Bruno Calero, c’est l’exemple même du personnage incontournable dans le paysage rugbystique. Pour rappel, cet inoxydable champion a démarré le rugby à Graulhet, avant de porter les couleurs de Montauban, Colomiers, ou Narbonne. Loin de s’arrêter en si bon chemin, il est revenu dans le rugby amateur via Balma, Lavelanet, Pamiers, Mirepoix (comme entraîneur) puis Villeneuve du Paréage. A 47 ans, Bruno, qui avoue que le rugby lui permis de s’affirmer en tant qu’homme et de faire de très belles rencontres, joue encore, avec la réserve du club ariégeois. Pour une raison bien précise…
Dimanche dernier, alors qu’il a connu tant de joies durant sa longue et riche carrière, Bruno a goûté à celle peu commune, de porter le même maillot que son fils : « Le rugby demande beaucoup d’investissement, et à mon âge, je pensais qu’il était temps d’arrêter. Mais mon fils m’a dit qu’il prenait une licence à Villeneuve et qu’il souhaitait que je continue aussi, pour pouvoir jouer ensemble. »
Bapriste, 18 ans, avait en effet commencé le rugby en cadets, avant de s’arrêter. Et puis, il a décidé de reprendre, obligeant son papa à faire l’effort « Je l’ai fait avec plaisir » nous a avoué l’intéressé, mais ne cachait pas qu’il s’agissait de sa dernière saison « J’ai dû passer une IRM, faire une prise de sang, un test à l’effort, bref, j’ai passé l’âge de tout ça je crois (rires) ».
Pour des raisons de blessure et de calendrier, les deux Caléro ont donc enfin pu jouer leur premier match ensemble. Papa à l’ouverture, et le fiston à l’aile. 29 ans d’écart, et une fierté non dissimulée que nous raconte Bruno : « Bien sûr que c’est une émotion particulière, ça fait toujours plaisir, pour lui, comme pour moi, c’est un plaisir simple et rare à la fois. Le rugby permet ce genre d’émotions, c’est bien. D’ici la fin de saison, on devrait encore jouer ensemble, on va en profiter. »
Et quand on lui demande s’il encouragera Baptiste à continuer, la réponse fuse tranquillement : « Il fera ce qu’il a envie, je ne le pousserai d’aucune façon. Le rugby m’a permis de faire des rencontre inoubliables, m’a apporté beaucoup en tant que joueur mais aussi en tant qu’homme, m’a permis de m’affirmer aussi. Je souhaite à mon fils le meilleur bien sûr, si c’est par le biais du rugby, tant mieux. »
En attendant, l’album de famille s’est garni d’une photo qui devrait trouver bonne place dans les souvenirs du papa et du fiston. Sûr qu’il y a, et aura, plein de nouvelles images dans la tête des deux Calero jusqu’au printemps prochain…