Encore des incidents. Dans la poule 5 de Régionale 2 Occitanie, un match s’est distingué, mais pas de la meilleure des manières. Tout du moins, c’est ce qu’un article de presse locale a rapporté. Approuvé par le club visiteur, Masseube, mais contesté par le club hôte Hers-Lauragais. Nous avons donné la parole aux deux présidents pour tenter de faire la lumière sur un nouvel épisode, qui décidément, ne fait pas de la bonne publicité au rugby régional…

« Ce que j’ai vu, c’est un match à l’ancienne, avec des coups bas, des fourchettes, des doigts retournés, … »
Masseube XV, 4ème (42 points) se déplaçait en Haute-Garonne, à Hers-Lauragais (7ème, 35 points). « Nous savons que nous ne pourrons pas nous qualifier, à cause du décompte des points malus en fin de saison. Donc nous jouons ces derniers matchs pour le plaisir, et surtout avec les mains dans les poches comme on dit. Nous n’avons aucun intérêt à prendre des cartons, à provoquer, ou déclencher quoi que ce soit. D’où notre étonnement avec cet article paru dans la Dépêche« commente Gérald Issanchou, le président du HL XV.
Ce dernier raconte l’arrivée de l’adversaire du jour : « On a senti une certaine tension, leurs visages étaient plutôt fermés. » David Salles, le président de Masseube XV, apporte un élément de réponse :
« La moyenne d’âge de notre équipe est 23 ans. Nos joueurs sont arrivés avec la boule au ventre, tellement on nous avait prévenu que ce serait chaud en venant à Hers-Lauragais. Ils ont pris plusieurs cartons rouges depuis le début de saison, ont eu des problèmes avec Montréal-du-Gers, et que je sache, Labarthe-sur-Lèze a pris trois arbitres officiels pour les rencontrer, en considérant que c’était un match à risques. Il n’y a pas que des coïncidences. Et malheureusement, ce que j’ai vu, c’est un match à l’ancienne, avec des coups bas, des fourchettes, des doigts retournés, etc… »

Coup de poing, perte de connaissance et mâchoire cassée…
Le président des verts haut-garonnais, qui cible plutôt les adversaires cités comme des équipes rugueuses, auxquelles il faut savoir tenir tête, présente sa version des faits concernant cette rencontre : « Sur une action en début de match, notre 15, prend un coup de genou à la tête, involontaire a priori, par le 10 adverse, qui est venu s’excuser. Notre joueur, ouvert à la tête, est parti aux urgences, mais l’ambiance était plutôt fairplay à ce moment-là. C’est ensuite qu’il y a eu l’accrochage… »
A la 29ème minute en effet, au centre du terrain, sur un regroupement, le troisième ligne centre de Masseube met une gifle au 7 d’Hers-Lauragais. Ce dernier, en réponse, adresse un coup de poing au visage Le Gersois est sonné, reçoit des soins avant de quitter le terrain. M. l’arbitre prenant la décision logique d’exclure les deux joueurs.
Sur cette action les deux présidents s’accordent. Leurs visions diffèrent sur la suite du contenu du match, et même sur la sortie du joueur gersois blessé, raccompagné aux vestiaires par un des ses dirigeants. Des mots doux auraient attisé un climat pour le moins délétère.
La suite du match ? Viril mais correct pour les locaux, viril mais pas souvent correct pour les visiteurs. David Salles détaille : « Sur l’accrochage en question, notre joueur met en effet une gifle. Il nous a dit qu’il en avait marre de prendre des coups. Mais la réponse de son adversaire est totalement disproportionnée. Il a pris un coup de poing très violent, qui lui a fait perdre connaissance. Il a la mâchoire cassée. »
Le dirigeant gersois s’indigne ensuite : « Les secours n’ont pas voulu se déplacer sous prétexte que notre joueur pouvait marcher ! Mais après une perte de connaissance, je pense qu’il aurait été préférable de venir s’en occuper sur place déjà. Je n’ai pas aimé non plus l’indifférence de l’arbitre et du délégué, qui n’ont pas eu l’air de s’inquiéter de la santé de notre joueur, et vu le moindre coup pendant 80 minutes. »

« L’arbitre n’a rien vu, ni noté quoi que ce soit, c’est qu’il y a bien une raison non ? »
Gérald Issanchou rétorque: « Cet accrochage est regrettable évidemment. Notre joueur a pris un coup, il répond. L’un tombe, pas l’autre. Ce n’est pas bien, mais ça peut arriver quand on cherche l’autre. Ceci étant dit, le reste du match s’est bien déroulé il me semble, l’arbitre n’a rien vu, ni noté quoi que ce soit, c’est qu’il y a bien une raison non ?. Il a même dit après la match qu’il avait vu de l’engagement certes, mais dans les limites. »
Une vision que n’accepte pas du tout David Salles : « L’arbitre a manifestement fermé les yeux, car ça se passait souvent devant lui. Ce rugby d’un autre temps, on ne veut plus le voir. Il est normal qu’il y ait des accrochages certes, c’est un sport de combat, mais il faut savoir se maîtriser, sinon c’est la porte ouverte à la violence, pure et dure, dangereuse surtout. Ce n’est pas acceptable. Surtout quand des jeunes de 20 ans font face à des gars beaucoup plus âgés. Notre 8, boulanger de métier, ne peut pas travailler depuis deux jours, puisqu’il est encore à l’hôpital après l’opération de sa mâchoire. Ce n’est pas ça le rugby ! »
Sur le terrain, le match s’est terminé sur une victoire d’Hers-Lauragais, 22-16. Un succès qui n’est pas encore validé par les instances. En effet, le club gersois a adressé un rapport à la Ligue Occitanie, dont la Commission de Discipline a convoqué l’auteur du coup de poing côté HLXV le 24 février prochain.
Sur le terrain judiciaire, une plainte devrait être déposée également dans les prochaines heures. Le rugby gersois, après les incidents survenus lors du match entre Mauvezin et la Vallée du Lot, se serait bien passé de ce nouvel épisode. Hers-Lauragais aussi, surtout en présence de son ancien président et désormais ex-président du Comité Haute-Garonne également, Daniel Fabre, présent dans les tribunes dimanche dernier. En fait, c’est tout le rugby amateur qui se passerait bien de ces accrochages à répétition.
D’ici là, nous souhaitons un bon rétablissement aux deux joueurs blessés.
