Ce samedi à 17 heures se dérouleront les demi-finales d’Elite 1 Féminine. A Bordeaux, le Stade Sainte-Germaine du Bouscat verra s’affronter le Blagnac Rugby Féminin, premier de la poule 1 (devant le Montpellier Hérault Rugby avec 5 5 victoires en 5 matchs), et le Stade Toulousain, dauphin de la poule 2 derrière l’ASM Romagnat.
Avant ce derby qui s’annonce haletant, RugbyAmateur a rencontré deux des entraîneurs, Nicolas Tranier (Blagnac) et Anthony Granja (Toulouse) pour une interview croisée qui fleure bon « la gagne », mais aussi le respect de l’adversaire… (par Marco Matabiau)
Rugby Amateur : Bonjour messieurs. Avant tout, revenons quelques mois en arrière. Quel était l’objectif du club en début de saison ?
Nicolas Tranier (Blagnac) : Dès le début, dans cette nouvelle formule avec 4 poules de 4, notre objectif était de nous qualifier pour pouvoir disputer les playoffs. Cela a été fait. Ensuite, nous voulions bien entendu être dans les deux pour prendre part aux demi-finales. Le chemin n’a pourtant pas été si simple : lors de la deuxième journée de la première phase, on a perdu à Bayonne. Cette défaite a eu le mérite de réveiller le groupe et de lui permettre de ne pas oublier d’où il venait. On a pu relativiser et rester humble. Cela a bien fonctionné, puisqu’on n’a pas perdu depuis, réalisant même un 5 sur 5 en playoffs.
Anthony Granja (Toulouse) : Depuis le début, notre objectif, c’est le titre. Dès le départ, avec le contexte sanitaire incertain, il a fallu être dans l’adaptation en permanence. En août, au moment de la reprise, personne ne savait où on allait. Et je ne parle pas que du monde du rugby. En plus, c’était une saison de préparation à la Coupe du Monde (repoussée depuis à 2022) avec une grosse partie de l’effectif (environ 8 joueuses) sollicitées par l’équipe nationale.
RA : Quel regard portez-vous sur votre parcours en championnat ?
AG : On savait qu’il fallait engranger des points à chaque sortie, notamment avec des modifications incertaines du calendrier. On a su le faire puisqu’on a gagné notre dernier match de phase régulière et nos trois premiers de playoffs. Ensuite, il y a eu la coupure due au Tournoi des 6 Nations (ramené cette année à trois matchs) et un nouveau confinement. Pas évident à gérer.
NT : Lors de la phase de playoffs, il a fallu être dans l’adaptation permanente. On a plutôt bien travaillé. On a su bien réagir et se préparer en conséquence. On a su obtenir des succès difficiles à Rennes et Lons, montrant bien que la place de ces équipes dans le Top 8 n’était nullement usurpée. On était aussi toujours dépendants des tests effectués trois jours avant chaque rencontre (le protocole demande désormais que les tests aient lieu quatre jours avant les matchs).
RA : Comment avez-vous vécu l’ultime journée de playoffs ?
NT : On recevait Montpellier avec en ligne de mire la première place de la poule. Nous sachant déjà qualifiées, on l’a pris comme un gros match préparatoire aux demi-finales. Le but était de s’étalonner face à ce qui se fait de mieux au niveau national depuis des années. Je dois toutefois avouer qu’on tenait vraiment à obtenir cette première place.
AG : On était en tête de la poule avant le match face à Bayonne. Malheureusement, on n’a pas su concrétiser dans nos moments forts. Je ne pense pas qu’on ait pêché sur les fondamentaux. C’est simplement qu’on a laissé passer notre chance, que Bayonne s’est accroché et y a cru de plus en plus au fil de la rencontre. En fin de match, on a joué à l’envers, on n’a pas réussi les sorties de camp. Et on finit 12 – 12, donc on perd la première place.
RA : Comment abordez-vous cette demi-finale si particulière ?
AG : On a l’habitude de dire que Blagnac, ce sont nos meilleurs ennemies. C’est un club très proche, avec qui on s’entend très bien. On échange souvent avec les frères Tranier, notamment sur le développement du rugby sur la région toulousaine. On aborde ce match comme on doit aborder une demi-finale : depuis le 27 juillet, on est focalisés sur cet objectif, d’aller au bout. Ce weekend, on a fait un petit stage à la campagne pour bien se préparer. Une chose est sûre : on aura beaucoup d’envie et la concentration est là.
NT : Une demi-finale, c’est vite du 50/50. On les a jouées deux fois cette saison. Un succès partout : la balle au centre comme on le dit parfois. Nous aurons la chance de disposer de tout notre effectif. Nous nous préparons sereinement. Les joueuses sont très excitées et impatientes de jouer ce match. Le but sera également de se faire plaisir et de retrouver enfin du public en plus grand nombre.