C’était le choc annoncé entre deux « Hautes » sélections. Mais les hôtes du jour, comme les visiteurs, ont dû batailler bien avant le coup d’envoi, pour coucher 23 noms sur la feuille de match. Les Hautes-Pyrénées n’en aligneront que 18 finalement. En cause, une date de repli pas très raccord avec les impératifs des meilleurs clubs qui n’ont pas tous souhaité mettre à disposition leurs meilleurs joueurs. A cette première difficulté résolue par la persévérance des dirigeants des deux camps, s’est ajoutée celle de trouver un terrain disponible, praticable et protégé par un arrêté municipal à cause des fortes pluies tombées les jours précédents. Ce ne fut pas, là aussi, chose aisée. Lavernose sera finalement une terre d’accueil de dernière minute, humide certes, mais praticable. Le coup d’envoi pouvait être donné samedi à 15h00… (par David Campese, photos Roland Théodolin et RugbyAmateur.fr)
La terre, largement imbibée, allait bien vite s’accrocher aux crampons des valeureux guerriers du jour. Et comme si ce n’était pas suffisant, Éole avait décidé d’envoyer sa brise du nord, bien glaciale, souffler sur cette partie. Les locaux profitaient du vent dans le dos lors d’une première période bien plus fertile en essais que les conditions ne pouvaient le laisser imaginer. Les Haut-Garonnais iront en effet trois fois à dame, contre deux fois pour les Haut-Pyrénéens, qui n’en transformeront aucun, d’où un écart à la pause creusé par une pénalité en plus (22-10). Un écart qui aurait pu être plus important tant les Bleus ont eu l’occasion d’aller derrière la ligne à trois reprises.
Dès le coup d’envoi du second acte, on comprend vite que les visiteurs, qui avaient fait le dos lors des quarante première minutes, ont l’intention de faire parler leur puissance, avec des avants aussi disponibles que perforants. A ce niveau là, l’ossature de l’équipe de Juillan, récemment promue en fédérale 3, est incontestablement un avantage. Une première pénalité réussie par Jérôme Quere, permet de réduire l’écart (22-13). Suivi dans la foulée d’un essai, mais annulé par l’arbitre sur un en avant de passe. Qu’à cela ne tienne, les avants Rouges repartent à l’assaut, la défense bleue est courageuse, mais finit par craquer après un mouvement d’envergure, conclu par l’ailier Fernandes en bout de ligne, qui file sous les poteaux (22-20). Les coéquipiers de Clément Salgues tentent de réagir contre le vent et obtiennent à leur tour, une pénalité qui, ralentie par le vent, termine sa course sous la barre transversale. Dupuy, l’arrière visiteur, en profitait pour montrer ses qualités de relanceur. La dynamique est incontestablement du côté des Hautes Pyrénées. Les avants continuent leur travail de sape, les trois quarts profitent d’un surnombre petit côté, mais vendangent un deux contre un d’école. Alors les avants reprennent les choses en mains, et gardent le ballon au chaud pour le porter sur vingt mètres. Un maul arrêté illicitement juste avant la ligne d’en-but. M. l’arbitre valide l’essai de pénalité, et ces 7 points donnent l’avantage aux visiteurs (22-27).
Les Haut-Garonnais ne manquent pas de courage, s’envoient aux quatre coins du terrain, à l’image de Geoffrey Querre dans les lignes arrières, ou Salis, troisième ligne centre remuant. Mais les offensives, animées par Souquet, sont refoulées par une défense toute aussi acharnée… qui renvoie en plus l’adversaire chez lui par du jeu au pied bien dosé. Sous pression, les locaux commettent des fautes de main qui profitent à des visiteurs entreprenants. Sur une nouvelle attaque et un retour intérieur, probablement entaché d’un en avant, les hommes de Jérôme Teilh et Daniel Abadie (véritables acteurs du match sur le bord du terrain) trouvent la faille à nouveau, et mettent fin au suspense. Fernandes, encore lui, venu de son aile pour se proposer au coeur du combat, signait un doublé personnel (22-34). Même si ce match avait lieu samedi, la messe était dite. Les Haut-garonnais vont tout de même avoir un très belle réaction d’orgueil, en jetant leurs dernières forces dans un combat féroce jusqu’au bout. Ils finissent par inscrire un nouvel essai (27-34). Mais l’arbitre n’accordera pas de renvoi et siffle la fin du match.
La sélection du 65 s’impose donc après avoir été courageuse en première période, et dominatrice en seconde. Elle élimine ainsi le tenant du titre, et poursuit sa route vers le dernier carré… en ayant une grosse pensée pour Jean-Paul Xuereb, président du Comité très récemment disparu. Cette victoire lui était dédiée.
Côté 31, les équipes du haut de tableau Honneur n’ont pas laissé leurs joueurs au service de la sélection (hormis Muret), ce qui est regrettable, mais compréhensible au vu des prochaines échéances importantes à venir. Ceci étant dit, les présents, qui ont répondu aux appels de dernière minute de Marc Baldacchino et Daniel Fabre, ont incontestablement tenu leur rang et fait honneur au maillot bleu. A l’image de Geoffrey Querre, entraîneur-joueur de Lavernose, qui, a trente cinq ans, a encore montré l’exemple par son engagement de tous les instants.
Réactions
Joël Marcel (co-sélectionneur Haute Garonne) : On a manqué d’efficacité en première mi-temps, on a deux ou trois opportunités pour marquer, qui auraient pu nous mettre à l’abri d’un retour éventuel, même contre le vent en seconde mi-temps. C’est dommage, car les joueurs se sont envoyés en seconde mi-temps, mais qui a été dominée par notre adversaire, plus puissant devant, et qui a fait le boulot pour recoller puis prendre le score. La préparation de cette rencontre a été compliqué, mais on ne va pas se cacher derrière ça, car c’est le lot de toutes les sélections je pense.
Jérôme Teilh (co-sélectionneur Hautes Pyrénées) : la préparation a été difficile pour de multiples raisons, à cause des intempéries, mais aussi de certains joueurs qui ont préféré prendre leur weekend, donc on a travaillé dur pour aligner une équipe compétitive. En quantité, on savait que ce serait limite, mais la qualité était là, avec des gars qui ont des vertus, des valeurs, et qui ont tout donné sur ce match. On s’est un peu accroché aux branches en première période pour ne pas craquer face à cette belle équipe de la Haute Garonne qui menait 22-10 à la pause. Et puis, on s’est retrouvé sur du jeu d’avant en seconde période, en assurant la conquête, et on a réussi à revenir. On a pu s’appuyer sur plusieurs joueurs de Juillan, une équipe de qualité et d’expérience, qui termine première de poule et qui monte en fédérale 3. Leur confiance acquise tout au long de cette année a permis de mieux gérer cet écart à la pause. On n’a pas senti d’affolement, on a gardé le cap, même sur les maigres rotations que nous pouvions faire. Donc très content pour le groupe, et pour les jeunes qui étaient avec nous en sélection l’an dernier et qui nous ont rejoint cette semaine, en se donnant à fond. En sélection, 70% du travail se fait hors terrain, donc on va profiter de la soirée, et se projeter vers la demi-finale avec ambition et gourmandise, car c’est une belle aventure à vivre.
Clément Salgues (capitaine Haute Garonne) : On met l’engagement nécessaire pendant les quarante premières minutes, on marque à trois reprises, mais il y a moyen de les enterrer définitivement si on ne manque pas ces quelques occasions. Il y a eu une mi-temps pour chaque camp, et la sélection des Hautes-Pyrénées s’est montrée plus forte et réaliste en seconde période. On a su réagir en fin de match, mais c’était trop tard. Je reste fier du groupe, car on a relevé la tête après la gifle reçue en Ariège lors de la dernière journée. On a montré un autre visage dans l’envie et l’engagement, et je suis fier d’avoir porté les couleurs de la Haute-Garonne.
C’était le choc annoncé entre deux « Hautes » sélections. Mais les hôtes du jour, comme les visiteurs, ont dû batailler bien avant le coup d’envoi, pour coucher 23 noms sur la feuille de match. Les Hautes-Pyrénées n’en aligneront que 18 finalement. En cause, une date de repli pas très raccord avec les impératifs des meilleurs clubs qui n’ont pas tous souhaité mettre à disposition leurs meilleurs joueurs. A cette première difficulté résolue par la persévérance des dirigeants des deux camps, s’est ajoutée celle de trouver un terrain disponible, praticable et protégé par un arrêté municipal à cause des fortes pluies tombées les jours précédents. Ce ne fut pas, là aussi, chose aisée. Lavernose sera finalement une terre d’accueil de dernière minute, humide certes, mais praticable. Le coup d’envoi pouvait être donné samedi à 15h00… (par David Campese, photos Roland Théodolin et RugbyAmateur.fr)
La terre, largement imbibée, allait bien vite s’accrocher aux crampons des valeureux guerriers du jour. Et comme si ce n’était pas suffisant, Éole avait décidé d’envoyer sa brise du nord, bien glaciale, souffler sur cette partie. Les locaux profitaient du vent dans le dos lors d’une première période bien plus fertile en essais que les conditions ne pouvaient le laisser imaginer. Les Haut-Garonnais iront en effet trois fois à dame, contre deux fois pour les Haut-Pyrénéens, qui n’en transformeront aucun, d’où un écart à la pause creusé par une pénalité en plus (22-10). Un écart qui aurait pu être plus important tant les Bleus ont eu l’occasion d’aller derrière la ligne à trois reprises.
Dès le coup d’envoi du second acte, on comprend vite que les visiteurs, qui avaient fait le dos lors des quarante première minutes, ont l’intention de faire parler leur puissance, avec des avants aussi disponibles que perforants. A ce niveau là, l’ossature de l’équipe de Juillan, récemment promue en fédérale 3, est incontestablement un avantage. Une première pénalité réussie par Jérôme Quere, permet de réduire l’écart (22-13). Suivi dans la foulée d’un essai, mais annulé par l’arbitre sur un en avant de passe. Qu’à cela ne tienne, les avants Rouges repartent à l’assaut, la défense bleue est courageuse, mais finit par craquer après un mouvement d’envergure, conclu par l’ailier Fernandes en bout de ligne, qui file sous les poteaux (22-20). Les coéquipiers de Clément Salgues tentent de réagir contre le vent et obtiennent à leur tour, une pénalité qui, ralentie par le vent, termine sa course sous la barre transversale. Dupuy, l’arrière visiteur, en profitait pour montrer ses qualités de relanceur. La dynamique est incontestablement du côté des Hautes Pyrénées. Les avants continuent leur travail de sape, les trois quarts profitent d’un surnombre petit côté, mais vendangent un deux contre un d’école. Alors les avants reprennent les choses en mains, et gardent le ballon au chaud pour le porter sur vingt mètres. Un maul arrêté illicitement juste avant la ligne d’en-but. M. l’arbitre valide l’essai de pénalité, et ces 7 points donnent l’avantage aux visiteurs (22-27).
Les Haut-Garonnais ne manquent pas de courage, s’envoient aux quatre coins du terrain, à l’image de Geoffrey Querre dans les lignes arrières, ou Salis, troisième ligne centre remuant. Mais les offensives, animées par Souquet, sont refoulées par une défense toute aussi acharnée… qui renvoie en plus l’adversaire chez lui par du jeu au pied bien dosé. Sous pression, les locaux commettent des fautes de main qui profitent à des visiteurs entreprenants. Sur une nouvelle attaque et un retour intérieur, probablement entaché d’un en avant, les hommes de Jérôme Teilh et Daniel Abadie (véritables acteurs du match sur le bord du terrain) trouvent la faille à nouveau, et mettent fin au suspense. Fernandes, encore lui, venu de son aile pour se proposer au coeur du combat, signait un doublé personnel (22-34). Même si ce match avait lieu samedi, la messe était dite. Les Haut-garonnais vont tout de même avoir un très belle réaction d’orgueil, en jetant leurs dernières forces dans un combat féroce jusqu’au bout. Ils finissent par inscrire un nouvel essai (27-34). Mais l’arbitre n’accordera pas de renvoi et siffle la fin du match.
La sélection du 65 s’impose donc après avoir été courageuse en première période, et dominatrice en seconde. Elle élimine ainsi le tenant du titre, et poursuit sa route vers le dernier carré… en ayant une grosse pensée pour Jean-Paul Xuereb, président du Comité très récemment disparu. Cette victoire lui était dédiée.
Côté 31, les équipes du haut de tableau Honneur n’ont pas laissé leurs joueurs au service de la sélection (hormis Muret), ce qui est regrettable, mais compréhensible au vu des prochaines échéances importantes à venir. Ceci étant dit, les présents, qui ont répondu aux appels de dernière minute de Marc Baldacchino et Daniel Fabre, ont incontestablement tenu leur rang et fait honneur au maillot bleu. A l’image de Geoffrey Querre, entraîneur-joueur de Lavernose, qui, a trente cinq ans, a encore montré l’exemple par son engagement de tous les instants.
Réactions
Joël Marcel (co-sélectionneur Haute Garonne) : On a manqué d’efficacité en première mi-temps, on a deux ou trois opportunités pour marquer, qui auraient pu nous mettre à l’abri d’un retour éventuel, même contre le vent en seconde mi-temps. C’est dommage, car les joueurs se sont envoyés en seconde mi-temps, mais qui a été dominée par notre adversaire, plus puissant devant, et qui a fait le boulot pour recoller puis prendre le score. La préparation de cette rencontre a été compliqué, mais on ne va pas se cacher derrière ça, car c’est le lot de toutes les sélections je pense.
Jérôme Teilh (co-sélectionneur Hautes Pyrénées) : la préparation a été difficile pour de multiples raisons, à cause des intempéries, mais aussi de certains joueurs qui ont préféré prendre leur weekend, donc on a travaillé dur pour aligner une équipe compétitive. En quantité, on savait que ce serait limite, mais la qualité était là, avec des gars qui ont des vertus, des valeurs, et qui ont tout donné sur ce match. On s’est un peu accroché aux branches en première période pour ne pas craquer face à cette belle équipe de la Haute Garonne qui menait 22-10 à la pause. Et puis, on s’est retrouvé sur du jeu d’avant en seconde période, en assurant la conquête, et on a réussi à revenir. On a pu s’appuyer sur plusieurs joueurs de Juillan, une équipe de qualité et d’expérience, qui termine première de poule et qui monte en fédérale 3. Leur confiance acquise tout au long de cette année a permis de mieux gérer cet écart à la pause. On n’a pas senti d’affolement, on a gardé le cap, même sur les maigres rotations que nous pouvions faire. Donc très content pour le groupe, et pour les jeunes qui étaient avec nous en sélection l’an dernier et qui nous ont rejoint cette semaine, en se donnant à fond. En sélection, 70% du travail se fait hors terrain, donc on va profiter de la soirée, et se projeter vers la demi-finale avec ambition et gourmandise, car c’est une belle aventure à vivre.
Clément Salgues (capitaine Haute Garonne) : On met l’engagement nécessaire pendant les quarante premières minutes, on marque à trois reprises, mais il y a moyen de les enterrer définitivement si on ne manque pas ces quelques occasions. Il y a eu une mi-temps pour chaque camp, et la sélection des Hautes-Pyrénées s’est montrée plus forte et réaliste en seconde période. On a su réagir en fin de match, mais c’était trop tard. Je reste fier du groupe, car on a relevé la tête après la gifle reçue en Ariège lors de la dernière journée. On a montré un autre visage dans l’envie et l’engagement, et je suis fier d’avoir porté les couleurs de la Haute-Garonne.