Gimont – Nogaro (Fédérale 2) : bagarre, insultes racistes, match arrêté, mais que s’est-il passé dans le derby gersois ?

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En match en retard de la poule 5 de Fédérale 2, l’Etoile Sportive Gimontoise (5ème, 50 points) recevait la lanterne rouge Association Athlétique Nogarolienne (30 pts). Ce derby Est-Ouest du Gers, remporté par les Gimontois à l’aller, sans aucun problème,  n’est cette fois, pas allé au bout des 80 minutes, à cause de violents incidents survenus sur et autour du terrain. Nous avons donné la parole aux présidents des deux clubs, dont les versions diffèrent quelque peu. Explications…

Accrochage sur le terrain, puis en dehors…

32 à 9 à la 50ème minute, la victoire gimontoise se dessinait lentement mais sûrement lorsqu’un accrochage est survenu à la sortie d’un ruck. L’ailier local François, au sol au moment de l’action, se serait plaint d’avoir reçu un coup de pied dans la tête par le troisième ligne visiteur Simi Filituulaga. Côté visiteur, il est dit que le 3ème ligne a distribué un « simple » plaquage viril, mais correct. Deux versions qui diffèrent largement donc, mais qui se rejoignent quand à la suite.

A savoir que le trois quarts aile gimontois, s’est relevé pour adresser un violent coup de poing dans la tête du Wallisien. La bagarre entre les deux concernés les envoyait logiquement aux vestiaires avant tout le monde. Mais ces expulsions n’ont pas eu l’effet escompté, à savoir calmer les esprits.

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Gimont - Nogaro (Fédérale 2) : bagarre, insultes racistes, match arrêté, mais que s'est-il passé dans le derby gersois ?

En effet, les invectives et provocations verbales auraient été suivies de nouveaux accrochages, encore plus détestables. Philippe Bertin, co-président de Gimont : « Nous avons un tunnel d’entrée et de sortie de joueurs qui reste fermé de l’intérieur. Le 3ème ligne de Nogaro, quand il est sorti du terrain, s’est mis à l’extérieur du tunnel. Quand il a vu notre joueur expulsé ressortir des vestiaires, il a ouvert le tunnel, et là, c’est parti en bagarre. Lui, et d’autres wallisiens se sont acharnés sur notre ailier et un autre joueur, remplacé quelques instants auparavant. Ils s’en sont même pris aux spectateurs. C’était d’une violence inouïe, du jamais vu en ce qui me concerne ».

La sécurité assurée comme il se doit par le club hôte, et par trois bénévoles, dont Philippe Bertin, était vite dépassée : « J’ai appelé les gendarmes. Il n’était pas question de tenter de séparer des gaillards dans un tel état de fureur et de brutalité. Deux gendarmes présents au moment des faits à l’entrée du stade, ont attendu les renforts pour venir calmer la douzaine de personnes concernées, c’est dire ! » 

Insultes racistes ?

Suite à ce déferlement de violence, Monsieur Clément Lhomond, l’arbitre de la rencontre, sifflait la fin du match prématurément. Considérant, à raison, que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour aller au bout du derby. Le délégué du match a rédigé un rapport, transmis à la FFR, qui devrait être examiné dans les plus brefs délais par la Commission de discipline.

Joint par téléphone, Patrick Franch, co-président Nogaro, était encore en colère au lendemain de ce match, il nous confie :« Le match a été engagé, mais dans les règles, il n’y avait rien à signaler avant cet accrochage sur le terrain. Simi (Filituulaga) a mis un gros plaquage oui, mais sûrement pas un coup de pied au sol. Je précise ici que l’arbitre avait mis une pénalité contre nous pour ce plaquage, mais l’a retournée en notre faveur après le coup de poing qu’il a reçu, c’est suffisamment clair il me semble.

Notre joueur ne méritait pas de recevoir ce coup, qui plus est, par derrière, qui lui a enfoncé la pommette. Son oeil se fermait, Bernard Fitan, co-président, s’est rendu à la buvette pour demander de la glace. On lui a répondu, et vous pouvez l’écrire, qu’il n’y avait pas de glace pour les étrangers. C’est consternant ! »

Le président de l’AAN souligne en effet ce qui serait la cause majeure de l’embrasement qui s’en  est suivi : « Car oui, n’en déplaise à certaines personnes de Gimont, il y a eu des provocations et des insultes racistes. C’est pour cette raison que j’en veux à certains supporters, les fameux ultras, bien alcoolisés apparemment, qui ont traité nos joueurs de singes ou de chimpanzés. J’en veux tout autant au staff de Gimont, qui n’a fait que provoquer et attiser. L’arbitre est venu le calmer. Nos Wallisiens ont l’habitude de se faire insulter, c’est malheureux, on les prépare à ça, à ce qu’ils gardent leur sang froid, mais là, c’était trop, vraiment trop. »

Gimont - Nogaro (Fédérale 2) : bagarre, insultes racistes, match arrêté, mais que s'est-il passé dans le derby gersois ?

Les joueurs wallisiens dans le viseur

Des accusations lourdes de sens que réfute Philippe Bertin : « Je n’ai rien entendu de tel, et pourtant j’étais bien placé. Se cacher derrière le racisme, c’est une excuse bidon pour tenter de justifier la violence du 3ème ligne, aidé par des membres de sa famille, ou des amis, venus en force, dont un qui a traversé le terrain, pour s’en prendre à notre ailier. Je réprouve le coup que notre joueur a porté sur le terrain, mais s’en prendre à lui de la sorte ensuite, c’est totalement inacceptable. Surtout quand vous voyez les gabarits de ces types. J’ai eu peur, je le dis franchement, une peur physique, c’était une scène vraiment horrible. »

Au lendemain de cette fin de match particulièrement houleuse donc, deux joueurs gimontois ont déposé une plainte à la gendarmerie pour coups et blessures. Le club de Gimont en a fait de même. Tout comme dans le camp nogarolien, nous a confirmé le co-président : « Simi est parti aux urgences à Auch, avant d’être envoyé à Toulouse Purpan. Il a d’ores-et-déjà sept jours d’ITT. Il va déposer plainte bien sûr, et le club de Nogaro aussi, à l’encontre des dirigeants et des supporters de Gimont. »

Dans ce climat plus que tendu entre les deux clubs gersois, du côté gimontois, on rappelait qu’une rixe lors d’un fête de village en 2014, avait mis en cause quatre joueurs wallisiens, condamnés devant la justice, et qui avaient été suspendu par leur club de Nogaro à l’époque. Patrick Franch n’apprécie guère ce retour dans le temps : « Quel est le rapport avec le match d’hier ? Oui, il y a eu une bagarre il y a plus de dix ans, et alors ? Les personnes ont été condamnées il me semble. C’est une affaire classée, qui n’a aucun lien avec notre club. »

« Un sentiment de honte… »

Entre la course à la qualification d’un côté, et le maintien de l’autre, l’on imagine bien que les sanctions à venir auront un impact certain sur l’avenir de l’ESG et de l’AAN. Mais il faut bien avouer que l’aspect purement sportif passe au second plan de par cette détestable fin de match. Au moins sur ce point-là, les deux présidents se rejoignent.

« J’ai un sentiment de honte » se désole Philippe Bertin, qui poursuit : « On connaît notre CV, on doit l’assumer, les gens auront tôt fait de se faire une opinion sans connaître les faits (*) Pourtant, nous ne sommes pas responsables ici. » Patrick Franch estimait quant à lui qu’il était grand temps de faire le ménage, en ajoutant que ce qu’il s’est passé ce dimanche au stade Louis-Ufferte, était plus que navrant. Il nous confiait enfin avoir envoyé un courrier à la FFR pour dénoncer ces insultes racistes, et une journée qui restera longtemps comme un véritable traumatisme pour l’ensemble des Nogaroliens présents à ce match.

A la Commission de Discipline de la FFR de mener son enquête et de prendre les décisions qui s’imposent désormais. Quelques semaines après que le président Florian Grill ait présenté son plan anti violences et incivilités


(*) Le co-président de Gimont fait notamment référence au bouillant 16ème de finale retour en Fédérale 3, en mai 2023 contre Tournefeuille, commencé et terminé dans la confusion, entre violence, alcool et racisme à l’encontre d’un arbitre

Rugby amateur – Violence, on fait quoi du coup ?

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3 Commentaires

  1. Question bête sûrement mais, si la sécurité n’intervient pas et si les gendarmes n’interviennent pas, à quoi servent-ils ?

  2. Le dimanche d’avant à Gimont défaite contre Morlaas, rien. Tout est calme avant, pendant et après. Ici Nogaro prends trente points, le bonus est acquit et tout dégénère !!! ??? Tout simplement par le fait de certains joueurs adverses qui sont d’une rare violence. Voilà tout est dit.

  3. Voilà pourquoi rien ne changera dans le rugby amateur parce que les présidents, entraîneurs ne sont pas honnêtes, voir une telle violence, ne pas sanctionner les fautifs qui sont identifiables et prendre leurs défenses en trouvant n’importe quel prétexte est ahurissant. Il y a beaucoup de propos faux dans cet article. Notamment ce qui est « suffisamment clair ». Une honte. J’ai mal à mon rugby.

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