Vendredi soir dernier, se jouait l’avenir d’un club, et peut être plus encore. Celui de Vic-en-Bigorre, historique des Hautes-Pyrénées, et plus que centenaire. Malgré un effectif réduit, les séniors ont entamé la saison en sachant que rien ne serait simple. Après deux victoires (contre Grenade et Vic Fezensac) et trois défaites (à Tournon, Rieumes, et contre Layrac), le groupe avait démontré ses valeurs et sa volonté de s’en sortir. Mais hier, il n’y a pas eu de déplacement à Tournefeuille. En cause, un troisième forfait de l’équipe réserve, synonyme de forfait général et de rétrogradation administrative. Un point de règlement discutable bien sûr, mais les faits sont là. l’USV vient de disparaître de l’échiquier rugbystique fédéral…
Le danger planait, mais la commune s’était portée soutien du club dans le cadre d’un nouveau projet sportif, qui se voulait pérenne. Après quatre journées seulement, les séniors étaient déjà obligés de piocher dans l’effectif des Belascain, lors du déplacement à Rieumes. c’était il y a quinze jours et nous y étions. Philippe Garcia, co-président, nous avait alors confié juste après la rencontre «On est une équipe en reconstruction cette année. On est partis avec un effectif très mince, comme en témoigne l’absence de réserve aujourd’hui. On comprend bien que cette saison, on jouera le maintien, et que rien ne sera simple ». Imaginait-il un tel dénouement pour autant ? On peut croire que non, puisque Daniel Latu, son compère à la présidence se projetait jusqu’au mois de juin prochain : « Ce qui est important, c’est de gagner les matchs chez nous, on fera le bilan à la fin de la saison ».
La fin de saison, elle est finalement tombée vendredi soir, quand le club a donné rendez-vous à tous les concernés, Belascain compris, pour sauver ce qui pouvait l’être, et éviter un troisième forfait, éliminatoire donc. La suite, on l’a connait, les Belascain ont eu la lourde responsabilité de décider s’ils souhaitaient aider les séniors, ou pas. Même si l’on peut se poser la question de savoir s’il revenait à de jeunes adultes de décider ou pas de l’avenir d’un club ? L’onde de choc s’est propagée très vite dans la ville et les alentours, pour laisser place à de la tristesse, mais aussi de l’incompréhension. Malgré le beau temps, le ciel n’était pas tout à fait bleu et blanc ce week-end…
Nous avons contacté Norbert Romo, entraîneur des avants de l’USV, qui a bien voulu s’exprimer, et qui résume à lui seul un sentiment sûrement partagé par le plus grand nombre…
Norbert, votre ressenti après ce forfait général ?
De la tristesse bien sûr et du dépit aussi. On savait en début de saison que l’on devrait serrer les dents tant l’effectif manquait de quantité, on savait que ce serait compliqué, mais de là à imaginer un forfait, non.Cette réunion de la dernière chance aurait pu changer la donne quand même ?
Le renfort des Belascain était vital oui. Il en a été statué autrement, bien malheureusement. Une page se tourne, mais j’ose croire que le livre ne se refermera pas ainsi.Vous en voulez aux Belascain de ne pas avoir voulu soutenir les seniors ?
Je ne pense pas qu’ils mesurent la portée de leur décision. Ils font partie d’une entente, ce n’était pas à eux de décider, mais à leur président.Comment voyez-vous l’avenir du club maintenant ?
L’avenir ? Je n’en sais rien, mais il serait dommage que le stade Menoni reste vide !