Novatrice, voire révolutionnaire dans son approche, la future Commission de qualification des enceintes sportives, dont le statut juridique ne pourra être entériné que lors de l’AG de juin 2019, est déjà en ordre de marche depuis l’été dernier, comme nous le confirme son président, Roland Labarthe. L’occasion, déjà, d’aider les clubs qui en ont besoin… (source FFR.fr)
Des histoires de clubs qui se retrouvent sportivement récompensés par une montée et qui déchantent vite car leurs structures, aussi bien physiques que virtuelles, ne sont pas en adéquation avec des règlements, les chroniques ovales en sont pleines.
Le comité directeur de la FFR décide donc, à l’orée de l’été dernier, de trouver une solution. Et c’est à Roland Labarthe, élu en charge de la sécurité, qu’elle confie le bébé. « On est partis du constat que les qualifications de terrain présentaient des situations un peu chaotiques, avec 60 % des clubs qui ne sont pas ou mal qualifiés, rappelle le patron des délégués sécurité dans les stades. On a aussi des règlements qui ne sont pas applicables, ou du moins qui ne sont pas appliqués en raison de contraintes trop grandes pour les clubs et les collectivités locales. Notre démarche au sein du comité directeur est donc de créer un rapprochement, d’une part avec les élus des collectivités locales, de l’autre avec ceux de l’association nationale des directeurs des enceintes sportives des collectivités. On sait que les montées sportives entraînent souvent des modifications de structure des terrains et des enceintes sportives, ce qui entraîne des coûts budgétaires supplémentaires pour les mairies. Elles sont souvent réfractaires et parfois même gênées quand un club monte. Fort de ce constat, le comité directeur m’a chargé de travailler avec une commission pour faire une modification des règlements afin qu’ils soient plus adaptés, plus souples, au bénéfice des clubs. Une démarche appréciée par les élus, parce qu’on va se concentrer sur l’essentiel, à savoir la sécurité des joueurs et des spectateurs, tout en y ajoutant des souplesses dans les exigences réglementaires. »
Le soutien aux clubs, le souci premier de cette commission
Assouplir les règlements, voilà une tâche ardue, qui nécessite un travail de longue durée, notamment dans l’établissement d’un constat préalable à toute modification présentée. Roland Labarthe toujours : « Pour avoir un état concret des stades, on s’est appuyés sur nos représentants fédéraux. Sur chaque match, il yen a un. Pendant deux mois, on leur a fait remplir une feuille sur les enceintes où ils se déplaçaient, afin d’avoir un état des lieux le plus près possible de la réalité. Une fois exploitées, ces données vont nous permettre d’intervenir et d’aider les clubs qui ont des problèmes. »
Le soutien aux clubs, le souci premier de cette commission. « Ce qu’on cherche à faire comprendre aux clubs, c’est que le jour où il ya un pépin dans un stade, que regardent les autorités en charge de l’enquête ? Les règlements, poursuit Labarthe. On est donc là pour leur apporter des conseils techniques. On ne veut plus leur dire :“Débrouillez-vous pour appliquer le règlement” qu’on aura pondu de Paris. Par contre, on sera intransigeants sur la sécurité. Si un vestiaire fait 18 mètres au lieu des 20 mètres réglementaires, ce n’est pas pour autant qu’on ne va pas donner la qualification. Par contre, on va les obliger à dégager un local dédié à l’infirmerie, parce que la santé des joueurs passe en priorité. »
Les efforts seront faits afin de travailler en harmonie avec toutes les parties prenantes : « Nous pouvons également mettre les clubs en danger en faisant un règlement qui n’est pas applicable, continue le président de la commission. C’est pour ça qu’on travaille avec les collectivités et les mairies,en accord avec leurs impératifs. Quand elles montent des projets d’aménagement de leurs enceintes consacrées au rugby,on peut alors être associés au projet, travailler avec elles pour leur éviter de commettre des erreurs qu’elles pourraient regretter plus tard en cas d’évolution de leur club. Quand elles montent des projets de la sorte, elles se concentrent souvent sur le club-house, en oubliant les accès, etc. Elles font parfois des travaux qui coûtent cher, mais qui s’avèrent non conformes. Et c’est ce qu’on veut éviter. »
Et les moyens pour y arriver sont déjà pensés : « On a créé un groupe de travail qui a planché tout l’été, conclut Roland Labarthe. Puis on s’est réunis deux jours à Marcoussis en septembre, avec 5 à 6 référents de Ligue, pour faire des propositions qui seront soumises en bureau fédéral au cours du premier trimestre 2019, à valider au mois de juin, en même temps que la commission. On a aussi déjà anticipé en accordant certaines dérogations afin d’aider les clubs. On sera toujours à leur écoute, on se déplacera, et à chaque fois qu’il faudra aller voir les mairies, on ira. On veut aussi être à l’écoute des collectivités.J’ai été président de club (Club Hendayais), je sais l’importance de ce dialogue. Il faut savoir s’adapter et évoluer.C’est un chantier énorme, au service des clubs. »
Des cas d’école, déjà réglés
Des cas concrets peuvent être mis en avant pour illustrer ce nouvel état d’esprit instauré par la nouvelle Commission des enceintes sportives. Celui de Boulogne-Billancourt par exemple, qui jouait en Fédérale 3 dans un stade flambant neuf, mais qui n’avait pas de places assises. « Un stade en synthétique, précise Roland Labarthe, avec des aménagements superbes, un club-house magnifique, une salle de musculation, etc. On a trouvé une solution : ils vont mettre des bancs et des estrades sur deux rangs tout le long. Ils ont des points en hauteur autour du club-house qui peuvent être aménagés, et le tour est joué. Côté règlement, on a un peu anticipé la modification, qui va désormais préconiser de 150 à 300 places au lieu de 350 ! »