Dimanche 2 février, un joueur de l’Union Rugby en Ardèche Méridionale, alors en déplacement au SO Givors Rugby 2 Vallées, a été passé à tabac par une vingtaine d’individus cagoulés à l’issue de la rencontre opposant les équipes réserves de Régionale 1. Le licencié de Givors, à l’origine de ce guet-apens d’une extrême violence, a été radié à vie par son club. Philippe Gilles, le président de l’URAM, est revenu sur cet acte de véritable barbarie…
« Un acte de vengeance prémédité et totalement démesuré »
Le match entre les équipes B venait de se terminer, sans mauvais gestes : les locaux l’emportaient assez largement (51-12) et tout ce petit monde rejoignait les vestiaires pour se changer avant de regarder les copains de la première.
C’est à cet instant précis qu’un véritable guet-apens s’est refermé sur Nathanaël, pilier de la réserve de l’URAM. Une scène particulièrement brutale que nous raconte Philippe Gilles, le président du club :
« Les joueurs sont revenus par petits groupes vers les vestiaires. Et quand notre pilier Nathanaël est arrivé devant les locaux, 25 mecs aux visages masqués, habillés tout en noir et, selon la police, armés de barres de fer, l’attendaient pour lui tomber dessus. Je n’ai pas vu la scène personnellement, mais le joueur m’a dit qu’il avait pris une droite d’entrée et que ça l’avait bien secoué. Il est dur à bouger pourtant, c’est un garçon qui fait dans les 150 kilos. Il a glissé et s’est retrouvé par terre avant de se faire rouer de coups. »
Un passage à tabac en règle donc, et manifestement anticipé, qui ferait suite à un échange de coups durant le match aller : « C’est un acte de vengeance prémédité et totalement démesuré, organisé par un joueur adverse depuis des mois. Et le pire, c’est que dans leurs représailles, ils se sont trompés de personne. Nathanaël n’y était pour rien, il n’avait rien fait. Celui qui était visé était un autre joueur, lui aussi de forte corpulence. »
Cette barbarie sans précédent ne s’est pas arrêtée là : « Après ce déferlement de violence, ils ont balancé des gaz lacrymogènes dans nos vestiaires où certains joueurs étaient en train de prendre leur douche. Ils ont ensuite tous détalé comme des moineaux avant l’arrivée de la police. Je ne peux pas accepter ni comprendre que 20 personnes s’en prennent comme ça à un joueur en dehors du terrain, par préméditation. Ce n’est pas possible, ça dépasse le cadre du rugby » poursuit le président, dépité.
Les forces de l’ordre, venues pour assurer la sécurité, sont restées pour la rencontre de l’équipe fanion, car un autre joueur de l’URAM était également visé : « On était en effectif incomplet ce jour-là, 7 joueurs de la B ont dû doubler, ils étaient forcément tous très touchés par ce qui venait de se passer. On a pris quatre essais dès le début, les gars n’avaient plus envie de jouer. On a dû être escortés à la fin du match jusqu’à l’autoroute, avec les gyrophares, comme les clubs de foot à la télé… »
Un léger traumatisme crânien et une diminution de la vision d’un œil pour Nathanaël
Le président a évidemment décidé de porter plainte, et le joueur de Givors, à l’origine de toute cette violence, devrait être prochainement jugé. Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, le club rhodanien a fermement condamné ces actes, soulignant que « nous aurions pu vivre un véritable drame », tout en souhaitant un prompt rétablissement à Nathanaël : « Nous souhaitons que la justice puisse faire son travail pour sanctionner très fermement les agissements de ces individus. »
Pour Philippe Gilles, l’entente est toujours restée cordiale avec le club adverse : « Il n’y a aucune animosité avec Givors, j’ai pu échanger avec le président au téléphone, le joueur incriminé aurait passé une journée en garde à vue et serait tout de même revenu à l’entraînement le mardi, avant de finalement être mis à pied par le club, qui ne voulait plus de lui. » Nous avons appris que ce joueur avait été radié à vie.
Quant à Nathanaël, il souffre encore de lourdes séquelles qui pourraient l’handicaper un long moment : « Il se plaignait de maux de tête et de ventre, il a été conduit aux urgences pour passer des examens. Ils ont révélé un léger traumatisme crânien et une diminution de la vision d’un œil, une oreille a été touchée également. Et quand il est venu nous voir jouer hier, une semaine après l’incident, il avait encore des douleurs à la tête. Il va devoir passer un scanner cérébral pour tout contrôler. »
RugbyAmateur, au nom de tous les licencié(e)s français(es) souhaite également un prompt rétablissement à Nathanaël
