70 pays concernés, 70 millions de soldats mobilisés, dont 8 pour la France. 10 millions de morts parmi les combattants, dont 27 000 en un seul jour de combat, auquel il faut ajouter des millions de morts directes ou indirectes parmi les populations civiles. 10 millions de réfugiés, 10 milliards (!) de lettres et colis envoyés aux combattants. Des pays ruinés, une économie et des villes entières à reconstruire, 4 millions d’hectares reconnus inutilisables pour l’agriculture à causes des millions d’obus tombés (1.3 milliards en tout). Ces chiffres froids sont tellement énormes qu’il en est difficile d’en prendre la réelle mesure. Cette première guerre mondiale a laissé des traces indélébiles dans tous les foyers, mais pour ne pas oublier, il y a des initiatives récurrentes chaque année. Comme à Saint-Girons…
Saint-Girons était sacré champion de France de 2ème division à la fin de la saison 1913-1914, face au Club Athlétique de la Société Générale de Paris… oui, le CASG Paris. Une victoire historique, 8-7, qui couronnait une saison magistrale, déjà ponctuée d’un titre de champions des Pyrénées. Les Lions Verts de l’Ariège gagnaient ainsi leurs lettres de noblesse éternelles, avant de perdre plusieurs joueurs sur un autre terrain, celui du champ d’honneur, quelques mois plus tard. François Reich, le capitaine d’alors, avec ses coéquipiers Jules Amiel, Michel Souque et René Mazaud ont disparu pou la patrie. Comme tant d’autres clubs en France, le Sporting était meurtri par ce conflit devenu mondial. Pour ne pas oublier, une stèle a été érigée au Luc, stade du club, en 1920, où figurent les noms et prénoms de ces disparus locaux, de la Grande Guerre.
Habituellement, une gerbe de fleurs y est déposée par le capitaine de Saint-Girons, accompagné de son adversaire, au moment du 11 novembre, jour anniversaire de l’armistice signée en 1918. En cette année très particulière, celle-ci n’aura pas lieu, faute de match. Mais chacun y pensera. Chacun se remémorera cette phrase prononcée par le maire de l’époque, Jules Desbiaux : « Vous viendrez, à l’ombre protectrice de vos anciens, vous entraîner pour développer vos muscles, vos poumons et votre énergie. » Une phrase qui prend encore plus de sens aujourd’hui.
A Saint-Girons comme ailleurs, des frères d’armes sont tombés, sans se relever cette fois, durant ces quatre ans de guerre. Et comme on ne fait décidément jamais rien comme ailleurs à « Saint-Gi », on a attendu 100 ans pour y fêter un nouveau titre de champion de France. Un siècle pour réécrire l’histoire, 1914-2014 (voir notre article : « Saint-Girons, le doublé historique cent ans plus tard). Et quatre ans de plus pour un nouveau doublé, en 2018. Comme un symbole, comme pour refermer un livre d’Histoire, avec un grand « H », qui n’est pas sans rappeler des poteaux de rugby. L’Histoire, la grande, retient le conflit mondial et ses heures sombres. Celle du rugby, plus humble et secondaire, n’en demeure pas moins une grande aventure humaine pour celles et ceux qui l’ont vécu et continuent de la vivre de l’intérieur. Alors à travers ces quelques lignes, nous rendons, à notre façon, hommage aux poilus disparus, à ces joueurs d’hier et d’aujourd’hui, qui par leur courage sur le front et sur le rectangle vert, ont redonné un sens au passé et au présent. Et si l’avenir s’écrit en pointillé en ces heures de pandémie, le rugby continue à se battre. La peur de perdre la vie n’est en rien comparable avec celle de perdre un match, évidemment, mais la notion de combat, elle, évoquée dans tous les vestiaires de France et de Navarre, gardera pour toujours son sens. Surtout un 11 novembre s’entend. Surtout un 11 novembre 2020…Cent ans oui.
70 pays concernés, 70 millions de soldats mobilisés, dont 8 pour la France. 10 millions de morts parmi les combattants, dont 27 000 en un seul jour de combat, auquel il faut ajouter des millions de morts directes ou indirectes parmi les populations civiles. 10 millions de réfugiés, 10 milliards (!) de lettres et colis envoyés aux combattants. Des pays ruinés, une économie et des villes entières à reconstruire, 4 millions d’hectares reconnus inutilisables pour l’agriculture à causes des millions d’obus tombés (1.3 milliards en tout). Ces chiffres froids sont tellement énormes qu’il en est difficile d’en prendre la réelle mesure. Cette première guerre mondiale a laissé des traces indélébiles dans tous les foyers, mais pour ne pas oublier, il y a des initiatives récurrentes chaque année. Comme à Saint-Girons…
Saint-Girons était sacré champion de France de 2ème division à la fin de la saison 1913-1914, face au Club Athlétique de la Société Générale de Paris… oui, le CASG Paris. Une victoire historique, 8-7, qui couronnait une saison magistrale, déjà ponctuée d’un titre de champions des Pyrénées. Les Lions Verts de l’Ariège gagnaient ainsi leurs lettres de noblesse éternelles, avant de perdre plusieurs joueurs sur un autre terrain, celui du champ d’honneur, quelques mois plus tard. François Reich, le capitaine d’alors, avec ses coéquipiers Jules Amiel, Michel Souque et René Mazaud ont disparu pou la patrie. Comme tant d’autres clubs en France, le Sporting était meurtri par ce conflit devenu mondial. Pour ne pas oublier, une stèle a été érigée au Luc, stade du club, en 1920, où figurent les noms et prénoms de ces disparus locaux, de la Grande Guerre.
Habituellement, une gerbe de fleurs y est déposée par le capitaine de Saint-Girons, accompagné de son adversaire, au moment du 11 novembre, jour anniversaire de l’armistice signée en 1918. En cette année très particulière, celle-ci n’aura pas lieu, faute de match. Mais chacun y pensera. Chacun se remémorera cette phrase prononcée par le maire de l’époque, Jules Desbiaux : « Vous viendrez, à l’ombre protectrice de vos anciens, vous entraîner pour développer vos muscles, vos poumons et votre énergie. » Une phrase qui prend encore plus de sens aujourd’hui.
A Saint-Girons comme ailleurs, des frères d’armes sont tombés, sans se relever cette fois, durant ces quatre ans de guerre. Et comme on ne fait décidément jamais rien comme ailleurs à « Saint-Gi », on a attendu 100 ans pour y fêter un nouveau titre de champion de France. Un siècle pour réécrire l’histoire, 1914-2014 (voir notre article : « Saint-Girons, le doublé historique cent ans plus tard). Et quatre ans de plus pour un nouveau doublé, en 2018. Comme un symbole, comme pour refermer un livre d’Histoire, avec un grand « H », qui n’est pas sans rappeler des poteaux de rugby. L’Histoire, la grande, retient le conflit mondial et ses heures sombres. Celle du rugby, plus humble et secondaire, n’en demeure pas moins une grande aventure humaine pour celles et ceux qui l’ont vécu et continuent de la vivre de l’intérieur. Alors à travers ces quelques lignes, nous rendons, à notre façon, hommage aux poilus disparus, à ces joueurs d’hier et d’aujourd’hui, qui par leur courage sur le front et sur le rectangle vert, ont redonné un sens au passé et au présent. Et si l’avenir s’écrit en pointillé en ces heures de pandémie, le rugby continue à se battre. La peur de perdre la vie n’est en rien comparable avec celle de perdre un match, évidemment, mais la notion de combat, elle, évoquée dans tous les vestiaires de France et de Navarre, gardera pour toujours son sens. Surtout un 11 novembre s’entend. Surtout un 11 novembre 2020…Cent ans oui.