Le RC Baulois traverse une deuxième saison consécutive plus que délicate. Bon dernier de sa poule de Fédérale 3 sans avoir glané le moindre succès, et quelques grosses valises à la clé, le RCB, dont la réserve a (encore) déclaré forfait général, se tourne déjà vers l’avenir. Le club qui évoluait encore en Fédérale 2 l’an dernier, repartira en… Régionale 2 la saison prochaine. Entretien avec le co-président, Alexandre Camus, sur cette longue déclivité et sur l’avenir du Rugby Club Baulois…(Par Loulou, crédit photo RC Baulois)
Gravir les marches rapidement n’est pas souvent gage de réussite sur le long terme. Le RC Baulois a essayé et s’est brûlé les ailes. Relégué de Fédérale 2 la saison dernière, La Baule se retrouve à l’échelon inférieur avec un effectif amoindri par les départs. Et comme durant l’exercice précédent, la réserve est contrainte au forfait général, faute d’effectif. Pour l’équipe fanion, pour les joueurs qui sont encore là, il est difficile de tenir la marée malgré tout le courage engagé sur le pré.
Avec une moyenne de 63 points concédés par rencontre, le RC Baulois souffre, tout en préparant la suite en… Régionale 2. Le président Jean-Louis Tapol a quitté le navire en démissionnant, et c’est un duo qui a repris la barre du bateau en co-présidence : à savoir Pierre Thépot et Alexandre Camus. Ce dernier ne voulait pas voir son club de cœur, qu’il avait déjà dirigé pendant 7 ans, s’enliser, voire couler. Il souhaite lui redonner au club un esprit familial en misant sur la jeunesse locale…
RugbyAmateur : Président, tout d’abord, quel rapport entretenez-vous avec le club ?
Alexandre Camus : “J’ai lâché la présidence pendant 5 ans, je m’occupais de l’école de rugby ces dernières années et j’ai retrouvé du plaisir. J’ai repris le club au mois de mai dernier, lorsque le dernier président est parti. On s’est mis en co-présidence avec Pierre Thépot, il est nouveau dans le coin, c’était important d’avoir un avis neuf et je ne voulais pas reprendre le club tout seul. Il y a également une nouvelle secrétaire, c’est une maman d’un jeune de l’école de rugby.”
Quelles sont les raisons de cet échec sportif ?
“L’ossature était trop bancale entre le groupe sénior et le reste du club. Et l’effectif était trop artificiel, ça marche quand il y a un peu d’argent mais une fois que ça ne suit plus, tout le monde s’en va. On a même hésité à ne pas aligner d’équipe sénior en début de saison.”
Malgré la descente en Fédérale 3, les difficultés sportives persistent…
“On savait que ça serait dur mais on ne pensait pas avoir aussi peu de joueurs. Durant l’intersaison, il y a eu une vingtaine de départs vers les clubs aux alentours. Il doit nous rester 3 ou 4 joueurs de l’effectif première de l’an dernier. C’est un peu compliqué pour avoir 30 gars à l’entraînement. L’équipe de Guenrouet devait venir nous aider pour combler notre effectif mais malheureusement ils n’ ont pas été aussi nombreux que prévu et n’ont pas pu nous fournir de joueurs régulièrement. Mais on ne se plaint pas, le groupe vit bien malgré les résultats. On va rebondir et prendre le temps de reconstruire sereinement.”
“Reconstruire avec nos jeunes”
Quels sont justement les axes de reconstruction ?
“Nous sommes en train de travailler sur une reprise en Régionale 2 pour l’année prochaine, car il n’y a pas besoin d’équipe réserve à ce niveau. On souhaite redonner au club une atmosphère familiale comme par le passé et reconstruire avec nos jeunes. Le staff est composé d’anciens joueurs, ils sont prêts à repartir avec nous peu importe la division. L’idée est de retrouver l’ADN Baulois. On ne repart pas de zéro, des bénévoles nous aident, des partenaires restent avec nous.”
Le nombre de licenciés est à la hausse au sein de l’école de rugby ?
“On a une école de rugby qui n’a jamais été aussi fournie et aussi forte. On est passé en 4 ans de 45 gamins à 130 ! On souhaite vraiment repartir sur des bases beaucoup plus saine avec des enfants du club qui ont envie, et cela prend forme doucement. Le socle se renforce, jusqu’à ce que les séniors soient alimentés par les jeunes du club. Désormais, notre priorité c’est l’école de rugby.”
Durant la Coupe du Monde, l’Argentine a établi son camp de base chez vous, gardez vous des bénéfices de ce passage ?
“On a gagné en infrastructure avec la venue de l’Argentine. Notamment au niveau du terrain qui a été remis à neuf, une nouvelle tribune et un peu de matériel de musculation. Je ne garde pas un grand souvenir de leur passage, à vrai dire, on a été un peu déçu. Il n’y a eu aucune interaction entre le club et les enfants de l’école de rugby.
Quel travail effectuez-vous avec les jeunes ?
“Nous sommes le seul club dans notre bassin. Il y a un gros potentiel chez les jeunes, on travaille avec les communes autours pour essayer d’avoir encore plus de monde. Notamment en mettant en place un ramassage en bus. Les résultats chez les jeunes sont en net progression. On intervient également dans les écoles pour faire des interventions et ainsi augmenter nos effectifs. Les enfants s’amusent et le bouche à oreille fait son effet. Il faut laisser le temps au temps, se précipiter nous a menés droit au mur.”
Le RC Baulois remet donc les pied sur terre, ses terres, après une sortie de piste mal maitrisée. Le chemin emprunté, certes escarpé, servira pour rebâtir l’avenir des Bleu et Blanc. Un retour aux sources pour l’équipe de la Presqu’île de Guérande.