Jacques Rezungle (vice-président CMP) : « le bilan de la saison et les nouveautés à venir »

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Le vice-président du Comité Midi-Pyrénées, en charge de la commission des épreuves, nous a reçu la semaine dernière pour répondre à nos traditionnelles questions de fin de saison. Il aborde en toute franchise tous les sujets évoqués, même les plus sensibles. Il annonce en plus quelques nouveautés et changements importants pour les deux saisons à venir… 

Jacques Rezungle (3)
Jacques Rezungle s’est une nouvelle fois montré transparent

Boulogne-sur-Gesse et l’Isle-en-Dodon champions de France, Mazères-Cassagne finaliste, Beaumont demi-finaliste, la sélection U26 championne de France inter-Comité, L’entente des Portes du Comminges en jeunes, plus Tournefeuille / Stade Toulousain, qui décrochent le titre aussi, c’est une année faste pour le Comité Midi-Pyrénées !
Tout à fait. C’est peut être le fruit des efforts mis en place au niveau de l’organisation des compétitions. Le niveau y est élevé et nos différents représentants en championnat de France se sont ainsi distingués, ce qui n’était pas arrivé depuis bien longtemps

Pourtant, on montrait du doigt les différences de championnat entre comités qui rendaient les bons parcours en championnat de France plus difficiles du fait du nombre de matchs plus importants, disputés par rapport à d’autres régions ?
On constate que les résultats sont là aujourd’hui. En honneur, on a mis du temps à trouver la bonne formule, mais ces deux poules de dix semblent faire l’unanimité désormais. D’ailleurs Beaumont-de-Lomagne, du fait de son très beau parcours en France, a décroché son billet pour la fédérale 3, ce qui est sûrement le reflet de la qualité de notre championnat régional.

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Plus globalement, quel bilan tirez-vous de cette saison ?
Il y avait 120 clubs engagés, 20 dans chaque catégorie, et on se félicite du peu de forfaits enregistrés, par rapport à d’autres années déjà. Il n’y en eu aucun en équipe Une, et seulement deux ou trois en réserve. C’est encourageant.

Muret-Eaunes, Seilh-Fenouillet-Aussonne, Fronton-Villemur, Cazères-Le Fousseret, autant de nouvelles ententes qui se sont officialisées ces dernières semaines, ça vous inspire quoi ?
Dans les règlements généraux de la fédération, Il est écrit fusion-absorption. Donc je serais tenté de dire que rarement dans ce genre d’entente, 1+1 = 2. Mais les personnes qui sont à l’origine de ces ententes y ont certainement bien réfléchi. Il faut reconnaître que les clubs sont confrontés à des problèmes d’effectifs, et pas seulement au niveau des joueurs, mais aussi au niveau des dirigeants et des bénévoles. La solution passe donc par un rassemblement. On voit que certaines ententes en U16 ou U18 fonctionnent bien, sans qu’il n’y ait de baisse au niveau des engagements. Il faut souhaiter que ce bon travail auprès des jeunes porte ses fruits ensuite avec les séniors.

« Notre sévérité sur certains dossiers de discipline…a porté ses fruits »

La catégorie Belascain semble d’ailleurs s’être installée dans les clubs comme une bonne alternative au passage juniors à séniors ?
Il y avait une forte déperdition en effet des jeunes qui passaient séniors. La catégorie Belascain est comme un trait d’union pour cette période où les jeunes se cherchent un peu et se posent des questions. On peut dire aujourd’hui que c’est une réussite. Les résultats de nos équipes démontrent qu’elles sont en plus très compétitives.

L’an dernier, vous aviez utilisé le mot de « lacunes » pour évoquer l’indiscipline récurrente chez les jeunes. Un an plus tard, qu’en est-il ?
Il y a des améliorations, très nettes. Certainement dues au fait de certaines sanctions, vis-à-vis des joueurs bien sûr, mais aussi au niveau des éducateurs et des dirigeants. Le nombre de dossiers en commission de discipline est en baisse, donc on ne peut que souhaiter que cela continue dans cette voie.

Cette tendance s’applique aussi au niveau des séniors ?
Il y a toujours quelques cas isolés, mais en nombre de semaines de suspension, il y a de moins en moins d’équipes qui en cumulent beaucoup. Notre sévérité sur certains dossiers leur ont sans doute fait comprendre qu’on ne lâcherait pas.

Au niveau des montées et descentes, des changements sont-ils prévus ?
Non, les clubs semblent satisfaits. Il y aura juste une modification pour les équipes réserves en Honneur, qui vont avoir le même système que pour les équipes Une de séries. A savoir, 6 clubs qualifiés, deux directement, plus quatre qui passeront par des barrages, avec quarts, demies et finale.

« Pour 2017-18, le Gard rejoindra en intégralité le Languedoc, de même que le Lot avec Midi-Pyrénées ».

Jacques Rezungle (5)Quid du rapprochement entre les régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées, qui ne sera donc pas effectif en 2016-2017 comme annoncé ?
Il n’y a pas eu de directives assez claires au niveau administratif, notamment au niveau des subventions, ce qui était une condition importante. Ce qui est acquis pour 2017-18, c’est que le Gard rejoindra  en intégralité le Languedoc, de même que le Lot rejoint Midi-Pyrénées. Il faut savoir que les quatre présidents des Comités Armagnac-Bigorre, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Pays Catalan se sont réunis pour jeter les bases d’un statut pour une future ligue. Car ce regroupement ne pourra passer que par la création d’une ligue qui sera l’interlocuteur administratif de la région. Pour l’étage en dessous, le président Camou est favorable au maintien des territoires et des départements. Mais il y aura peut être un changement de président, donc il faut attendre. La saison qui arrive sera charnière.

Les élections des nouveaux présidents des Comités départementaux et régionaux donc, auront lieu en septembre. N’aurait-il pas été plus logique de les faire dès la fin de cette saison, pour préparer pendant l’été, la prochaine ?
J’ai toujours dit que l’idéal serait d’organiser les élections au moment de l’Assemblée Générale de fin de saison. La nouvelle équipe en place à la rentrée, ne partagera peut être pas les mêmes options que la précédente, mais ne pourra pas agir sur les compétitions. Donc oui, ce n’est pas très logique, je le concède.

Pour la composition des poules aussi, il y a concertation ?
Pour l’honneur, plus haute compétition régionale qui donne accès à la fédérale 3, on ne peut pas faire de changements sauf cas exceptionnel comme cette année avec les différents repêchages. Mais pour tous les autres niveaux, on peut faire des retouches géographiques, dans la mesure du possible. Ce n’est pas évident de contenter tout le monde. On a des trous sur l’Ariège par exemple, et une plus forte concentration sur d’autres départements, il faut donc bien trouver un équilibre géographique, mais aussi et surtout sportif. Mais nous réfléchissons en terme de kilométrages pour les clubs dont on sait que le budget transport est important.

Transition parfaite avec les budgets des clubs, qui pour la plupart ont du mal à joindre les deux bouts. Ils se plaignent notamment du prix élevé des licences, des cartons jaunes et rouges, etc…
Le prix des licences est fixé par la fédération, donc nous sommes impuissants à notre niveau. Ceci dit, je peux annoncer une bonne nouvelle, car depuis le congrès de Pau, il a été décidé de baisser le prix des licences d’au moins 25%. Le contrat qui lie la FFR à la GMF, partenaire assureur, stipule que le prix des licences est indexé sur le nombre d’accidents graves constatés sur la saison. Et comme il n’y en a pas eu cette saison, l’appel des cotisations est inférieur. Pour les dirigeants, ce devrait être 33% de moins, et pour les joueurs 22 ou 23%. Pour les cartons, c’est malheureux à dire, et d’en arriver là, mais tant qu’on ne sanctionne pas au niveau financier, on n’a pas toujours de résultats. Mais à titre d’information, il faut savoir que le Comité Midi-Pyrénées applique en règle générale, 50% du tarif fédéral.

Vous pensez que tous les clubs sont au courant de cette « faveur »?
Je n’en suis pas certain non (rires)…Mais plus sérieusement, je pense que les clubs pourraient trouver d’autres sources d’économies…

C’est à dire ?
Je ne suis pas là pour m’immiscer dans la vie des clubs, mais quand j’entends un club se plaindre, au dernier congrès de Pau,  d’un trop grand nombre de déplacements, avec une augmentation de frais de transports, et qui affirme qu’il va devoir sacrifier l’école de rugby, je trouve ce raisonnement quelque peu déplacé. A l’heure actuelle et depuis plusieurs saisons, le marché des joueurs existe bel et bien au niveau amateur, et les prix ne sont pas à la baisse. Et puis ensuite, on voit ensuite quelques cas ici où là comme Périgueux, Chalon, Lille, et d’autres, qui implosent. Il faudra bien un jour ou l’autre, que les présidents de clubs révisent leur politique de recrutement, pour revenir à des positions plus sages.

« Nous sommes au service des clubs »

Est-ce vraiment réaliste ? Car c’est la même course à l’armement à chaque inter-saison…
C’est vrai, on voit bien qu’un club qui a des moyens financiers, que je vais qualifier de normaux, a du mal à lutter sportivement. Il reste encore quelques cas isolés, qui démontrent le contraire, et c’est tant mieux. Mais la tendance est à la surenchère. C’est valable surtout pour les clubs fédéraux, mais les niveaux territoriaux sont aussi impactés, on le sait bien.

Jacques Rezungle (1)On a vu que les contrôles de la DNACG et de l’URSSAF se faisaient plus nombreux et sévères. C’est nécessaire selon vous ?
Ces contrôles agissent comme un radar fixe sur la route. On sait qu’il y a de plus en plus de contrôles Urssaf au niveau fédéral, et que ces contrôles descendent vers les niveaux inférieurs. Une DNACG territoriale a même été mise en place. Mais il faudrait surtout qu’il y ait des vérifications ou des justifications en cours de saison. Attendre le mois de juin pour constater que le club est en grosse difficulté, ce n’est pas rendre service aux clubs, et on voit bien les conséquences pour établir des poules, car il faut attendre que chaque dossier soit traité. Un échéancier plus serré, avec une production d’un budget prévisionnel en début de saison, en janvier, un budget plus consolidé, et au mois d’avril ou mai, la présentation d’un budget réel, on éviterait bien des problèmes.

Via RugbyAmateur.fr, que souhaiteriez-vous dire aux clubs et aux licenciés ?
Ce rendez-vous de fin de saison entre nous est devenu une tradition maintenant, alors je vais me répéter (rires). Je veux souligner que nous sommes au service des clubs, contrairement à ce que certains pensent, qui parfois, ont du mal à accepter nos décisions. Mais à titre d’exemple, il y a une commission des compétitions composée au minimum d’un représentant de chaque département, ce qui signifie que chaque décision est prise en concertation, et pas le fruit d’une réflexion d’une seule personne. Les échanges sont nombreux, on n’est pas toujours d’accord, ce qui est très bien d’ailleurs, car c’est ainsi que l’on avance.

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