nos joueurs ont été remarquables, c’est groupe extraordinaire qui au fur et mesure que le temps passe, devient meilleur, prend juste du plaisir et s’amuse. C’est une victoire magnifique ! En tant que coach je suis vraiment heureux de voir les progrès et l’état d’esprit de ce groupe. Maintenant ? On va se pencher sur L’isle en Dodon en 8ème, qui est pour moi la meilleure équipe que l’on ait rencontré jusqu’à présent, complète dans toutes les lignes et solide devant. Encore une fois, on ne sera pas favoris mais on s’éclate tellement que même avec nos 1% de chance de victoire, on va jouer le coup à fond. »
J espère que un jour on cesseras de critiquer cette équipe du servette car le monde du rugby c est le fair-play et le respect j ai honte de toutes ses joueurs qui critique car eux touchent de l argent même au plus bas niveau de ce sport donc balayer votre porte avant de cracher du venin