Roquemaure (Occitanie) : difficultés et espoirs d’un club de Régionale 3 –
Les divisions régionales, et particulièrement la Régionale 3, comptent beaucoup de clubs en difficulté en terme d’effectif. Nous avons encore déploré beaucoup de forfaits généraux en début de saison. Parmi ces formations dans le dur, le RC Roquemaure (Gard) a enchaîné avant la trêve un match en manque d’effectif et un forfait, après un début de championnat sans le moindre point. Le 7 janvier lors de la reprise, les Gardois ont néanmoins aligné 19 joueurs contre Vauvert, avant d’enchaîner à nouveau en effectif incomplet à Uchaud dimanche dernier. Si un forfait général n’est pas du tout à l’ordre du jour, Olivier Bailly le président, détaille les difficultés rencontrées par le RCR. De nombreux autres clubs amateurs se reconnaîtront sûrement dans ses propos…
Une mauvaise passe seulement temporaire ?
Après six journées sans la moindre victoire, le mois de décembre a donc été très compliqué pour le RCR, mais il s’en sort avec seulement un forfait. En effet, lors de la neuvième journée (10/12), le groupe roquemaurois s’est bien déplacé à Marguerittes (3ème), même avec seulement 15 joueurs dont l’entraîneur sur le banc. Si, sur le terrain, les Gardois ont encaissé douze essais, ils ne perdent officiellement que 25-0. Même cas de figure pour leur match de dimanche dernier à Uchaud, durant lequel ils n’étaient que 14 et se sont inclinés 25 à 12. En effet, la sanction d’un match en effectif incomplet est également d’une défaite 25-0, avec bonus offensif pour l’adversaire, mais il n’est pas considéré comme un forfait à ce niveau. C’est un avantage pour les clubs en difficultés, car ils ne perdent pas de points au classement, et ça éloigne la menace d’un forfait général sur l’ensemble de la saison, atteint au bout de trois défections. En revanche, lors de la dernière journée, le RCR a bien dû déclarer forfait, pour son déplacement à Beaulieu (1er).
Pour expliquer ces manques d’effectif en fin d’année, Olivier Bailly invoque plusieurs causes : « Cette saison, nous n’avons déjà pas un gros effectif, même quand il est au complet, car nous ne comptons que 33 ou 34 joueurs. Il suffit donc, comme c’était le cas dernièrement, que quelques uns soient blessés et d’autres malades de grippes ou du Covid, pour commencer à avoir du mal à aligner une équipe. Il ne faut pas non plus oublier les obligations professionnelles de chacun, comme pour nos quelques pompiers, qui étaient de garde les week-ends de décembre. Nous voilà donc vite en effectif incomplet. »
Le départ d’un entraîneur aux conséquences lourdes
Sur le plus long terme, pour analyser le manque de joueurs dans le groupe sénior, le président du RCR rappelle que certains événements imprévisibles peuvent considérablement impacter la vie d’un club : « Le coach que nous avions en début de saison dernière est parti en milieu de championnat, car son discours ne passait plus auprès des joueurs. Nous nous sommes donc retrouvés avec un groupe explosé pour la phase retour, car plusieurs joueurs ont quitté l’équipe, et sans entraineur. Comme j’ai les diplômes nécessaires, je l’ai alors remplacé en urgence. »
Il tient d’ailleurs à saluer l’engagement des joueurs restés malgré cet événement. Selon lui, ils ont clairement permis au groupe de tenir jusqu’à cet été, puis de se reconstruire : « Grâce à l’engagement de chacun, et malgré un effectif grandement diminué, on a réussi à finir la saison avec un seul forfait après décembre, à Marguerittes lors de la 17ème journée. C’était tout de même très compliqué, car on a également joué trois matchs en effectif incomplet. Cette abnégation s’est finalement montrée payante, car aujourd’hui notre groupe s’est beaucoup renouvelé, avec 65% de nos joueurs qui débutent. »
« Vingt ou trente euros par match peuvent faire la différence »
Cependant, ce recrutement a été et est toujours très compliqué, notamment à cause d’une concurrence rude au niveau local : « Il nous manque encore une bonne dizaine de joueurs pour être plus sereins. Ils ne sont pas faciles à trouver, car nous sommes géographiquement proches de plus gros clubs, comme Bagnols Marcoule et Orange, tous deux en Régionale 2 ou Les Angles, en Fédérale 2. Ils sont plus riches et certains peuvent se permettre de payer les joueurs à chaque match. Vingt ou trente euros peuvent déjà faire la différence. » La difficulté à lutter contre la concurrence locale de clubs mieux classés était d’ailleurs également évoquée par Bertrand Molina, coach de Finhan, pour expliquer le forfait de son équipe pour cette saison.
En plus de cette concurrence, il constate également un changement des mentalités depuis le Covid, qui éloigne les potentiels joueurs des terrains : « Je pense qu’avec la pandémie, les gens ont réappris à vivre différemment. Ils ne veulent désormais plus passer leurs dimanches sur les terrains, mais préfèrent plutôt profiter de leurs familles. C’est donc devenu plus compliqué pour nous de les convaincre. » Il partage ainsi le discours de Lionel Cazaux, président de Capvern, contacté sur le forfait général de son club. Concernant le changement de mentalités et de priorités, celui-ci constatait également que les joueurs arrêtent plus tôt, pour les mêmes raisons.
« Il faudrait augmenter le nombre de doubles-licences »
Malgré ce forfait contre Beaulieu, et ces difficultés à recruter, Olivier Bailly reste optimiste pour la suite de la saison, et celles à venir. Il espère notamment faire de la concurrence locale une force : « Nous envoyons chaque année nos meilleurs gamins aux clubs voisins, car ils évoluent plus haut que nous. Mais, en échange, nous devons également récupérer certains de leurs joueurs en manque de temps de jeu. C’est pourquoi nous avons débuté un système de double-licences, notamment avec le RC Les Angles Gard Rhodanien. Cette saison, trois de nos joueurs sont sur les deux clubs, et un autre est en double-licence avec Saint-Saturnin-lès-Avignon. Il faudrait désormais augmenter ce nombre, car il est évident que beaucoup de leurs licenciés ne jouent ni avec leur équipe une, ni avec la réserve et se plairaient sûrement bien chez nous. »
Il regarde donc vers la suite avec motivation et se fixe des objectifs sportifs à court et plus long terme : « On joue un championnat très relevé, et l’apprentissage pour nos débutants est donc compliqué. Pourtant, on vise tout de même d’obtenir deux victoires avant la fin de la saison. Sur la phase aller, nous avons en effet accroché Saint-Quentin (3-29) et Beaucaire (12-43) à la maison et on va donc tout faire pour les battre au retour. Cet été, j’espère que nous trouverons un nouvel entraîneur, pour que je puisse me concentrer à nouveau sur l’école de rugby et jouer de temps en temps. Avec un groupe plus étoffé et de nouveaux joueurs en double-licence, nous pourrons alors viser le milieu de classement. » La présence de 19 joueurs pour la reprise contre Vauvert semble donner raison à l’optimisme du président, mais le groupe de 14 dimanche dernier rappelle que les difficultés ne sont pas terminées pour autant. Place désormais à un déplacement à Vendargues (4ème) dimanche et rendez-vous surtout pour les deux matchs ciblés par Olivier Bailly, le 11 février à Beaucaire et le 3 mars à Saint-Quentin-la-Poterie.
Roquemaure (Occitanie) : difficultés et espoirs d’un club de Régionale 3 –
Les divisions régionales, et particulièrement la Régionale 3, comptent beaucoup de clubs en difficulté en terme d’effectif. Nous avons encore déploré beaucoup de forfaits généraux en début de saison. Parmi ces formations dans le dur, le RC Roquemaure (Gard) a enchaîné avant la trêve un match en manque d’effectif et un forfait, après un début de championnat sans le moindre point. Le 7 janvier lors de la reprise, les Gardois ont néanmoins aligné 19 joueurs contre Vauvert, avant d’enchaîner à nouveau en effectif incomplet à Uchaud dimanche dernier. Si un forfait général n’est pas du tout à l’ordre du jour, Olivier Bailly le président, détaille les difficultés rencontrées par le RCR. De nombreux autres clubs amateurs se reconnaîtront sûrement dans ses propos…
Une mauvaise passe seulement temporaire ?
Après six journées sans la moindre victoire, le mois de décembre a donc été très compliqué pour le RCR, mais il s’en sort avec seulement un forfait. En effet, lors de la neuvième journée (10/12), le groupe roquemaurois s’est bien déplacé à Marguerittes (3ème), même avec seulement 15 joueurs dont l’entraîneur sur le banc. Si, sur le terrain, les Gardois ont encaissé douze essais, ils ne perdent officiellement que 25-0. Même cas de figure pour leur match de dimanche dernier à Uchaud, durant lequel ils n’étaient que 14 et se sont inclinés 25 à 12. En effet, la sanction d’un match en effectif incomplet est également d’une défaite 25-0, avec bonus offensif pour l’adversaire, mais il n’est pas considéré comme un forfait à ce niveau. C’est un avantage pour les clubs en difficultés, car ils ne perdent pas de points au classement, et ça éloigne la menace d’un forfait général sur l’ensemble de la saison, atteint au bout de trois défections. En revanche, lors de la dernière journée, le RCR a bien dû déclarer forfait, pour son déplacement à Beaulieu (1er).
Pour expliquer ces manques d’effectif en fin d’année, Olivier Bailly invoque plusieurs causes : « Cette saison, nous n’avons déjà pas un gros effectif, même quand il est au complet, car nous ne comptons que 33 ou 34 joueurs. Il suffit donc, comme c’était le cas dernièrement, que quelques uns soient blessés et d’autres malades de grippes ou du Covid, pour commencer à avoir du mal à aligner une équipe. Il ne faut pas non plus oublier les obligations professionnelles de chacun, comme pour nos quelques pompiers, qui étaient de garde les week-ends de décembre. Nous voilà donc vite en effectif incomplet. »
Le départ d’un entraîneur aux conséquences lourdes
Sur le plus long terme, pour analyser le manque de joueurs dans le groupe sénior, le président du RCR rappelle que certains événements imprévisibles peuvent considérablement impacter la vie d’un club : « Le coach que nous avions en début de saison dernière est parti en milieu de championnat, car son discours ne passait plus auprès des joueurs. Nous nous sommes donc retrouvés avec un groupe explosé pour la phase retour, car plusieurs joueurs ont quitté l’équipe, et sans entraineur. Comme j’ai les diplômes nécessaires, je l’ai alors remplacé en urgence. »
Il tient d’ailleurs à saluer l’engagement des joueurs restés malgré cet événement. Selon lui, ils ont clairement permis au groupe de tenir jusqu’à cet été, puis de se reconstruire : « Grâce à l’engagement de chacun, et malgré un effectif grandement diminué, on a réussi à finir la saison avec un seul forfait après décembre, à Marguerittes lors de la 17ème journée. C’était tout de même très compliqué, car on a également joué trois matchs en effectif incomplet. Cette abnégation s’est finalement montrée payante, car aujourd’hui notre groupe s’est beaucoup renouvelé, avec 65% de nos joueurs qui débutent. »
« Vingt ou trente euros par match peuvent faire la différence »
Cependant, ce recrutement a été et est toujours très compliqué, notamment à cause d’une concurrence rude au niveau local : « Il nous manque encore une bonne dizaine de joueurs pour être plus sereins. Ils ne sont pas faciles à trouver, car nous sommes géographiquement proches de plus gros clubs, comme Bagnols Marcoule et Orange, tous deux en Régionale 2 ou Les Angles, en Fédérale 2. Ils sont plus riches et certains peuvent se permettre de payer les joueurs à chaque match. Vingt ou trente euros peuvent déjà faire la différence. » La difficulté à lutter contre la concurrence locale de clubs mieux classés était d’ailleurs également évoquée par Bertrand Molina, coach de Finhan, pour expliquer le forfait de son équipe pour cette saison.
En plus de cette concurrence, il constate également un changement des mentalités depuis le Covid, qui éloigne les potentiels joueurs des terrains : « Je pense qu’avec la pandémie, les gens ont réappris à vivre différemment. Ils ne veulent désormais plus passer leurs dimanches sur les terrains, mais préfèrent plutôt profiter de leurs familles. C’est donc devenu plus compliqué pour nous de les convaincre. » Il partage ainsi le discours de Lionel Cazaux, président de Capvern, contacté sur le forfait général de son club. Concernant le changement de mentalités et de priorités, celui-ci constatait également que les joueurs arrêtent plus tôt, pour les mêmes raisons.
« Il faudrait augmenter le nombre de doubles-licences »
Malgré ce forfait contre Beaulieu, et ces difficultés à recruter, Olivier Bailly reste optimiste pour la suite de la saison, et celles à venir. Il espère notamment faire de la concurrence locale une force : « Nous envoyons chaque année nos meilleurs gamins aux clubs voisins, car ils évoluent plus haut que nous. Mais, en échange, nous devons également récupérer certains de leurs joueurs en manque de temps de jeu. C’est pourquoi nous avons débuté un système de double-licences, notamment avec le RC Les Angles Gard Rhodanien. Cette saison, trois de nos joueurs sont sur les deux clubs, et un autre est en double-licence avec Saint-Saturnin-lès-Avignon. Il faudrait désormais augmenter ce nombre, car il est évident que beaucoup de leurs licenciés ne jouent ni avec leur équipe une, ni avec la réserve et se plairaient sûrement bien chez nous. »
Il regarde donc vers la suite avec motivation et se fixe des objectifs sportifs à court et plus long terme : « On joue un championnat très relevé, et l’apprentissage pour nos débutants est donc compliqué. Pourtant, on vise tout de même d’obtenir deux victoires avant la fin de la saison. Sur la phase aller, nous avons en effet accroché Saint-Quentin (3-29) et Beaucaire (12-43) à la maison et on va donc tout faire pour les battre au retour. Cet été, j’espère que nous trouverons un nouvel entraîneur, pour que je puisse me concentrer à nouveau sur l’école de rugby et jouer de temps en temps. Avec un groupe plus étoffé et de nouveaux joueurs en double-licence, nous pourrons alors viser le milieu de classement. » La présence de 19 joueurs pour la reprise contre Vauvert semble donner raison à l’optimisme du président, mais le groupe de 14 dimanche dernier rappelle que les difficultés ne sont pas terminées pour autant. Place désormais à un déplacement à Vendargues (4ème) dimanche et rendez-vous surtout pour les deux matchs ciblés par Olivier Bailly, le 11 février à Beaucaire et le 3 mars à Saint-Quentin-la-Poterie.