Pamiers : dettes, conflits, démission du président, le SCA au bord de l’implosion ? – Le forfait acté lors du derby prévu à Saint-Sulpice sur Lèze, le 22 octobre dernier, avait de quoi interpeler, voire inquiéter. Les rumeurs les plus folles circulaient déjà autour du Sporting Club Appaméen, dans la tourmente financière, mais pas que. Nous avions alors interrogé deux jours après ce forfait, Fabrice Pech (voir article : toutes ces accusations sont de la pure diffamation), nouveau président depuis l’été, qui tenait à rassurer son monde, avant la tenue d’une Assemblée générale et financière présentée comme décisive pour l’avenir du SCA. Or, vendredi dernier, nous apprenions le forfait de l’équipe Une et réserve pour le compte de la 9ème journée de fédérale 1, face à Bagnères. Peu encourageant à quelques heures de cette Assemblée, très attendue, qui n’a rassuré personne, et laisse en suspens bon nombre de questions…
Le message avant cette Assemblée pouvait se résumer ainsi : il faut enfin y voir clair sur les comptes et l’avenir du club phare de l’Ariège. Mais l’absence de Fabrice Pech, opticien de métier, jetait déjà le trouble sur l’assistance. Manifestement, le bateau à damiers noirs et blancs qui avance dans le brouillard, sans vraiment personne à son gouvernail, met le reste du bureau dans une situation inconfortable. A commencer par Vanessa Mico, vice présidente, qui aurait confirmé une dette de 260 000€. Bertrand Serrano, commissaire aux comptes du club depuis plusieurs années, a ainsi qualifié la situation comme très, très critique, et a avoué avoir hésité à certifier les comptes. Ce qu’il a fait, mais avec réserves. Car sans cette certification, le SCA aurait déjà rallongé la liste des clubs déposant le bilan. Eric Pujade, adjoint en charge des sports à la mairie de Pamiers, présent vendredi, a rappelé l’état d’urgence, et comme priorité, d’avoir une gouvernance.
Et pour cause, Fabrice Pech venait de lui transmettre sa démission après cette importante assemblée, par mail. Loin d’être neutre, cette démission et cette absence imprévue ont eu une deuxième conséquence immédiate : celle de ne pas atteindre le quorum (présence minimale parmi les membres d’une assemblée sans laquelle une délibération ne peut être validée). Un délai de quinze jours a donc été octroyé pour présenter un nouveau bureau. Mais à l’évidence, et selon nos informations, on ne se bouscule pas au portillon du Stade Balussou pour prendre la présidence d’un club qui semble prendre l’eau de toutes parts, et dont on voit mal comment il pourrait ne pas sombrer.
Le compte à rebours a commencé pour le SCA…
En effet, en plus des problèmes administratifs et financiers, se greffent les sportifs, plus visibles. Ce deuxième forfait des séniors, officiellement pour cause d’impossibilité d’aligner six premières lignes, rapproche le SCA d’un forfait général. Il faut dire que parmi la vingtaine de départs à l’intersaison, figuraient deux talonneurs et trois piliers, compensés par deux talons et un seul pilier. Les espoirs ne présentant pas les garanties nécessaires pour assurer ces postes à risques.
Cédric Gatti, capitaine et figure de proue des Appaméens s’en est ému en fin de cette réunion de l’avant dernière chance. Rappelant devant l’assistance et au nom de l’ensemble des joueurs présents, qu’un troisième forfait serait catastrophique, pour les séniors mais aussi pour les équipes de jeunes. Et d’espérer que son club sorte de l’ornière.
L’heure est en effet à la mobilisation générale, le compte à rebours indique qu’il ne reste que deux semaines pour trouver les solutions (et des premières lignes), avant un dépôt de bilan, qui aurait des conséquences désastreuses pour l’ensemble du club, et son environnement immédiat.
Dernière minute – La réaction de Fabrice Pech, président démissionnaire :
« En interne, tout le monde a été payé au niveau des joueurs. Les dettes évoquées sont fausses. D’abord parce qu’une grande partie des factures a été remboursée, et ensuite parce que certaines factures de 2019, ont été, recomptabilisées en 2023, ce qui est une aberration. Je vous avais dit que nous avions rééquilibré les comptes (voir article : ces accusations sont de la pure diffamation), il n’y a qu’à demander à consulter le compte courant pour le constater et en vérifier la traçabilité. Les dettes ont été payées, preuves à l’appui, j’ai géré des arriérés qui n’avaient pas de factures, factures que j’ai réclamées pourtant au Commissaire au Comptes, en vain. J’entends que l’on annonce encore des dettes de 260 000€ ? Et personne ne s’en étonne ? C’est très bizarre tout de même. »
« J’ai préféré démissionner… »
« Je suis pointé du doigt alors que j’ai demandé au Commissaire aux comptes une attestation de bonne gestion depuis notre arrivée. On fait de moi un bouc émissaire pour ne pas attirer l’attention sur soi, mais peut-être va-t-on se rendre compte qu’il y a une fraude à l’argent public. Pour toutes ces raisons, à m’épuiser depuis 7 mois, oui, j’ai préféré démissionner. Je suis triste pour le SCA, mais visiblement, il y a des personnes bien plus compétentes que moi pour présider. Et je leur souhaite bonne chance ! »