L’élection fédérale a donné lieu à des passes d’armes pour le moins épiques entre Florian Grill et Bernard Laporte durant tout l’été. Le bras de fer entre les deux camps étant parfois plus que tendu, ternissant quelque peu l’image du rugby au passage. Pour les élections des présidents de Ligue, on imaginait moins de remous. Et pourtant, alors qu’elles sont prévues pour ce weekend (votes du vendredi 6 au samedi 7 midi), le CNOSF a été mis à forte contribution. Deux des Ligues majeures du pays ont connu tour à tour des rebondissements dignes d’une série télé. Tentative d’explications…
En Occitanie, Alain Doucet et son équipe avaient acté pendant cet été la présence d’une liste concurrente, menée par Joel Castany, président de Leucate, et sur laquelle figure notamment un certain Guy Novès. Après une campagne dynamique, menée par les deux candidats aux quatre coins de l’Occitanie, la surprise a été de taille quand la liste de Joel Castany a été invalidée. En cause, un point de règlement non respecté : le manque d’antériorité d’un des bénévoles présent sur la liste « Occitanie Ensemble ». La Commission de Surveillance des Opérations Electorales (CSOE) a donc tranché dans le vif jeudi 24 octobre dernier. Le président de Leucate prenait acte, déclarait vertement son amertume, remettait en cause la partialité du CSOE, et saisissait le CNOSF pour défendre ce dossier devenu soudainement épineux. En attendant, il dénonçait « un refus de débat, un régime autoritaire, des manigances et une démocratie bafouée » dans la presse locale. L’actuel président occitan s’empressait de lui répondre de la même manière : « Leur faute est nette et ne peut nous être imputée » saupoudrant son droit de réponse de quelques piques d’usage.
Et puis, mardi 2 novembre, le CNOSF a rendu ses conclusions, dont voici un extrait :« En conséquence des éléments retenus, la conciliatrice propose à la ligue Occitanie de rugby de permettre, dans un délai qu’elle aura déterminé, à la liste « OCCITANIE ENSEMBLE » de procéder à la substitution de la candidature de M. Raymond FERRIÉ. » Un jugement perçu comme une victoire par les uns et comme une porte est ouverte à une élection pour les autres, sous couvert d’acceptation potentielle du Comité Directeur de la Ligue Occitanie. Réunis mercredi en fin de journée, 46 des 54 membres de ce Comité ont eu l’occasion de s’exprimer verbalement, et de vote une (ré)conciliation, ou pas. A une écrasante majorité, c’est le non qui l’a emporté. Alain Doucet s’étant abstenu de tout vote, déclarait : « Le processus démocratique a été respecté ».
La liste Occitanie Ensemble parlait quant à elle, de déni démocratique pour l’ensemble des clubs occitans. Et au travers d’un communiqué, incitait les clubs à voter contre, ce vendredi et samedi, afin d’obtenir 50% des suffrages et d’obtenir ainsi une nouvelle élection dans les 45 jours qui suivent. Un appel en forme de SOS, qui n’a que peu de chances d’être entendu.
(voir le courrier officiel émanant de la Ligue Occitanie ce mercredi 4 novembre CP_Proposition_Conciliation_AGElective_LOR 1)
La liste qui se présentera donc seule aux élections de la Ligue Occitanie
En Ile de France, le même cas s’est présenté : un colistier inéligible, le CNOSF saisi, mais à l’inverse, Florian Grill a lui, accepté la conciliation (4 voix pour, 4 contre, et une abstention), et de fait, requalifié la liste de Jean Loup Dujardin, modifiée en dernière minute. Et le récent candidat à la présidence de la Fédération de rajouter : « En Ile de France nous avons souhaité que l’expression démocratique soit entière et que les clubs puissent potentiellement se prononcer entre deux listes. J’appelle maintenant les clubs franciliens à se mobiliser pour voter en faveur de notre liste. En Occitanie, Alain Doucet préfère se soustraire à l’élection démocratique. J’appelle les clubs à voter CONTRE la liste unique présentée par Alain Doucet afin que de nouvelles élections puissent se tenir. »
Des proches du président de la Ligue Occitanie rétorquaient sous couvert d’anonymat, que le Comité Directeur occitan avait réuni 46 des 55 membres en l’espace d’une journée pour un vote massif, tandis que l’Ile de France avait procédé à une vote de… 9 personnes ! Oh la belle Ambiance. Qu’elle soit pour diriger la FFR, un pays ou donc une région ovale, tout ne tourne pas tout à fait rond quand parle d’élections en ce moment…