C’était ce weekend la deuxième levée de la seconde phase du championnat de France Juniors Crabos. Après son retentissant succès (32 – 17) sur la pelouse de l’USAP, le Castres Olympique comptait bien enchainer lors de ce nouveau déplacement. Pas une mince affaire puisque l’hôte du jour n’était autre que le Stade Toulousain, vainqueur (31 – 26) la semaine passée de la Section Paloise… (Par Marco Matabiau/ Photos Alain Sabathier).
Le match
Pied au plancher. C’est ainsi que les Stadistes abordaient la rencontre. Ils ouvraient d’ailleurs rapidement le score. Touche dans les 22 tarnais, ballon porté, série de « pick and go », puis Montero Gallardo servait son compère de la charnière Capus sur le petit côté. Sur un pas, l’ouvreur décalait son trois quart centre Emery, qui s’extrayait de la toile défensive castraise pour marquer (5 – 0, 6ème). Pour ne rien arranger aux affaires visiteuses, le talonneur Alquier écopait même d’un carton blanc sur l’action.
Servi par Capus, Emery va passer la ligne sus le regard de Mirande. Salhi (8) n’y pourra rien.
Une infériorité numérique de courte durée puisque sur le renvoi, Kouassi recevait à son tour un carton (jaune celui-là) pour un plaquage haut. Des 40 mètres, l’ouvreur Guillouin Lemaire ne laissait pas passer l’opportunité de rapprocher les siens (5 – 3, 8ème). Pas de quoi affoler les Rouge et Noir. Nouvelle pénaltouche, combinaison entre Saint Cyr Aguilar et Marsinyac Garcia en début d’alignement. Une fois le ballon capté, le troisième ligne faisait mine de resservir son talonneur et inscrivait le deuxième essai de sa formation, transformé par Amati (12 – 3, 11ème).
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L’ailier castrais Labarrère à la relance.
Au tour des buteurs de se mettre en valeur, Amati répondant aux deux réussites de Guillouin Lemaire (15 – 9, 29ème). C’est le moment que les locaux choisissaient pour faire le break. Après une mêlée conquérante, ils optaient pour le jeu à la main sur une pénalité dans les 22 adverses et faisaient donner leur paquet d’avants. Capus tentait ensuite de franchir, était repris, mais Marsinyac Garcia se saisissait du cuir et y allait de son doublé (20 – 9, 32ème).
Gros déblayage de Brennan, qui s’assure que le ballon mis au sol par Thibaut (11) ressortira du ruck aussi propre qu’il y est entré.
La domination toulousaine se maintenait et il fallait tout le courage et l’abnégation de la défense castraise pour empêcher un nouvel essai. Néanmoins, sur une lutte en l’air au ballon, Jacquot était déséquilibré en l’air et retombait à plat dos. Son vis-à-vis Labarrère était sanctionné d’un carton jaune et laissait ses camarades à 14 (35ème + 2). Pénaltouche, énième ballon porté, et Saint Cyr Aguilar passait à son tour la ligne. Deux points de plus pour Amati (27 – 9, 35ème + 3). Une note plutôt salée à la pause.
Montero Gallardo à la distribution du jeu toulousain.
Un deuxième acte plus brouillon
Même à un de moins, les visiteurs lançaient l’offensive au large. Bien décalé côté droit, l’arrière Aversenq voulait servir son ailier Sarraute, mais le ballon n’arrivait pas à destination. Une action qui faisait enrager la main courante tarnaise, qui estimait que l’ultime défenseur toulousain avait commis un en-avant volontaire, non signalé par Monsieur Delvart (37ème). Une séquence pas vraiment du goût des aficionados des Bleu et Blanc.
Aversenq va négocier un deux contre un pour Sarraute face à Mirande (15), mais le ballon n’arrivera pas à destination.
Les Castrais reprenaient leurs esprits en mêlée. Le droitier Daville dominait Gallardo, lequel écopait d’un carton blanc (43ème). Pourtant, rien n’y faisait: la défense stadiste faisait front, puis lançait un contre par Amati et Mirande. L’arrière toulousain cherchait du soutien: Aversenq s’interposait mais commettait un en-avant jugé volontaire par Monsieur Delvart. Carton blanc (49ème).
Belle prise de Labarthe dans l’alignement.
La sanction était immédiate. Touche à cinq mètres. Le ballon lobait le sauteur toulousain désigné mais retombait dans les mains de Kouassi en fond. Le troisième ligne démarrait et n’était repris qu’une fois le ballon aplati en-but. Nouvelle transformation d’Amati (34 – 9, 50ème). L’issue du match ne faisait plus guère de doute.
Difficile de franchir le rideau défensif rouge et noir: Kozhura en fait l’expérience face à Kouassi.
Les vingt dernières minutes, toujours animées bien qu’un peu plus brouillonnes, voyaient les deux formations commettre davantage de maladresses, faisant ainsi avorter des offensives intéressantes. Il fallait attendre les arrêts de jeu pour voir une somptueuse « 50 – 22 » de Capus (la touche qui suivait ne donnait cependant rien) et deux solides charges du pilier tarnais Eveno, la dernière échouant à quelques centimètres de la ligne (70ème + 3). Il était alors temps pour Monsieur Delvart de mettre un terme à ce derby.
Choc de piliers droits à venir: Tinnirello va défier Daville.
Après son succès inaugural en terre catalane, le Castres Olympique espérait, pourquoi pas, réussir un coup en terre toulousaine. Il n’en fut rien. Dominés physiquement notamment dans le premier acte, les protégés de Valentin Caillau, Frédéric Séguier et Mathieu Dumora n’ont pas su (ou pu) conserver le ballon ni mettre de l’avancée. Ils ont au contraire, malgré le capitaine Grégoire et Salhi, fortement subi et les deux essais encaissés en cinq minutes ont lourdement pesé. Au programme des Tarnais après la pause d’un mois: la réception de la Section Paloise, victorieuse pour sa part (40 – 0) de Perpignan.
Comme tous ses coéquipiers du paquet d’avants, le deuxième ligne tarnais Roux s’est envoyé pour contenir la machine toulousaine. Cela n’a néanmoins pas suffi.
Coupables d’avoir connu quelques « creux » la semaine précédente contre ces mêmes Palois, les Toulousains ont fait le nécessaire pour éviter ce genre de déconvenue. Appliqués, précis, ils ont donné les clés du camion à leur paquet d’avants, dans lequel Labarthe, Kouassi et Portat se sont montrés particulièrement à leur avantage. Défensivement, ils n’ont laissé que peu d’espaces aux visiteurs du jour, n’encaissant pas le moindre essai. Deux succès en autant de sorties: les joueurs d’Olivier Baragnon et Louis-Benoit Madaule iront, le 8 mars prochain, défier l’USAP à Aimé-Giral.
Les avants stadistes ont, d’entrée de jeu, donné le ton de la rencontre.
Réactions :
Olivier Baragnon (Entraîneur, Stade Toulousain): « Très content de l’état d’esprit, même si on a eu une deuxième mi-temps plus difficile. On a eu du mal à sortir de notre camp alors qu’on avait le vent. La première période est très satisfaisante. On avait des problèmes sur les zones d’impact, et on les a bien réglées. Maintenant, il reste encore du travail ».
Satisfait de l’état d’esprit démontré par ses joueurs, Olivier Baragnon n’en oublie pas moins le travail qui reste à accomplir.
Valentin Caillau (Entraîneur, Castres Olympique):« Beaucoup de déception de par l’engagement qui a été mis sur la première mi-temps. On a vu des Toulousains dominants sur les collisions offensives ou défensives. On était sous pression en permanence. On est à dix fautes sur le premier acte. C’est significatif de notre engagement et de notre discipline ».
Valentin Caillau regrettait que sa formation n’ait pas davantage pu rivaliser physiquement.
Feuille de match :
A Toulouse (Stade Ernest-Wallon): Stade Toulousain bat Castres Olympique 34 à 9 (mi-temps: 27 à 9).
Arbitrage: M. Alexis Delvart (Ligue Nouvelle Aquitaine).
Cartons blancs: au Stade Toulousain, Gallardo (43ème); au Castres Olympique, Alquier (6ème), Aversenq (49ème).
Cartons jaunes: au Stade Toulousain, Kouassi (8ème); au Castres Olympique, Labarrère (35ème + 2).
Pour le Stade Toulousain: 5 essais Emery (6ème), Marsinyac Garcia (11ème, 32ème), Saint Cyr Aguilar (35ème + 3), Kouassi (50ème), 1 pénalité (27ème) et 3 transformations Amati.
Pour le Castres Olympique: 3 pénalités (8ème, 18ème, 29ème) Guillouin Lemaire.
