Pour ce seizième de finale de Fédérale 2B, le Saint-Girons Sporting Club et le Cahors Rugby se retrouvaient sur la pelouse d’Aucamville, en proche banlieue toulousaine. Au tour précédent, les Ariégeois avaient dû attendre les arrêts de jeu et un essai transformé pour prendre le meilleur sur les Auvergnats de Clermont Cournon (28-27). Les Lotois, ayant terminé deuxièmes de la poule 4 derrière Causse-Vézère, avaient bénéficié quant à eux d’un weekend de repos avant d’entrer dans la compétition finale… (Par Marco Matabiau/ Photos Alain Montségur)
D’entrée de rencontre, Cahors investissait le camp adverse. Sur une pénalité vite jouée par le demi de mêlée Bonnet, le deuxième ligne saint-gironnais Seille se mettait à la faute et écopait du premier carton (blanc) de l’après-midi (4ème). Nouvelle pénalité jouée à la main par les Lotois, mais l’ailier Tocaben se faisait gratter le ballon au sol. Toujours maitre du cuir, les Cadurciens continuaient d’envoyer du jeu, mais se faisaient contrer : Maingueneau, bien servi, débordait et s’échappait. Ballon libéré dans les 22. C’était ensuite au tour de Brau, Heymans Tougne et Violetta de défier la défense. Nouvelle éjection: servi dans la ligne, le trois-quart centre Roux jouait rasant au pied. Un ballon sur lequel l’ailier Magne se montrait le plus prompt pour inscrire le premier essai de sa formation. Verge transformait (7 – 0, 8ème).
Les deux équipes rencontraient des difficultés en conquête directe (notamment dans l’alignement). Ce qui n’empêchait pas les Cadurciens de revenir par la botte de Bonnet. Des 40 mètres, il bénéficiait de l’aide du poteau gauche pour ramener les siens à quatre longueurs (7-3, 18ème). Le demi de mêlée avait même l’occasion de doubler la mise, mais le ballon fuyait les barres (24ème). Les affaires ariégeoises se compliquaient quand le troisième ligne Bonneau devait quitter sa bande pour dix minutes à la suite d’un carton jaune (27ème). Sanction quasi-immédiate: au terme d’une longue séquence, sur laquelle Carrière et Mourot se mettaient notamment en évidence, Bonnet, au ras du ruck, inscrivait un essai de filou. Les Ciel et Blanc viraient en tête (7-8, 30ème).
Cahors effectuait d’ailleurs un premier changement, Carrière laissant sa place à Le Masson. Malgré l’infériorité numérique, « Saint-Gi » se portait mieux, et conservait le ballon au près, en particulier grâce aux charges de Brau et Llense. Sous pression, les Lotois se mettaient à la faute. Cloutier recevait un carton blanc et rejoignait le banc (36ème). Les hommes du Couserans faisaient alors le siège de la ligne cadurcienne, mais rien n’y faisait. La défense s’arc-boutait et gardait sa ligne inviolée. Dans les arrêts de jeu, les Lions avaient l’occasion d’inscrire trois points supplémentaires après une faute de Le Masson dans un regroupement, mais Verge ratait les barres (40ème + 1). Il était alors l’heure de la pause citrons.
Saint-Girons s’échappe, Cahors finit fort
A la pause, le staff lotois effectuait quelques changements. Le pilier Sensier (anciennement passé par La Seyne et Andrézieux) cédait sa place à Pujo et Bonnet la sienne à Jonte. De ce fait, Tehaameamea passait en 9. Le second acte démarrait sur un faux rythme, mais la mêlée saint-gironnaise frappait un grand coup en gagnant une première pénalité (44ème). Pour ne rien arranger, Le Masson était sanctionné d’un carton jaune pour un plaquage jugé illégal sur Roux (46ème). La pénalité obtenue était tentée et réussie par Verge (10-8, 48ème). L’écart gonflait quand, sur l’action suivante, à hauteur de ses propres 40 mètres, Jonte tentait de jouer par-dessus. Violetta veillait, contrait, récupérait après rebond et filait inscrire l’essai que Verge transformait (17-8, 49ème). Les Cadurciens venaient de prendre un coup sur la tête.
Au tour des Couserannais de faire tourner. Sogno (dont le père Damien, après des années passées à Saint-Martory, est désormais licencié au club de pétanque de Saint-Girons) faisait son entrée au talonnage. Pons sortait et Sentenac passait à gauche. En face, Devos était suppléé par Bruzi, puis Carrière et Sensier faisaient leur retour en lieu et place de Gaubert et Vayssières. A l’heure de jeu, Saint-Girons négociait une « 89 » côté droit, mais Maingueneau échappait le ballon. Une aubaine pour Jonte qui s’en saisissait et qui sprintait sur 60 mètres pour ramener les siens dans la course. Tehaameamea transformait et redonnait l’espoir (si tant est qu’ils l’avaient perdu) aux Lotois (17-15, 61ème). Quelques minutes plus tard, Le Masson, revenu en jeu, se rendait coupable d’une nouvelle faute en mêlée. D’une vingtaine de mètres, l’occasion était trop belle pour Verge (20-15, 66ème).
A l’approche des dix dernières minutes, « Saint-Gi » lançait une nouvelle offensive côté gauche, toujours par Maingueneau. Le pilier Ako ne se sortait pas assez vite de la zone de plaquage. Pénalité pour Zorzi (habituel arrière replacé au centre pour l’occasion), et trois nouveaux points pour les Lions (23-15, 70ème). Obligés de scorer à deux reprises, les Cadurciens donnaient tout pour revenir. Le troisième ligne Lefort, mis en débordement par son talonneur Vergne, échouait à quelques centimètres de la ligne après s’être fait poussé en touche par l’arrière-garde adverse (75ème). Partie remise, puisque dans la foulée, Tocaben (replacé en 9), crochetait et se faufilait entre les défenseurs avant de servir Jonte d’un judicieux offload. L’ouvreur fonçait vers la ligne et marquait l’essai, qu’il transformait lui-même (23-22, 77ème).
Problème de plus pour les Saint-Gironnais : sur l’essai, Maingueneau se rendait coupable d’une faute grossière dans l’en-but en se jetant sur Jonte. Monsieur Bes n’avait d’autre choix que d’administrer un carton jaune à l’arrière ariégeois et d’accorder une pénalité à la mi-terrain aux Lotois. Jonte prenait ses responsabilités, mais le ballon était bien trop court et Saint-Girons se dégageait tant bien que mal (79ème).
Cahors bénéficiait de deux dernières occasions de l’emporter. Sur la première, après une touche, le ballon était échappé et la défense contrait et repoussait le danger au pied. Sur la seconde, l’ailier Bauza, mis en débordement côté droit, voulait jouer par-dessus dans le 22 adverses mais Verge (revenu en jeu après la blessure de Bourdieu) contrait, et le ballon filait en touche. Monsieur Bes donnait alors le dernier coup de sifflet de l’après-midi, libérant ainsi le SGSC.
Débuté sous une chaleur digne d’un mois de juin, ce seizième de finale a tenu en haleine le nombreux public jusqu’aux ultimes secondes. Cherchant à donner du volume au jeu, le Cahors Rugby a bien entamé le rencontre mais s’est fait surprendre sur contre. A force d’abnégation, les joueurs de Fabrice Vignals et Denis Caussanel sont revenus dans la partie avant de laisser leurs adversaires prendre à nouveau leurs distances. Au prix d’une superbe fin de match, ils auraient pu l’emporter, mais quelques imprécisions et le trop grand nombre de pénalités concédées (notamment à partir de la demi-heure) auront eu raison de leurs bonnes dispositions.
A noter toutefois la solide performance de Carrière (pour sa dernière sous le maillot albicéleste), la détermination du deuxième ligne Gaubert (un sacré combattant) et les fulgurances de Jonte, auteur d’une entrée en jeu très convaincante. Le parcours des Cadurciens s’arrête donc au stade des seizièmes. Peut-être un peu décevant après la superbe phase régulière réalisée par les Lotois.
Un point face à Clermont Cournon, un point face à Cahors. Décidément, le Saint-Girons Sporting Club aime visiblement se faire des frayeurs. Malmenés en début de rencontre, en infériorité numérique, les hommes de Yannick Delrieu et Eric « Néné » Heymans auront su mettre à profit la moindre de leurs occasions. Solides en défense et dans le jeu d’avants, ils auront non seulement bénéficié de la réussite de Verge (10 points, à 4 sur 5), mais aussi de l’omniprésence du pilier Brau (auteur de superbes charges balle en mains) et de l’abattage du troisième ligne Violetta. Place maintenant au huitième de finale face au Grenade Sports, victorieux de Beaumont de Lomagne (26 – 13).
Réactions
Eric Heymans (Entraîneur, Saint-Girons) : « Match de phases finales typique. La semaine passée, on gagne à la 80ème. Aujourd’hui, Cahors manque une pénalité à la 78ème. On ne lâche rien, c’est l’esprit saint-gironnais qu’on essaie d’inculquer aux plus jeunes, entourés de quelques anciens dans ce groupe. On est fiers de ce qu’ils font. La route continue ».
Denis Caussanel (Entraîneur, Cahors): « Grosse déception. depuis trois semaines, on bosse ce match avec une équipe très jeune, dont la moyenne d’âge est de 21 ans, et par conséquent, forcément un manque d’expérience. On a essayé d’envoyer du jeu, mais on a été concassés devant, on n’a pas réussi à sortir de notre camp. On a beaucoup bossé toute la saison, on va continuer sur cette voie, en espérant que ça nous sourira l’an prochain ».
Geoffrey Zorzi (Trois-quart centre, Saint-Girons): « On avait une belle équipe en face. On a une équipe jeune, on a fait des erreurs. On s’est construits toute la saison. Une année compliquée, avec un manque d’effectif. Depuis le début des phases finales, on retrouve un groupe. Pas forcément un joli match, mais de l’engagement. On montre qu’on peut faire de belles choses. Cela veut dire qu’il y a un bel avenir dans ce club ».
Romain Carrière (Troisième ligne et capitaine, Cahors): « On va d’abord féliciter Saint-Girons, qui mérite sa victoire. On va leur souhaiter le meilleur parcours possible. Nous, on a une équipe jeune, qui manque de maturité. Le groupe est amené à faire de belles choses dans les années qui viennent ».
Feuille de match
A Aucamville (Stade des Violettes): Saint-Girons Sporting Club bat Cahors Rugby Stade Cadurcien 23 à 22 (mi-temps: 8 à 7 pour Cahors).
Arbitrage : M. Gilles Bes assisté de MM. Guillaume Garaut et Frédéric Bourgarel (Ligue Occitanie).
Cartons blancs : à Saint-Girons, Seille (4ème); à Cahors, Cloutier (36ème).
Cartons jaunes : à Saint-Girons, Bonneau (27ème), Maingueneau (77ème); à Cahors, Le Masson (46ème).
Pour Saint-Girons : 2 essais Magne (8ème), Violetta (49ème), 3 pénalités Verge (48ème, 67ème), Zorzi (70ème), 2 transformations Verge.
Pour Cahors : 3 essais Bonnet (30ème), Jonte (60ème, 77ème), 1 pénalité Bonnet (318ème), 2 transformations Tehaameamea (1), Jonte (1).
Composition Saint-Girons : Maingueneau; Augistrou, Zorzi, Roux, Magne; Terre (o), Verge (m); Llense, Violetta, Bonneau; Seille, Heymans Tougne; Brau, Sentenac (cap), Pons.
Sur le banc: Sogno, Garcia, Estaque, Arrivat, Couzinet, Bourdieu, Sabria.
Entraîneurs: Yannick Delrieu et Éric Heymans.
Composition Cahors : Marques; Bauza, Devos, Mourot, Tocaben; Tehaameamea (o), Bonnet (m); Carrière (cap), Lefort, Vayssières; Gaubert, Cloutier; Sensier, Vergne, Bitutova.
Sur le banc: Pujo, Ako, Le Masson, Gibily, Bruzi, Jonte, Coldefy.
Entraîneurs: Fabrice Vignals et Denis Caussanel.
Les 8èmes de finale (14 mai)
Courbevoie – Saint-Priest
Nantua – Ris Orangis
St Paul les Dax – Soustons
Mouguerre – Boucau Tarnos
Grenade – Saint-Girons
Causse Vézère – Morlaas
Millau – Salanque Côte Radieuse
Montmélian – Les Angles