On ne devrait jamais quitter Montauban… et pourtant, il l’a fait. Oui, Guilhem Garrigues est « monté » à la capitale pour ses études de journalisme. De ses débuts à Europe 1, où il a couvert le Tour de France, la Ligue 1 puis le Tournoi des VI nations, à Canal + (depuis 2010), le Montalbanais est passé d’une voix à un visage, connu : Monsieur « Jour de rugby » sur la chaîne cryptée. Une trajectoire limpide comme une course de Ben Smith, l’arrière All Black, l’équipe dont il est fan.
Lui qui a pratiqué le ballon ovale, à Montauban, puis à Beaumont de Lomagne, dès l’âge de 8 ans jusqu’en Crabos, rechausse les crampons avec l’équipe des journalistes de Paris, dès qu’il le peut. Car le rugby, c’est un peu l’histoire de sa vie, et pas que professionnelle. Une passion dévorante, qu’il se plait à vivre pleinement, même en dehors des plateaux.
Ses différents reportages en immersion, où l’humain est souvent au centre des débats, dévoilent le caractère profond du bonhomme. Rigoureux, joyeux et bon vivant, Guilhem s’applique au jour le jour les valeurs rugbystiques qui lui sont chères depuis toujours : savoir écouter, s’accrocher, partager, se remettre en question, et ne pas oublier d’où il vient. En pleine réalisation du documentaire « rugby et gastronomie », qui passera fin mai sur Canal, il a posé le micro et la fourchette pour répondre à nos questions décalées, avec application et bonne humeur.
En vrai connaisseur qu’il est, il en a profité aussi pour nous livrer son XV de rêve, incontournable. Un moment très sympa donc, comme un bon apéro à la Pena Festayre, où l’on refait le monde… ovale bien sûr ! Ravi qu’il soit à l’honneur sur Rugbyamateur.fr, lui qui jouait au talon dans ses jeunes années (si, si). Alors bon voyage avec Guilhem Garrigues, et bienvenue à bord ! (par Jonah Lomu)
Côté privé
Ton surnom ? Gilbert ! Des amis de la Pena Festayre à Paris m’ont appelé comme ça, c’est parti d’une confusion dans le brouhaha général, et c’est plus ou moins resté.
On te confond avec qui ? Une fois, on m’a confondu avec François Trinh Duc ! A tel point qu’une dame m’a pris en photo, mais j’ai du lui dire la vérité quand même
Ta musique du moment ? C’est très varié, ça va de Cold Play, à Massilia Sound System que j’écoute beaucoup, en passant par Nadau.
Ton film préféré ? « Les bronzés font du ski », un classique. Plus sérieux il y a « Parle avec elle ». Et puis, je dois bien l’avouer, « Bienvenue à bord », que j’ai vu 150 fois.
Ton acteur préféré ? Gérard Lanvin, la classe, le charisme. Et puis Franck Dubosc donc, dans « Bienvenue à bord » notamment
Ton actrice préférée ? Sophie Marceau, elle se bonifie avec le temps. Et je parle bien de son jeu d’actrice !
En dehors du rugby, ton sportif préféré ? Julian Alaphilippe pour le vélo, un sport que j’aime beaucoup. Mais sinon, Zinédine Zidane. J’ai eu la chance d’être au stade de France le 12 juillet 98. Émotion gravée à jamais pour l’éternité.
L’émission télé que tu regardes le plus souvent ? Jour de rugby bien sûr (rires)! Je suis pas mégalomane, c’est simplement pour faire les séances vidéos et progresser match après match (rires). Sinon « Intérieur sport » et « Sport reporter » les émissions de documentaires sport de Canal . On va rester corporate non ?
L’endroit que tu aimerais faire connaître ? En premier lieu, je pense à des restaurants, mais ils sont trop nombreux. Donc je vais dire les gorges de l’Aveyron dans le Tarn-et-Garonne. Saint-Antonin, Bruniquel. C’est pour la minute tourisme, et romantisme. Il faut y aller fin du printemps, début de l’été. Il n’y a rien de plus beau. Pas la peine de partir loin pour en prendre plein les yeux.
Ton passe-temps favori ? Je joue au golf. Mal, mais j’y joue. Et puis, je cours aussi.
Ton plat préféré ? Le lièvre à la royale, et du pain tomate anchois, en entrée. Je prépare justement un sujet sur la relation entre le rugby et la gastronomie qui sera diffusé en mai. Vous verrez, ça met en appétit…
Le numéro d’Isabelle Ithurburu ? Bien essayé, mais non.
Ton dessert préféré ? Un bon Paris-Brest, et celui de ma compagne bien sûr
Tu peux partager un repas avec trois personnalités, qui choisis-tu ? Le Matador madrilène Jose Tomas, Zinédine Zidane et Mark Zuckerberg, le patron fondateur de Facebook. Juste pour voir à quoi ressemblent des génies. Puis pour proposer au dernier d’investir dans le rugby en France. Histoire de rigoler. Et puis, pour l’après repas, je rejoins mon ami DJ Balpore’s. Le plus grand DJ du sud ouest.
Quel est le cadeau que tu aimerais recevoir pour ton anniversaire ou pour Noël ? Pas un cadeau, un souhait plutôt. Que la vie continue, longue et belle si possible.
RugbyAmateur peut assouvir un vœu : la France devient championne du Monde ou bien Montauban remonte en Top 14 ? Les deux sont tentants j’avoue. Mais je vais dire l’équipe de France quand même, ce serait tellement bien pour le rugby. J’adore Montauban, mais sa place est en Pro D2 je pense, et j’espère qu’il y restera.
Côté terrain
Tes premiers pas sur un terrain de rugby ? A l’école de rugby Montauban, sur le stade du Ramierou, jusqu’en crabos, junior Balandrade en entente avec le RC Montauban et puis Beaumont de Lomagne. Pour l’anecdote, quand je suis arrivé à Paris, j’ai joué avec les reporters sans manières – journalistes parisiens de Toulouse, et je peux dire que je suis invaincu… en deux matchs, Ce qui est assez marrant, c’est qu’on m’assimile à un parisien !
Le joueur qui a marqué ton enfance ? Je parlerai plus d’une génération, celle des Sella en 95, Berbizier, Magne Ibanez, mais j’aurais aimé voir jouer Jacques Fouroux aussi. Ce sont des fabricateurs d’aventure humaine.
Ton joueur préféré ? Ben smith ! J’aime les All Blacks, donc il faut bien en choisir un. Je suis allé en Irlande exprès pour aller les voir, et sur mon temps libre. Quand certains partent au soleil, moi non (rires).
Ton club préféré ? Je crois que c’est évident non ? Montauban
Le numéro d’Isabelle Ithurburu ? Pas mal, mais non, toujours pas…
Ton premier souvenir de rugby à la télé ? Le Tournoi des 5 nations, avec Pierre Salviac et Pierre Albaladejo aux commentaires, dans les années 90. Petite confidence, jusqu’à 6 ans, j’ai eu une période de rejet rugby. Mon grand-père y avait joué, mon père aussi…et puis un jour, il ma emmené voir France-Canada à Agen en 91 : j’ai eu des étoiles dans les yeux. J’aimais vraiment le football avant de rentrer à Armandie. Et puis voilà, tout a basculé. Depuis, je consomme du rugby tous les jours, pour le boulot et pour le plaisir aussi. Je vais voir des matchs de séries sur Paris, ou récemment à Beaumont de Lomagne.
Ton plus beau souvenir de journaliste ? Difficile d’en extraire un seul. Le premier des tournois des 6 nations avec Europe 1 en 2009, un rêve qui se concrétisait. Dans les coulisses à Barcelone pour la finale, la prépa avec Capo Ortega, la semaine qui a précédée le titre de Castres, intense. Et puis aussi, mon premier Tour de France, phénoménal.
Si le rugby n’existait pas, quel sport aurais-tu fait ? Du vélo peut être. Enfin, j’aurais aimé, mais franchement, c’est un sport qui est très, très dur.
Côté vestiaires
Le(s) comique(s) de l’équipe à Canal ? Philippe Fleys, incontestablement
Le plus gros mangeur ? Il ne voudra pas trop, mais Cédric Heymans. Ceci dit, il fait beaucoup de sport à côté, dont il peut manger !
Le plus bougon ? On est tous de bonne humeur, que ce soit le matin ou le soir, voyons !
Le plus fashion ? Isabelle. Elle est hors catégorie. Mais Thomas Lombard et Jean Baptiste Esculié se défendent bien eux aussi, dans des styles différents
Le numéro d’Isabelle Iturburu ? Bon ok, alors c’est le….non, je rigole.
Une anecdote mémorable lors d’un match ? d’un direct ? Soir de la finale 2016 à Barcelone. Je travaille, mais je suis assis en bord terrain. Juste derrière moi. Un père a sur ses genoux son fils malade, dont le rêve est de rencontrer un des joueurs, présent sur la pelouse. Il l’a donc emmené au Camp Nou au plus prés du terrain. Fin du match. Je m’absente quelques secondes…pour aller voir ce joueur déçu, car battu. Il accepte de me suivre, et d’aller rejoindre l’enfant. Il lui a même offert ses crampons, et ce, quelques minutes après avoir perdu. C’était une parenthèse dans le temps. Un moment fort en intensité. J’avoue avoir eu une montée de larmes.
Ta définition du rugby amateur ? C’est comme le 5 de devant, c’est la base. Le rugby amateur, c’est la pièce maîtresse, le moteur, c’est le dimanche à 15h, incontournable. Continuez à en parler comme vous le faîtes, c’est précieux.
Dernière question, le numéro d’Isabelle Ithurburu ? ok, mais ça reste entre nous hein ?