Dans le choc au sommet de la poule 6 de Fédérale 3, entre le leader Corbières XV (52 pts) et l’Etoile Sportive Saint Saturninoise, deuxième (48 pts), toutes les conditions étaient réunies dans l’Aude, au stade Bertrand de Saint-André-de-Roquelongue, pour assister à un grand spectacle. Malheureusement, cette rencontre s’est arrêtée à la 26ème minute…
Une nouvelle mauvaise publicité pour le rugby amateur
A match aller, l’ESSS s’était imposée 19-12 en fin de partie grâce à deux pénalités. Le retour n’aura duré que 26 minutes, Alors que Corbières XV venait de marquer un deuxième essai et menait 15-9. Sur le renvoi, un accrochage entre le 3ème ligne local Kévin Demilly et le talonneur visiteur Broc, était logiquement sanctionné d’un carton rouge de chaque côté par M. Rodrigues, arbitre de la rencontre.
Les deux joueurs prenaient la direction des vestiaires et les tensions semblaient se dissiper. Mais le joueur audois, après avoir échangé quelques mots doux avec le capitaine adverse Lucas Damiani, a pris la direction de la touche et des supporters, qui pour certains, avaient pris part à la bagarre initiale malgré le grillage qui entoure le terrain. Un grillage qui à cet endroit précis du terrain, était absent.
A la vue de ces nouveaux accrochages, devenus intolérables débordements, M. l’arbitre a pris ses responsabilités et immédiatement annoncé la fin du match. « C’était censé être le choc match de la poule et ça se finit avec un match arrêté parce que des supporters et d’anciens dirigeants se permettent d’agresser des joueurs. Notre joueur n’a pas à faire ce qu’il a fait. Mais au final, ce n’est plus du rugby. On espère ne pas traîner ce match comme un boulet », a regretté l’entraîneur des avants de Corbières XV Sébastien Régy dans l’Indépendant.
« C’est triste de voir ça et ça donne une mauvaise image du rugby. On savait que ça allait être rude, mais pas au point de se faire agresser sur le terrain, on ne pensait pas que ça allait être comme ça. On espère que les hautes instances feront bien leur travail concernant les sanctions » a déclaré le club vauclusien dans le journal La Provence.
Responsabilités et sanctions à venir
Par ces explications, les deux camps vont chercher à minimiser leurs propres responsabilités et éviter d’être plus lourdement sanctionnés. Thomas Clavières, l’expérimenté co-entraîneur de Corbières XV semblait quant à lui, détaché de cette considération, et a livré son sentiment, aussi dépité que lucide :
« J’entraîne depuis 29 ans et je ne pourrais plus dire que je n’ai pas vécu pareille situation. On n’est pas là pour ça, pour des violences et des bagarres pareilles. C’est catastrophique. Il y a des enfants, des familles. Les torts sont partagés. D’en arriver là, je me pose beaucoup de questions. Cela va énormément ruminer dans ma tête. Au-delà du match, du résultat et des sanctions que nous allons avoir, parce qu’il va y en avoir, je ne suis pas là pour ça ».
Nous pouvons en effet déplorer de tels comportements, qui s’additionnent depuis plusieurs semaines, voire mois, sur les terrains de rugby amateur. Corbières XV, depuis sa création, n’a pourtant pas habitué les suiveurs à ce genre d’actes, loin de là. Le rugby vauclusien lui, est malheureusement et tristement sous les feux des projecteurs une nouvelle fois, après le derby houleux opposant Cavaillon à Avignon le Pontet, fin janvier.
Entre le rapport du représentant fédéral, et d’éventuelles plaintes, ce match au sommet se jouera finalement sur d’autres terrains, et pourrait avoir de lourdes conséquences. L’on voit mal en effet comment ces deux formations ne seraient pas sanctionnées, et de fait, donner à leur saison 2024-25 jusque là réussie, une toute autre tournure.
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