Ce dimanche 2 février était un jour de derby basque dans la poule 5 de Régionale 1 Nouvelle-Aquitaine, puisque Saint-Pée Union Club (8ème, 24 points) recevait son voisin du RC Ustaritz Jatxou (2ème, 35 points). La poignée de kilomètres qui sépare ces deux clubs (13) n’étant guère plus importante que leur écart de points au classement (11), la rencontre s’annonçait donc particulièrement disputée, tout comme l’avait été le match aller (victoire 13-7 d’Ustaritz). À domicile, les Senpertars n’avaient pas d’autres choix que de l’emporter, au risque de voir la zone rouge se rapprocher dangereusement. Tandis qu’Ustaritz-Jatxou, de son côté, cherchait à stopper sa série négative de trois défaites lors de ses trois derniers déplacements… (Par Loulou / photos et réactions JM Lestage)
Le match
Dans son stade du Château, le SPUC entendait bien protéger sa forteresse. Dès l’entame, les locaux profitaient de cette énergie décuplée pour prendre le score grâce à la botte de Gabi Lacroix (3-0, 3ème). Déterminés, les Senpertars continuaient d’appuyer sur l’accélérateur et le troisième ligne centre, Julien Sanchez, parvenait à franchir la ligne d’en-but. Lacroix visait juste, Saint-Pée était récompensé de ses efforts (10-0, 19ème).
Les visiteurs, pris à la gorge d’entrée, ne tardaient pas à réagir. Dès la 30ème minute, le staff procédait à une large vague de changements pour tenter d’inverser la tendance. Un choix payant, puisque les Ustaritzards réussissaient à basculer devant à la mi-temps, après deux pénalités converties par Ghislain Pamphile (10-6, 35ème), puis un essai, encore une fois inscrit par l’arrière et ancien joueur de l’US Tyrosse, qui se chargeait de transformer (10-13, 38ème).
Saint-Pée au bout du suspense
Au retour des vestiaires, Ustaritz-Jatxou continuait sur sa lancée, en prenant doucement la mesure de son adversaire. Ghislain Pamphile prolongeait son festival en ajoutant deux nouvelles pénalités, ce qui mettait son équipe à l’abri d’un essai transformé (10-19, 53ème). Une avance confortable au moment d’entrer dans le dernier quart d’heure, mais pourtant, tout allait basculer…
Désormais dos au mur, le promu Saint-Pée puisait dans ses réserves en poussant son voisin à la faute, alors contraint de finir la rencontre en infériorité numérique (carton blanc, 69ème). Le cours de la partie s’inversait en faveur des locaux, qui remontaient leur retard. Gabi Lacroix relançait d’abord le suspense en convertissant une première pénalité (13-19, 72ème).
Puis, en toute fin de rencontre, les Senpertars faisaient vivre le ballon depuis leur camp jusqu’à trouver un intervalle dans la défense. David Touya, remplaçant au coup d’envoi, était à la conclusion de l’essai victorieux, que Gabi Lacroix ne manquait pas de transformer (20-19, 75ème). Ce dernier ajoutait même une ultime pénalité sur la dernière action : 23-19, score final.
Ce derby basque a donc finalement penché du côté du dernier champion de France de Régionale 2, Saint-Pée-sur-Nivelle, qui s’est accroché courageusement pour renverser une situation bien mal embarquée. Invaincu à domicile depuis la 1ʳᵉ journée (défaite 20-29 contre l’ES Arudyenne), le SPUC (7ème, 28 points) s’éloigne quelque peu de la zone de relégation, au sein d’une poule ultra serrée où chaque point sera déterminant. Le déplacement prévu à Marsacq (5ème, 29 points) dimanche prochain devrait encore bouleverser les lignes de ce classement très instable.
Malgré cette défaite sur le fil, Ustaritz Jatxou (2ème, 36 points) conserve sa place de dauphin. Devant au score jusqu’à la toute fin de la rencontre, l’Entente a finalement craqué sur le gong, laissant filer de précieux points dans la lutte pour la qualification. Le bonus défensif leur permet tout de même de ne pas rentrer de ce court déplacement à vide et d’avancer, avant la prochaine rencontre à domicile face à la lanterne rouge de Bidart UC (10ème, 18 points), qui, à n’en pas douter, viendra avec le couteau entre les dents.
Réactions
Julien Borthaire, centre et capitaine du SPUC : « On sait que c’est toujours un match compliqué face à Ustaritz. On a su mettre l’intensité dès le début et ensuite on perd un peu le fil, il y a clairement eu un manque de caisse, la fatigue est ressortie. Ils nous ont bien mis en difficulté, mais jusqu’au bout, on arrive à garder cette flamme, en puisant dans nos dernières forces pour aller chercher la victoire.
Cette année, on a un peu plus de mal, mais on arrive doucement à se remobiliser. Il fallait absolument gagner ici, car on peut facilement se retrouver reléguable. De toute façon, il faudra désormais tout gagner à la maison et même aller chercher des points à l’extérieur. »
Baptiste Burucoa, troisième ligne et capitaine d’Ustaritz : « On était venu ici avec des intentions de victoire face à une équipe avec laquelle on avait bataillé toute la saison dernière pour la première place. On savait qu’ils allaient faire une grosse entame, mais on arrive à repasser devant à la mi-temps. On était bien jusqu’à la toute fin, puis on déjoue complètement.
On joue tout simplement à l’envers sur les 10-15 dernières minutes, on prend des cartons, on sort mal de notre camp, on se fait transpercer et ils arrivent à repasser devant sur un essai de 80 mètres. On n’a pas su rester constant. Il ne faut rien lâcher, on a fait un bon début de saison, même si on enchaine plusieurs défaites à l’extérieur, on reste invaincu chez nous. L’objectif, c’est de conserver cette invincibilité à la maison, et face à Bidart, on sait que l’on va être embêté, donc on doit se remobiliser pour faire un gros match durant 80 minutes. »
Mikel Delannoy, entraineur SPUC : « C’est un derby, ça fait déjà quelques années qu’on se rencontre, donc ce match avait une saveur un peu particulière et c’est ça que l’on a dû essayer de gérer avec le staff. Certes, il y allait avoir du monde, mais il fallait aborder cette rencontre comme les autres. On a dit aux gars de ne jamais lâcher jusqu’au bout et ça a payé. À la pause, la consigne était de tenir le ballon, car l’arbitre pénalisait beaucoup la défense. Et en jouant collectivement avec la possession, on finit par trouver des intervalles.
Le problème cette saison dans cette poule, c’est que tout est très serré, on peut passer du haut de tableau au bas de tableau en un match. Ce que les joueurs doivent comprendre, c’est que tout peut arriver. On s’était fixé la 5ème place en début de saison et ça reste encore accessible, mais cela passe par du travail aux entrainements. »
Johan Capdeville, entraineur des avants d’Ustaritz : « Deux mi-temps bien différentes. On était plutôt dans le contrôle en première, avec pas mal d’occupation. Mais sur le dernier quart d’heure du match, on a mal géré le jeu en piochant un peu physiquement, ce qui a relancé une équipe de Saint-Pée accrocheuse. On fait trop d’erreurs défensives pour espérer une fin plus positive pour nous.
On n’a pas su scorer quand il fallait, en n’exploitant pas leurs temps faibles. Ils ont été plus adultes et plus performants que nous sur la fin, où on craque mentalement. Le résultat n’est pas illogique, celui qui avait le plus d’envie sur 80 minutes a gagné. À nous de travailler sur ces points : la maturité, l’expérience et la régularité pour retrouver la dynamique positive du début de saison qui nous permettait de gagner les matchs en fin de rencontre. On doit remettre la marche en avant pour, pourquoi pas, espérer une qualification. »
Feuille de match
A Saint-Pée-sur-Nivelle (stade du Château) : le SPUC bat Ustaritz Jatxou 23 à 19 (10-13, mi-temps)
Pour le SPUC : 2 essais par Sanchez (19e) et Touya (76e); 2 transformations par Lacroix (19e et 76e) ; 3 pénalités par Lacroix (3e, 73e et 80e)
Pour Ustaritz : 1 essai (38e); 1 transformation (38e) et 4 pénalités par Pamphile (27e, 35e, 44e et 53e)
Composition SPUC :
Composition Ustaritz-Jatxou :
