L’Amicale des séniors de Saint-Sulpice-sur-Lèze avaient préparé un beau voyage de fin d’année. Beau dans sa destinée, puisque en Amérique Centrale, au Panama, autant que pour son but, puisqu’ils apportaient des équipements à une association pour enfants en difficulté. Mais ils ne pouvaient pas imaginer un instant, tout ce qui allait leur arriver depuis leur départ jusqu’à leur retour au pays. Retour sur le very good trip de l’année…
L’organisation bien huilée par Mister Benjamin, prévoyait, au départ de Toulouse de constituer deux groupes : un pour Roissy, l’autre à Orly. Une fois réunis à Paris, les joueurs ont pris l’avion direction Montréal, où ils ont passé la nuit sur place. Jusque là, tout se passait bien. Mais le lendemain matin, le départ pour Panama prenait du retard à cause d’une violente tempête qui paralysait l’aéroport canadien. Quelques huit longues heures plus tard, l’avion décollait enfin, mais devait ravitailler…en Colombie ! Il ne se posera à Panama que bien plus tard encore. Mais ils étaient tous là, ravis d’atterrir et fouler le tarmac local. Sauf pour deux d’entre eux, qui apprenaient que leurs valises s’étaient perdues en route. Mais où ?
Qu’à cela ne tienne, la solidarité vestimentaire se mettait (déjà) en marche. Le match de bienfaisance, élément central de ce séjour, pouvait tout de même avoir lieu. Une rencontre nocturne, placée sous le signe de l’entraide et de la générosité, face aux Barbarians locaux « Fundacion Descalzos », association d’aide aux enfants des favelas. Saint-Sulpice-sur-Lèze remportera la partie, très engagée au début, un peu moins sur la fin, par 6 essais à 2, sous les yeux de l’ambassadeur français. Ce dernier, lors d’un discours officiel, saluait cette belle initiative…
Affaire Panama Papers pour rentrer en France !
Le chat noir suspecté de suivre les joueurs de la Lèze depuis Toulouse, n’avait pas disparu complètement. En effet, après une troisième mi-temps dignement fêtée, sur le trajet de retour à l’hôtel, la remorque attelée au mini bus s’est tout simplement décrochée. « L’attelage a cédé et nous avons failli perdre toutes nos valises » nous a confié Tony Bonaldo, le fantasque troisième centre. Une dernière péripétie ? pas exactement. En se présentant au comptoir Air France de l’aéroport à Panama City, quelle ne fut pas la surprise des joueurs en constatant qu’aucun d’entre eux n’était enregistré sur le vol de retour au pays. Après une longue conversation, devenue franche négociation, les autorités locales, par compassion sans doute, ont compris qu’ils n’avaient pas à faire à des maîtres de l’évasion fiscale. Et ont finalement accepté de laisser les français embarquer dans l’avion de retour. L’affaire des Panama papers connaissait enfin une issue favorable.
La mission d’entraide avait été accomplie, c’était l’essentiel après tout. Cette épopée restera dans les mémoires de chacun, pour le meilleur et le pire, et chacun aura ramené dans ses valises quelques précieux souvenirs. D’ailleurs, pour info, les deux valises perdues à Panama, elles n’étaient en fait jamais parties de l’aéroport de Toulouse-Blagnac. Quand Rugby rime avec rififi !