Espoirs Nationaux : l’improbable et folle saison du Stade Dijonnais

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Le Stade dijonnais aura, quoi qu’il advienne, marqué de son empreinte l’exercice 2024-2025. Confrontée à de grosses difficultés financières, la formation bourguignonne, alors en Nationale 2, a été contrainte de déclarer forfait général en tout début de saison. Pourtant, les couleurs du club continuent de briller chaque week-end à travers l’équipe Espoirs, qui vient d’enchainer sa 18ᵉ victoire consécutive. Le manager Simon Dupuy, également entraîneur des avants de la sélection suisse, nous plonge dans les coulisses de cette folle saison, dont les rebondissements sont encore loin d’être terminés… (Par Loulou / Photos club Stade Dijonnais) 

« Une violence inouïe »

Espoirs Nationaux : l'improbable et folle saison du Stade Dijonnais
Le staff des Espoirs dijonnais, emmené par Simon Dupuy (avec la casquette), vit une saison dingo.

La nouvelle avait frappé comme un coup de tonnerre au tout début de l’automne : après quatre journées de Nationale 2, le Stade dijonnais devait mettre la clé sous la porte. « C’était d’une violence inouïe. Le projet tenait la route, les mecs étaient super investis, puis tout est allé super vite. Juste après avoir battu le leader, c’était la fin du bal (27-22, contre Bédarrides, alors invaincu). À l’époque, on ne savait même pas si on allait pouvoir continuer avec les espoirs » se souvient Simon Dupuy, qui intervenait également au sein du groupe première.

Espoirs Nationaux : l'improbable et folle saison du Stade Dijonnais
Dijon célébrait sa victoire contre Bédarrides, quelques heures avant d’apprendre la terrible nouvelle…

Plongée dans le brouillard, l’équipe Espoirs du club bourguignon a finalement pu tracer sa route : « On s’est resolidarisé auprès des jeunes. On a réussi à créer une identité de groupe autour de cette idée de reconstruction, de « chien d’la casse », comme disent nos joueurs. Au début, on pensait que chaque match allait être le dernier, donc on s’appuyait sur ce leitmotiv pour performer », nous confie le technicien.

« Je ne pense pas qu’il y ait de recette secrète, c’est avant tout un groupe de potes. »

Galvanisés par cette situation, les jeunes stadistes, qui avaient perdu leur match d’ouverture sur le terrain du Rennes Etudiants Club (22-20), n’ont depuis plus connu le goût de la défaite. En s’imposant à Nantes le week-end dernier, les Dijonnais ont signé leur 18e victoire de suite. Une série renversante qui fera date, mais qu’on ne peut réduire à cette seule motivation d’environnement périlleux.

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Espoirs Nationaux : l'improbable et folle saison du Stade Dijonnais
Les Dijonnais sont inarrêtables (@Jules Grand)

Simon Dupuy nous explique les fondements de cette réussite : « Je ne pense pas qu’il y ait de recette secrète, c’est avant tout un groupe de potes. On essaye d’optimiser le tout avec nos leaders de jeu, qui sont très performants. Je suis beaucoup dans le partage, dans l’humain. Avec le staff, on échange énormément avec les joueurs pour que tout le monde soit au clair sur ses tâches. Ils ont vraiment envie de prouver que leur place est ici. Ce groupe a bien été mené par mon prédécesseur, Romain Kusiolek, qui vient encore nous donner des coups de main. »

Puis d’ajouter : « Je ne peux que mettre en avant l’investissement du staff et des joueurs, ce sont eux qui permettent un environnement bienveillant et sécurisant au bénéfice de nos performances. Le plus important, c’est la richesse humaine de l’équipe. Je n’ai rarement entraîné un groupe aussi bosseur, c’est facile et plaisant, même s’il y a toujours un peu d’ego à gérer (rires). Car à force d’enchainer les victoires, on tombe un peu dans la facilité, notamment aux entraînements, alors on est obligé de faire la chasse à la suffisance. »

Simon Dupuy (coach Espoirs Stade dijonnais) : "C'est une saison complètement folle"
La bonne ambiance règne au pays de la moutarde

Les week-ends se suivent et se ressemblent pour le Stade dijonnais, qui finit toujours par s’imposer, en faisant tomber tous ses adversaires les uns après les autres. « Certains diront que l’on est dominateurs car il n’y a plus de première et qu’aucun joueur ne monte, mais j’estime que l’on a un groupe de qualité et que, même si l’équipe fanion avait pu continuer, on ne serait pas loin du nombre de points que l’on a actuellement », se défend le manager bourguignon.

Car forcément, ce contexte si particulier a pu remettre en cause l’équité du championnat. Mais Simon Dupuy insiste sur le fait que la réussite de son groupe ne dépend pas du forfait de la Nationale 2, avec un argument infaillible : « Lorsque l’on regarde nos feuilles de matchs, on n’a qu’un seul joueur hors d’âge, un ailier de 2001, sinon les gars sont tous dans la tranche d’âge espoirs. On a récupéré des joueurs passerelles et on est cinquante aux entraînements, il y a un fort sentiment d’appartenance, ce qui participe aux bons résultats. »

Simon Dupuy (coach Espoirs Stade dijonnais) : "C'est une saison complètement folle"
Les jeunes Stadistes sont en lévitation cette saison (@Jules Grand)

Et puis, il faut aussi rappeler que les Espoirs stadistes, finalistes déchus des deux dernières éditions (défaite contre Périgueux 29-18 en 2023, puis 22-20 face à Graulhet en 2024), sont performants depuis plusieurs saisons. Des résultats que Simon Dupuy tente de perfectionner en effectuant un travail de préparation mentale. « Il faut avoir le cœur bien accroché avec eux, car ici on entend souvent que le Stade dijonnais joue bien en première mi-temps mais mal en deuxième, ce qui a notamment couté la finale l’an dernier contre Graulhet. Je passe actuellement un diplôme universitaire de préparateur mental et je fais intervenir des personnes pour améliorer ce point. »

« Pour l’instant, on n’a pas le droit de participer aux phases finales »

Tous ces facteurs minutieusement travaillés font que les jeunes dijonnais ont aujourd’hui une Côte d’Or. Mais la grande question est de savoir : jusqu’où peuvent-ils bien aller ? « Pour l’instant, on n’a pas le droit de participer aux phases finales, à cause du dépôt de bilan. Christelle, notre dirigeante, a écrit un courrier aux autres clubs Espoirs nationaux pour avoir leur accord afin de participer à la compétition jusqu’au bout. On a eu trois ou quatre retours, on va donc voir avec la Fédération ce qu’il est possible de faire. »

Espoirs Nationaux : l'improbable et folle saison du Stade Dijonnais
Les Bourguignons vont s’accrocher jusqu’au bout pour pouvoir participer aux phases finales (@les photos de Mark)

Quant à l’avenir du club, une fois de plus, l’incertitude règne. « C’est encore assez flou. Mais un projet est en train de se lancer avec Romain et Pierre, les deux entraîneurs de la première du début de saison. Rien n’est sûr pour le moment, mais les dirigeants sont en cours de négociation pour repartir en Fédérale 3 ou en Régionale 1… »

Un climat délicat pour des joueurs qui arrivent à un âge charnière. « C’est compliqué pour ces jeunes qui n’ont aucune visibilité sur la suite de leur cheminement. Personne ne sait vraiment ce qu’il va faire l’an prochain, moi y compris. On doit viser sur le court terme. » (Selon Le Bien Public, Simon Dupuy quittera le Stade Dijonnais à l’issue de la saison).

Espoirs Nationaux : l'improbable et folle saison du Stade Dijonnais
Le groupe Espoirs reste soudé malgré le contexte délicat

Une des seules certitudes, c’est qu’à Dijon, l’amour du ballon ovale ne s’est pas volatilisé en même temps que l’équipe fanion, car l’engouement autour de cette jeunesse triomphante est grandissant : « On récupère des supporters qui venaient voir la une. On tourne à 200-300 personnes par match à domicile. Ce contexte nous a également permis de nous rapprocher des Gazelles, les féminines du club. On a créé un lien qui n’existait pas avant et désormais, ça nous arrive de faire leur lever de rideau et de développer des projets en commun. »

Ce samedi, la folle série positive sera mise à l’épreuve du CS Vienne. En cas de 19e succès d’affilée, vous pouvez être certain de retrouver le même selfie de victoire, avec deux joueurs de dos, un genou à terre. Un hommage caché que nous livre Simon Dupuy : « C’est un clin d’œil à Christelle Grenot, une dirigeante hyper investie auprès des espoirs depuis de nombreuses années. C’est un peu la seconde maman des jeunes, qui était également la présidente du groupe des supporters. Elle est heureuse de participer à notre histoire, alors des joueurs lui font ce petit signe à chaque fois pour la remercier, en se tournant vers elle. »

Simon Dupuy (coach Espoirs Stade dijonnais) : "C'est une saison complètement folle"
La fameuse photo que l’on retrouve dans notre rubrique « les selfies du weekend », tous les lundis depuis 18 journées !

Le 11 mai prochain, date de la finale du championnat de France des Espoirs nationaux, aurons-nous droit à une photo des Dijonnais soulevant le planchot ? S’ils sont autorisés à participer aux phases finales bien sûr…

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