L’US Montauban, double champion de France en titre de rugby adapté, a récemment organisé son tournoi régional dans l’antre de Sapiac. Un évènement réussi que nous mettons ici en lumière, à moins de deux mois des finales nationales qui se dérouleront à Puilboreau, un an après le Calvados. Lionel Cortès, un des éducateur de l’USM, nous a ouvert les portes de cette section adaptée, véritable moteur de cette discipline si précieuse à l’inclusion de ses adhérents… (Par Loulou / Photos USM)
Le rugby adapté, qu’est-ce que c’est ?
Avant de nous expliquer comment le club de Montauban est devenu une place forte du rugby adapté ces dernières années, Lionel Cortès, membre du staff et bénévole très engagé, a commencé par nous exposer les grandes lignes du règlement : « Le rugby adapté est pratiqué par des personnes qui ont des troubles cognitifs, psychiques. Il y a plusieurs catégories différentes selon le degré de handicap.
Les rencontres se jouent sur un terrain de 20 mètres par 30, à 5 contre 5. C’est le même format que l’on appelle dans les écoles de rugby : le jeu sans contact. C’est-à-dire qu’il y a des plaquages, mais pas de ruck, ni de maul. Les joueurs ont 5 secondes après avoir été plaqués pour repartir sur une passe piston. Ça reste très engagé. »
Montauban, double champion de France en titre
Les premiers championnats de France ont été organisés en 2018, sous l’égide de la Fédération Française de Sport Adapté. C’est d’ailleurs pour cette occasion que l’USM débuta sa belle aventure, comme nous le retrace Lionel Cortès : « Historiquement, notre section à Montauban a été créée en 2018 uniquement pour participer au championnat de France. Mais à la rentrée suivante, les joueurs ont voulu continuer, c’est comme ça que l’équipe s’est mise en place. »
L’effectif se garnit au milieu d’éducateurs qualifiés et volontaires, plaçant rapidement la section parmi les toutes meilleures du pays. « On a un encadrement qui est complet et très compétent et on se tient à un entrainement par semaine. Avec des éléments forts qui tirent le groupe vers le haut, on a vite obtenu des résultats, en remportant un premier titre en 2023 au stade Ernest-Wallon, » se remémore le technicien, avant d’ajouter :
« Ensuite, le groupe s’est étoffé l’année suivante, atteignant 25 licenciés, ce qui nous a permis de monter trois équipes. On a de nouveau fait un beau parcours : l’une d’entre elles a conservé le trophée national et l’autre le bouclier de niveau fédéral, donc un beau doublé, sachant que la troisième équipe a également fini sur le podium. »
Sapiac, un temple pour tous
En plus de performer, le club montalbanais a décidé cette année de se muer en organisateur, en candidatant pour recevoir les championnats régionaux 2025 sur le célèbre terrain de Sapiac. « Vu que les déplacements coûtent très cher, et que l’on entretient de bons rapports avec le club de l’US Montauban, on a eu l’idée d’organiser cette compétition à Sapiac, une initiative validée par l’USM qui nous a ouvert ses portes. »
Le tournoi s’est déroulé le week-end du 15 et 16 mars dernier sur la pelouse synthétique de Sapiac, réunissant sept équipes dans ce temple de l’ovalie. Les deux équipes inscrites de l’USM se classaient 2ᵉ et 4ᵉ, tandis que Landes Sport adapté glanait le titre, au terme d’une compétition parfaitement orchestrée par le club tarn-et-garonnais. « L’ambiance est très décontractée entre les encadrants et les éducateurs, mais les joueurs, eux, prennent la compétition très au sérieux, ils ne se font pas de cadeaux. Pour se qualifier aux France, il faut au moins avoir participé aux championnats régionaux. »
La finale France à Puilboreau (17 et 18 mai) pour encore plus d’émotions
Vous l’avez donc compris, Montauban va bien pouvoir défendre sa double couronne à Puilboreau, en Charente-Maritime, lieu de la prochaine finale nationale, prévue les 17 et 18 mai prochains. Une belle fête du rugby adapté est attendue, pour tous ces joueurs en quête d’efforts sportifs, mais aussi et surtout d’inclusion sociale. « Ça leur apporte tellement au niveau de la sociabilisation, le rugby adapté permet de gommer les différences. On voit le changement sur certains joueurs au fil du temps avec une ouverture aux autres qui apparaît, c’est vraiment gratifiant, on dépasse le cadre sportif », relate Lionel Cortès avec passion.
« Les émotions sont décuplées avec ce public, il y a des interactions qui sont vraiment fortes, c’est ce qui nous motive à continuer avec eux. La section a pris un nouvel élan depuis que l’on a été rattaché à l’USM. Donner à un joueur le maillot de l’équipe de Montauban avec son logo, et tout ce que ça peut représenter derrière, à quelqu’un qui pensait que c’était inaccessible, ça a été énorme dans les têtes de tout le monde.
Il faut savoir que l’on est parrainé par Maxime Mathy et Jérôme Bosviel. C’est le premier club pro qui héberge une équipe de para rugby adapté. » Montauban serait-il un précurseur de cette discipline en plein essor ? « On voit que ça prend de plus en plus et que le para rugby se développe un peu partout. On espère que d’autres clubs suivront », conclut Lionel Cortès plein d’espoir.
Belle initiative. Un bon accompagnement pour un accès à d’autres « terre »