Réactions en chaîne après les graves incidents survenus dimanche dernier entre l’entente Fleury-Salles-Coursan et le Foyer Laïque Haut Vernet. Après l’indignation à la vue des bagarres d’après match entre les Audois et les Catalans, les sanctions rapides prises par la Ligue Occitanie, le match se déplace aussi sur un autre terrain : celui du racisme, et d’insultes à caractère racistes, qui seraient à l’origine des incidents…
La couverture médiatique de tels incidents implique une objectivité et une transparence totales. C’est pourquoi nous avons donné la parole aux deux présidents de club concernés. L’un a saisi le micro, pas l’autre. Benoit Castanedo, président du Haut Vernet, déclarait ainsi dès lundi matin : « Un de nos joueurs s’est fait agresser, verbalement, dans un premier temps, puis physiquement. Notre coach Kader Boulhimas est allé s’interposer, mais il a été pris à parti par une vingtaine de personnes qui lui sont tombés dessus avec une haine et une violence que je n’avais jamais vu. J’ai entendu des insultes raciales du type « sale bougnoule, sale arabe, sale nègre… »
Dans un communiqué diffusé après la rencontre de dimanche, sur la page facebook du club catalan, on pouvait lire : « Nous ne pouvons que nous indigner des propos racistes tenus par de nombreux individus pendant et après le match. Cela devient de plus en plus fréquent en ce qui concerne nos équipes, lorsque nous nous déplaçons. Des insultes sur la couleur de peau de certains de nos joueurs, ou sur leur origine, se font légion. Ce n’est pas tolérable ! »
« Ne pas répondre ne veut pas dire que nous laisserons salir notre club… »
Après avoir appris la suspension des deux clubs pour les deux prochains matchs, le temps que la commission de discipline de la Ligue Occitanie étudie les rapports des parties prenantes, le président catalan a surenchéri : « Peut-être sommes-nous fautifs d’avoir des joueurs noirs et maghrébins dans notre équipe ? », tout en indiquant qu’il allait saisir le Comité d’Ethique de la FFR. Aux plaintes du club déposées en début de semaine, se seraient ajoutées celles de l’association SOS Racisme, interpelée par les faits et les insultes présumées proférées.
Comme indiqué dans nos articles précédents, l’Entente Fleury-Salles-Coursan, n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations pour « ne pas rentrer dans une surenchère médiatique », tout en soulignant aussi que « ne pas répondre ne veut pas dire que nous laisserons salir notre club, des plaintes ayant été déposées, et la justice saisie. »
Cependant, si le club ne tient pas à réagir officiellement, deux joueurs eux, ont tenu à le faire, ouvertement, et sans nulle autre intention que de s’exprimer en toute transparence. Bertrand Begnounou et Dimitri N’Kou sont en effet très affectés des incidents de dimanche, et au moins autant par les accusations de racisme à l’encontre de leur club. Ces deux jeunes ivoiriens, licenciés à l’EFSC depuis un an, accueillis par leur coach « Pedro » Fernandez, ont souhaité s’exprimer sur RugbyAmateur.
« Nous ne jouerions pas dans un club, s’il tenait des propos racistes ! »
Les deux jeunes hommes démentent formellement les prétendus propos racistes tenus envers un joueur et entraîneur adverses. Bertrand et Dimitri, au cœur de l’action, bien malgré eux, attestent même que ces propos racistes émaneraient du camp adverse, tout en indiquant qu’il serait impossible pour eux d’évoluer dans un club qui tienne des propos à caractère racistes.
Bertrand et Dimitri précisent également qu’ils ne souhaitent pas mettre de l’huile sur le feu avec leurs propos, mais juste de rétablir la vérité, en attendant que la Ligue et la Justice fassent leur travail.
Ainsi, RugbyAmateur aura proposé aux deux camps de s’exprimer, chacun l’aura fait à sa façon. Les instances vont se prononcer dans les prochains jours et semaines, que ce soit pour des sanctions sportives, comme pénales.