Dimanche 16 février dernier, c’était jour de quart de finale de Coupe de France de rugby fauteuil à XIII. Au gymnase Larochefoucault de Biarritz, Aingirak Euskadi recevait les Dragons Handi Rugby pour une place dans le dernier carré. Après avoir récemment dominé le Stade toulousain Olympique en championnat (39-26), les Basques espéraient déjouer les pronostics face à l’ogre catalan, champion en titre… (Par Loulou / Photos JM Lestage)
Engagement total pour une rencontre débridée
Le rugby fauteuil à XIII, quésaco ?
Le rugby fauteuil à XIIse dispute à 5 contre 5 sur un terrain de la taille d’un gymnase (40 mètres par 20). Les matchs durent deux fois 40 minutes et un grand nombre de règles sont similaires au rugby à XIII valide. Les passes se font toutes vers l’arrière et le ballon doit être aplatit dans l’en-but. En défense, en revanche, les plaquages sont exécutés en arrachant les flags (fanions) accrochés aux épaules des joueurs. (Règlement complet ici sur FFR XIII)
Quand un flag est arraché, le défenseur doit le tenir en l’air à l’endroit où il l’a enlevé, puis doit le laisser tomber. L’arrachage du ballon est interdit, tout comme le fauteuil de front avec l’adversaire. Le coup d’envoi et les tirs au but (pénalité, transformation) sont effectués avec le poing, le ballon étant posé sur un tee adapté.
Voilà pour les grandes lignes d’une discipline qui continue de se développer malgré les contraintes auxquelles elle fait encore face (clubs éloignés, accès compliqués au gymnase, infrastructures non adaptées…).
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Illustration parfaite d’un plaquage, avec l’arrachage du flag sur l’épaule
Le match
Pour ce quart de finale de Coupe de France, l’affiche était déséquilibrée sur le papier. Les Dragons Handi Rugby à XIII, vainqueurs de la dernière édition avec leur contingent de joueurs internationaux (en grande majorité en équipe de France ou avec la sélection anglaise pour Sébastien Bechara), défiaient les Basques d’Aingirak Euskadi, en plein essor en Elite 1, dans la peau de l’outsider.
Les joueurs d’Aingirak Euskadi sont prêts à faire face à l’une des meilleures équipes du pays.
Dès l’entame, les locaux mettaient beaucoup de rythme et d’agressivité pour tenter de surprendre les Catalans. Un choix payant pour la bande de Thomas Duhalde, le capitaine et vice-président d’Aingirak Euskadi, qui parvenait à pousser leurs adversaires à la faute. Le premier quart d’heure était on ne peut plus serré : les Basques regardaient le champion en titre droit dans les yeux.
13 en difficulté…Captain Thomas Duhalde sur le front de l’attaque
Mais l’intensité mise par les locaux durant le début de rencontre s’estompait au fil des minutes et les Dragons prenaient peu à peu le contrôle des débats. Supérieurs individuellement et collectivement, ces derniers asseyaient leur domination en prenant de vitesse leurs homologues et les essais s’enchainaient.
Les Dragons en terre promiseTransformation au poing
Avec leur profondeur d’effectif bien plus aguerrie, les visiteurs creusaient davantage l’écart au tableau d’affichage. Le score final était sans appel : 80 à 24 pour les Dragons Catalans, qui restent donc en lice pour inscrire de nouveau leur nom au palmarès de la Coupe de France. Pour les Basques, le principal était ailleurs, celui de pouvoir intégrer des nouveaux joueurs, de produire du jeu sans complexe face à une grosse écurie, et surtout, de garder le sourire sur le terrain.
Le duel a logiquement tourné en faveur des Catalans
Réactions
Damien Doré, capitaine des Dragons Catalans : « Début de match un peu difficile, on fait quelques fautes, on se précipite et on fait tomber des ballons. Mais on s’est ensuite rassuré en parvenant à inscrire quelques essais et, au fil des minutes, on a réussi à trouver des espaces et à conclure nos actions pour construire cette victoire face à une belle équipe basque. On essaye de faire monter des jeunes avec nous. Jean-Marie s’entraîne depuis toute l’année dans notre groupe et mérite sa place le week-end. »
Damien Doré
Thomas Duhalde, capitaine et vice président d’Aingirak Euskadi : « On recevait les Dragons, premier club français avec ses nombreux titres de champions et ses individualités très fortes, tous en sélection nationale. On est bien entré dans notre match, en mettant notre jeu en place. On leur a tenu tête en leur rentrant dedans, mais on a fini par pêcher physiquement, face à une grande équipe qui ne baisse pas de niveau. On savait que l’on ne partait pas du tout favori dans cette rencontre, mais au moins on y a mis les bons ingrédients, c’est intéressant pour la suite. Tout le monde a pu jouer et prendre du plaisir. »
Thomas Duhalde garde le sourire malgré la défaitePhoto de groupe entre les deux équipes, solidaires…