L’édition 2018 du Festival Rugb’images s’est clôturée hier soir. Débats, expos photos, conférences, films, rencontres sportives, soirées, concours, le Tarn a vibré au rythme du ballon ovale pendant 10 jours. Pour le plaisir de toutes et tous. Nous vous en avons compilé les meilleurs moments, vécus à Albi, Castres, Graulhet, Gaillac, Carmaux, Lavaur et St Pierre de Trivisy…
Avant sa soirée inaugurale, mardi soir, le festival Rugb’Images organisait un débat à la maison des sports d’Albi, sur le thème « le XV de France jugé par ses capitaines.» Celle de l’équipe de France féminine, Gaelle Hermet avait répondu favorablement à l’invitation du Comité du Tarn de rugby pour se joindre à quelques glorieux anciens. Fabien Pelous, Abdelatif Benazzi, Richard Astres et Jean Fabre entouraient donc la Tarnaise lors d’un excellent débat animé par Pierre Dorian et Henri Nayrou.
Jeudi, Carmaux était le théâtre de la projection des films » Les heures de gloire du rugby Carmausin », « L’USC des années 1945-1950″, commenté par Raymond Carrère, »La jeune fille et le ballon ovale » de Christian Vindis, avant la remise des prix à « l’asso du rugby » et le prix du meilleur joueur tarnais (1946-1995) à l’un des trois lauréats, Jean Pierre Romeu qui a reçu une magnifique sculpture de Casimir Ferrer, les deux autres meilleurs joueurs étant récompensés à Lavaur le vendredi 23 Mars.
Le lauréat du concours photos international, est Stéphane Hamel, bien connu des passionnés de photos, et grand supporter du Stade Français. Ce dernier a donc été élu avec sa superbe photo « Gladiateur » au milieu de l’équipe d’Epernay. Que vous pourrez retrouver au Grand Théâtre des Cordeliers d’Albi, où sont exposées jusqu’au 13 avril les 42 photos sélectionnées (sur les 400 reçues)
A Graulhet, une projection de films a eu lieu sur les heures de gloire du club de la cité du cuir, suivi du documentaire « La transmission, le rugby de père en fils » en présence du réalisateur Guilhem Garrigues et d’Emile N’Tamack. Un joli moment d’émotions pour tous les présents au moment d’évoquer ces filiations et certains souvenirs
A Gaillac, le festival est passé à l’Imagin’Cinémas, avec un débat des plus passionnants qui soit : « Le rugby et la nuit: 3ème mi-temps d’hier et d’aujourd’hui ». Claude Spanghero a régalé de quelques anecdotes internationales, puisqu’il y a prescription. Laurent Labit étant plus dans la retenue, qu’un monde pro, oblige à taire ou à cacher de temps en temps. Et puis comme l’a dit l’actuel entraîneur du Racing : « Il faut replacer la troisième mi-temps des pros dans son contexte : comment gérer une équipe mondialisée faite de cultures différentes ? ». Vincent Charlot, sociologue, a démontré en effet comment l’esprit de village, la «défense d’un territoire» chez des joueurs qui se connaissaient depuis l’enfance, ne peut se retrouver chez des pros qui nomadisent d’un club à l’autre et gèrent avant tout leur carrière. Sans parler des réseaux sociaux qui amplifient immédiatement tout écart.
Le débat s’est poursuivi à la salle des spectacles, avec la remise des prix du concours Calendriers au cours du dîner de gala avec le spectacle « Cabaret Danse Ta Vie », revue présentée par la troupe d’Emilie Alberge. Histoire de passer de la théorie… à la pratique !
Devant un parterre très fourni, c’est à Lavaur que s’est tenu un débat animé par Dominique Issartel du journal L’Equipe, sur les risques de commotion cérébrale et les moyens de prévention. Les intervenants étaient David Brauge (neurochirurgien au CHU Purpan de Toulouse), Bernard Vaur (président de la commission médicale de la Ligue Occitanie de rugby), Maxime Villalongue (ancien joueur victime de graves commotions) et Léo Durand (Joueur de l’ASV). Après avoir expliqué clairement ce qu’était une commotion cérébrale, David Brauge a donné les signes qui peuvent permettre de desceller la susciption de commotion afin d’éviter de graves conséquences. Premier constat : Trop de joueurs, de parents et même de médecins généralistes ne connaissent pas bien ces signaux et le suivi impératif pour la santé.
Dans l’assistance, de nombreuses questions furent posées aux spécialistes notamment sur les risques que peut constituer le rugby. Bernard Vaur ne souhaitait pas dramatiser car ce type de blessures n’est pas spécifique au rugby et que si le nombre de commotions est en forte hausse, c’est également dû au fait que dans le monde professionnel de la modification physique importante des joueurs, mais aussi parce qu’avant, on ne les relevait pas. A ce sujet, David Brauge confirmait qu’il faut bien distinguer le monde professionnel et le monde amateur. Pour Maxime Villalongue, c’est surtout l’information en amont du joueur, de ces parents et de sa famille proche qu’il convient de privilégier. Trop de joueurs ne prêtent pas attention aux chocs subis et continue à pratiquer comme si de rien n’était. Et c’est surtout le syndrome du deuxième impact avec deux commotions d’affilée qui a des incidences dramatiques sur la santé et même la vie du joueur.
Vous avez pu le constater, cette 4ème édition du festival Rugb’Images était très dense. Du sérieux à la décontraction, de l’information à l’émotion, ce festival est un condensé de ce qu’une jour de match peut rappeler comme souvenir, tourbillon de sentiments compactés du matin à tard dans la nuit d’un dimanche à lundi. Et comme pour tout passionné, on attend le prochain avec impatience. Donc vivement la 5ème édition…