Plus qu’une sélection, une bande de copains. Voilà la phrase qui revenait souvent dans les bouches des sélectionnés régionaux après leur victoire face à la solide équipe de l’Armagnac-Bigorre fin octobre. Un succès au forceps, à l’envie et au courage, qualités nécessaires d’une équipe, dont les éléments qui la composent ne se connaissaient pas ou très peu quelques semaines plus tôt. Clé de la réussite de ce groupe qui s’apprécie et vit bien ensemble. Le mérite aux joueurs et aussi aux sélectionneurs dont les critères de choix de joueurs se portaient sur les qualités sportives, mais aussi, humaines. Un groupe est né en octobre dernier donc, et devait relever un nouveau défi : battre l’Ile-de-France pour accéder aux demi-finales. Ils ont une nouvelle fois prouvé qu’ils étaient bien plus qu’une sélection…
L’Ile de France s’était inclinée en poule contre une équipe de Normandie qui ne figure pas parmi les grosses écuries nationales pourtant. Quinze jours plus tard, cette même sélection francilienne cartonnait celle de Bourgogne, crainte de tout le monde. Dépourvus de toute information sur cette sélection, Didier Herrérias, Abde Meskiti et Philippe Laurent choisissaient de se recentrer sur les qualités de leur groupe, et assuraient des séances de travail basées sur la conquête, la conservation et des lancements de jeu aussi simples qu’efficaces. Moissac était le théâtre de ce choc hier après-midi. Les pyrénéens jouaient donc à « domicile ». Un avantage non négligeable sans doute. Après vingt minutes à chercher le bon équilibre de jeu, les coéquipiers de Benoît Cailloux prenaient l’ascendant devant, tout comme ils l’avaient fait au tour précédent. Meilleurs en conquête et bons en conservation, ils faisaient souffrir leur homologues. Maîtrisant leur sujet pendant une bonne heure de jeu, les pyrénéens allaient inscrire trois essais et l’emporter somme toute logiquement (22-5) pour se qualifier en 1/2 finale. Une belle récompense pour un groupe méritant, qui aura dans un coin de sa tête ce rendez-vous prévu au mois de juin désormais. De quoi entretenir les liens entre chaque joueur, qui au-delà de se rencontrer en championnat, ont crée un véritable groupe, capable de sublimer quand il le faut, et de se chambrer comme il se doit. Bravo les Branquignols !
Les réactions
Guillaume Terme (Ailier Sor Agout) : Nous nous attendions à un match assez difficile au vu des résultats précédents de notre adversaire. On ne savait vraiment pas sur quel style d’équipe nous allions tomber, donc nous avons appliqué les consignes des coachs qui ont portées leurs fruits en première mi temps. Nos avants se sont imposés, leur ont fait mal, et à mon avis, nos adversaires se sont mis à douter. En seconde période, on marque deux nouveaux essais qui nous mettent à l’abri.
Benoît Cailloux (3ème ligne Laroque-Belesta, capitaine) : C’était particulier pour nous car on ne savait pas à quoi s’attendre contre cette équipe de l’île de France, contrairement aux précédents matchs où par l’intermédiaire de la vidéo on avait pu se faire une idée. On savais juste que ce serait dur au vu de leur dernier résultat en Bourgogne. Le réveil musculaire à été très sérieux, on sentait que tout le monde était concerné par cette rencontre et une nouvelle fois on a fait preuve d’une énorme solidarité en défense et d’une très bonne conquête qui nous ont permis de beaucoup monopoliser le ballon. Du coup, on a rendu nos adversaires beaucoup moins dangereux car c’était une équipe très joueuse. Et puis, on était à Moissac, un peu comme à la maison où d’ailleurs nous avons été très bien reçu. Donc on se devait de gagner aussi pour tout ce qui est mis à notre disposition. On a démontré que l’on était plus qu’une simple sélection, une bande de copains qui avaient envie de continuer cette aventure. Je suis très fier d’être capitaine de cette équipe de branquignols
Julien Laberty (3ème ligne Saint-Girons) : On avait aucune idée du niveau de l’équipe que l’on allait rencontrer vu que lors de leurs matchs de poule ils avaient aligné deux équipes complètement différentes. Du coup on s’était préparé au mieux pour conserver les ballons et faire une très grosse entame de match ! Ce qui a plutôt bien marché, et c’est grâce à ça qu’on a fait la différence. On a vraiment crée un groupe de copain en dehors et sur le terrain. C’est une super expérience, plus que deux match à gagner et on aura rempli le contrat. « Les branquignols » vont aller le chercher ce bouclier et le ramener en Midi-pyrenées !
Geoffrey Turines (pilier Auterive) : Contrairement au match contre l’Armagnac Bigorre, nous n’avons pas fait de plan de jeu spécifique, par méconnaissance de l’adversaire. Du coup nous nous sommes recentrés sur les bases, la conquête et la conservation de balle. Je ne m’avance pas trop en disant que nous avons dominé le match de bout en bout, principalement au niveau du pack. Le score aurait pu être plus lourd, cependant de petites fautes de main viennent ternir le tableau. Au final le résultat est là, on est en demie finale, c’est l’essentiel. Maintenant place à un peu de repos bien mérité et à de bonnes fêtes. Les branquignols reviendront en juin !
Emmanuel Coumes (2ème ligne Saint-Gaudens) : Très heureux pour la victoire déjà. On a voulu peu être trop jouer d’entrée de match, ce qui nous a mis un peu la pagaille, mais on a su remettre notre jeu en place. Ce qui nous a permis de nous régaler tout au long du match avec cette bonne bande de branquignols !
Guillaume Montsarrat (demi de mêlée Saint-Gaudens) : On a eu un peu dem al à l’entame, on a voulu trop jouer dans nos 22m. Heureusement qu’on ne prend pas de points à ce moment-là. Puis, nois avants ont fait un boulot monstrueux, ils ont détruit, comme on dit. On a retrouvé un plan de jeu avec des initiatives et du risque, ce qui nous était demandé derrière, et on l’a bien fait, à l’image de Benjamin Icard. J’ai joué dans un fauteuil grâce aux avants. Un super week-end au final entre nous, on est devenu une bonne bande de copains, avec de très bons entraîneurs qui savent bien nous parler, tout comme notre capitaine Benoît, qui joue à merveille son rôle de capitaine. Il nous tarde vraiment les demies finales maintenant
Benjamin Icard (arrière Montesquieu) : Je ne vais pas être original je pense. Mais on s’était promis de tout donner sur le terrain et avoir zéro regret a la fin de ce match. On ne les connaissait pas du tout donc on a préparé ça en imaginant le pire, mais en étant sûr d’une chose : on allait rester soudé jusqu’au bout et surtout ne pas avoir peur, car on est une bande de copain sur et en dehors du terrain. On a appliqué les consignes, avec quelques doutes dans les 20 premières minutes en déjouant un peu, mais après on a su jouer juste, et marquer quand il fallait.Personne n’est sorti du lot, tout le monde a fait un super match. Mais je félicite le 8 de devant qui fait des ravages et nous régale de jour en jour. Puis on avait deux phénomènes qui venaient tout juste de fêter leurs anniversaires (Romain Manet et Jordan Chazarenc) du coup il fallait bien leur faire un petit cadeau . Seul bémol, vu sa difficulté à apprécier les rebonds d’un ballon, il va falloir qu’on achète une épuisette à Guillaume Terme !
Jordan Chazarenc (pilier Moissac) : Une belle victoire, non pas d’une sélection, mais d’une bande de copains contre une équipe que l’on ne connaissait pas. Les Branquignols sont en demi, et c’est pas fini !