Véritable légende du Castres Olympique, avec qui il a soulevé deux fois le Bouclier de Brennus en 2013 et 2018, Rodrigo Capo Ortega en est naturellement devenu un ambassadeur légitime depuis sa retraite des terrains du Top 14 en 2020. L’ancien deuxième ligne uruguayen de 44 ans continue de faire l’unanimité aujourd’hui par sa gentillesse et son humilité. Il nous confirme se lancer un nouveau défi, à sa mesure, pour co-entraîner Montredon, club de Régionale 1, situé à 25 minutes de Castres. Entretien avec un grand monsieur…
Rodrigo, vous avez donné votre accord cet été pour devenir co-entraîneur de l’Olympique Montredonnais XV, équipe de Régionale 1. Pourquoi ?
Quand j’ai arrêté le rugby, j’ai enchaîné en entraînant les espoirs du CO, mais j’avais besoin de souffler, de couper avec le rugby. Depuis 22 ans que je suis en France, je me suis nourri que de rugby professionnel. Il faut savoir se remettre en question, se mettre au niveau humain, être simple. J’ai donc pris du recul. Et puis, en fin de saison dernière, l’envie est revenue, naturellement, mais différemment aussi.
C’est-à-dire ?
J’avais envie de remettre les pieds dans un vestiaire de rugby oui, mais un vestiaire de rugby amateur, de retrouver ce rugby que j’ai connu en Uruguay, généreux, sain, et humble. Aussi, quand David Loubet m’a parlé de Montredon, j’ai été intéressé. C’est un club qui correspond à mes valeurs, à dimension humaine, mais bien structuré. Et puis David est un passionné, qui donne tout pour son équipe, pour son club. Entraîner à ses côtés va m’apporter énormément, c’est certain. Et si je peux aider, tant mieux. Mais je resterai à ma place, à entraîner les avants et m’occuper de la défense.
« Le rugby, c’est un sport simple, que les hommes rendent parfois compliqué… »
Et comment les joueurs vont ont accueilli à votre arrivée ?
Certains avaient entendu des rumeurs concernant ma possible arrivée, ils n’y croyaient pas trop visiblement (sourire). Mais une fois passée la surprise, ils m’ont vraiment bien accueilli. Ils sont motivés, et à l’écoute. Ce sont des mecs qui travaillent dur la journée, et viennent jouer au rugby le soir, et le dimanche pour le plaisir. Vous savez, le rugby, c’est un sport simple, que les hommes rendent parfois compliqué, mais là, tout est simple.
Vous avez des obligations avec le Castres Olympique, comme ambassadeur notamment, ce sera compatible avec le poste de co-entraîneur en Régionale 1 ?
J’ai des obligations au sein du CO oui, de représentation, au niveau des partenaires, je m’intéresse à la partie commerciale aussi. Je suis attaché à ce club évidemment, mais ce sera compatible avec les entraînements et les matchs la plupart du temps, car les calendriers sont compatibles. Montredon est un club à forte dimension humaine, le CO aussi, donc je devrais pouvoir m’y retrouver, et m’impliquer comme il se doit dans les deux clubs.
L’humain occupe une place prépondérante chez vous, vous y faites référence très souvent…
Bien sûr, car c’est très important. L’aspect humain a guidé bon nombre de mes choix, et c’est toujours le cas oui. Mettre l’humain avant les objectifs permet de les atteindre. Certains font l’inverse, ce qui est le meilleur moyen de se tromper je pense. C’est pourquoi j’aime le CO, et j’aime déjà Montredon.
Et puis, les deux clubs sont « olympique » et portent les mêmes couleurs bleues et blanches, ça aide non ?
(Rires) Exact, je n’avais pas fait le rapprochement, mais oui, fidèle au nom et à ces couleurs bleues et blanches !
Régionale 1 – Montredon, le « mont arrondi » veut rester imprenable