Les incidents survenus début octobre, entre les équipes de l’entente Fleury Salles Coursan et du Haut Vernet avaient choqué. Le match de régionale 1 Occitanie s’était en effet terminé par plusieurs bagarres générales d’une rare violence. La diffusion des vidéos avait notamment permis de bien prendre conscience qu’un drame avait été évité de justesse. Alors que les deux clubs se rejetaient la faute dès le lendemain de ces tristes évènements, la Ligue Occitanie avait pris une première mesure : suspendre les deux équipes séniors pour les deux journées qui suivaient. Le temps de réunir le plus d’informations et d’entendre les responsables. La Commission de Discipline de la Ligue Occitanie s’est prononcée ce weekend…
La Fédération Française de Rugby avait communiqué une semaine plus tard son indignation et des mesures préventives afin d’éviter que ce genre d’incidents ne se reproduise. Des mesures jugées assez faibles par les acteurs du rugby amateur. Les sanctions prononcées par la Commission de Discipline occitane, réunie vendredi matin, étaient donc doublement attendues. Le club audois et catalan comparaissaient pour atteinte à l’intérêt supérieur du rugby.
Les sanctions
Fleury Salles Coursan :
- Huis Clos pour l’ensemble des matchs à domicile jusqu’à la fin de la saison
- Retrait de 4 points au classement
- Amende de 3 000€
- Exclusion du Challenge des Vertueux
- Mise en sursis d’exclusion du championnat en cas de nouvel incident disciplinaire extra sportif
Haut Vernet
- 3 matchs de suspension de terrain avec sursis
- 1 000€ d’amende
- Exclusion du Challenge des Vertueux
Quid des insultes racistes ?
Outre ces sanctions liées aux bagarres d’après matchs, qui ont provoquées de nombreuses blessures, et donc de plaintes, les insultes racistes qui auraient été proférées ce jour-là font aussi l’objet d’une enquête judiciaire. Mais la Commission de Discipline de la Ligue Occitanie, faute d’éléments à charge, n’a pas retenu ces insultes dans le cadre de ses sanctions.
Le Foyer Laîque Haut Vernet, par la voix de son président, Benoît Castanedo a immédiatement fait savoir qu’il ferait appel de cette décision. Ce dernier nous avait indiqué au lendemain des incidents, que son club était victime, pas coupable, en rappelant les insultes racistes dont ses joueurs avaient fait l’objet. Le jeune président perpignanais considère que « ces décisions sont lunaires et honteuses » et s’est plaint et étonné dans l’Indépendant « qu’Ils (les responsables de la Commission de Discipline) nous accusent d’être responsables des désordres occasionnés ce jour-là et d’atteinte à l’intérêt supérieur du rugby. Mais c’est une blague ! »
Il aborde également l’autre fait marquant de ces incidents : « Ils n’ont même pas retenu le caractère raciste. Je suis juste hors de moi. Quel message on envoie ? Demain, les gars de l’entente Fleury-Salles-Coursan peuvent être sur un terrain et à nouveau lyncher des joueurs. Je suis désemparé de ce manque de courage ». Tout comme au lendemain de ce sombre dimanche de début de mois d’octobre, les dirigeants audois n’ont pas souhaité s’exprimer, en indiquant que des procédures judiciaires étaient en cours.
Rappelons que deux joueurs ivoiriens de l’EFSC avaient tenu a témoigner sur RugbyAmateur pour indiquer que le club audois n’avait pas dans ses rangs des personnes racistes, sans quoi, ils n’y joueraient pas. Il s’agissait là d’une réaction personnelle, que le club a partagé, mais sans la commenter pour autant, encore une fois.
Sur le terrain disciplinaire, les deux équipes savent donc à quoi s’attendre, il faudra encore patienter pour savoir ce que le terrain judiciaire, lui, confirmera. Quant au rectangle vert, la Ligue a confirmé que le match retour se jouera sur terrain neutre. D’ici là, les deux clubs devront se montrer exemplaires, sur et en dehors du terrain. Mais n’ont visiblement pas terminé de s’affronter avant leurs retrouvailles…