Nouvel invité de cette rurbique où nous rendons hommage aux anciens, retraités ou pas, connus ou pas, pour parler de leur carrière, se replonger dans les vieux souvenirs, avec un brin de nostalgie, d’émotion, mais surtout beaucoup de bonne humeur. Yves Soler, 50 ans, dont 44, comme joueur puis entraîneur, d’un seul et même club, à l’Entente de la Vallée du Girou.
Grand meneur d’hommes, il a raccroché en juin 2016 sur un titre de Champion Midi-Pyrénées d’Honneur Réserve au côté de Cédric Fargues. Il a marqué plusieurs générations de Loups du Girou par son honnêteté, ses discours et sa participation remarquée aux moments festifs. Yves a puisé dans ses souvenirs et donné son XV de rêve, avec remplaçants, coachs, et dirigeants bien sûr. Quatre décennies résumées en une équipe basée sur les qualités sportives, et humaines bien sûr… (par Pierrot)
Première ligne
1 – Sébastien Pefourques dit « Pef » : nous avons remporté 2 titres avec Pef, j’ai adoré le coacher.
2 – Manu Da Silva dit « Robert Redford » : un des plus grands joueurs du club, machine, en avance sur le rugby. Il demandait aussi 10 balles à tout le monde pour le voir faire des tours de terrain nu sous 0 degré
3 – Cédric Peyre : nous avons 10 années d’écart. C’est lui qui me levait en touche à l’époque, avant de soulever le bouclier en 2016 en tant que capitaine & seconde ligne.
16 – Fred Delmas : en 2010, quand nous terminons Champions de France, il ne fait ni le 1/8 ni le ¼ de finale. J’annonce au groupe que je le prends pour la 1/2 car c’est un pote. Avec trop de bons joueurs en 3ème ligne centre, je le mets en pilier où il pouvait disputer une mi-temps. Devant les joueurs, il a alors déclaré qu’il ne reculerait pas d’un centimètre à un poste qui n’est pas le sien. Il a tenu parole. Il n’a pas pu faire la finale, mais nous sommes allés le chercher à l’aéroport avec le Bouclier.
17 – Thierry Audran : joueur très impressionnant !
Deuxième ligne
4 – Patrick Foltran : il faisait échapper tous les adversaires. Il pouvait nous raconter une histoire de Toto à l’échauffement ou vouloir mesurer un mec « très grand » d’en face, même avec sa bave aux lèvres avant l’entrée sur le terrain.
5 – Serge Puje : sans être un technicien du rugby, tu pouvais aller jouer n’importe où avec lui. Connu et reconnu, il ciblait les nez des adversaires. Il ne cherchait pas les ennuis mais, attention, il s’occupait très bien du pénible d’en face. Avec Auterive, il est d’ailleurs monté jusqu’en 2ème division.
18 – Jeff Guchens : je lui faisais le bandeau avant de démarrer le match. Il suivait du regard le bandeau pendant les 7 ou 8 tours. Très intelligent au travail, il « passait de l’autre côté ». Ainsi devenu abruti complet, il pouvait ne pas se souvenir des échauffements où tout seul dans les douches, il mettait de grands coups d’épaules qu’il avait bleues à la fin des matchs.
Troisième ligne
6 – Eric Despons « BIG » : une force de la nature. Sur le terrain, quand il attrapait un adversaire, ça craquait. Et quand il m’attrapait à l’entraînement… ça craquait aussi (rires).
7 – Jean-Claude Pile « la Pile »: très bon joueur qui avait deux bosses claviculaires à la place des pectoraux.
8 – Benoit Blaquières : même s’il te tue une préparation de match tous les dimanches, le midi, il bouffe comme un con pour tout vomir avant le match. Puis il va chanter Michel Delpech dans le couloir avant le coup d’envoi.
19 – Joan Almon : nous avons gagné 2 titres avec le grand frère Almon (2010 championnat de France et 2016 championnat Midi-Pyrénées).
Charnière
9 – Pierre Delpech : lui, il m’a impressionné. Il n’entrait pas dans les plans de l’équipe Une de la Vallée alors que Guy Novès l’avait fait jouer en Première au Stade Toulousain. En 2010, nous devenons champions grâce à la charnière. Et Pierre nous a fait des phases finales monstrueuses !
10 – Fred Castells dit « Ptit Fred » : ce technicien du club savait tout faire sur le terrain. Tout petit, nous avions toujours peur qu’il se casse.
20 – Franck Mondon : des coups de pied de 60m, il arrivait de suite dès qu’on me touchait sur un terrain. Il a pris plusieurs fois la foudre à ma place. J’ai joué avec Franck de mes années Poussins à Séniors, soit 20 années. Ensemble, on se regardait les 5 Nations à la télé. Nous étions très soudés. Aujourd’hui, Franck en tant que Président de l’EVG fait du bon travail, notamment avec l’Ecole de Rugby !
Centres
12 – Jean-Luc Seille dit « Petit Prince » : il ne supporte pas de perdre, pour le rugby et tout le reste. On se cherchait, on jouait et il y avait un vainqueur et un boudeur !
13 – Jean Frison : Cet international treiziste jouait au TO XIII. Le samedi à XIII, il jouait avec nous le dimanche à XV. Joueur hors-norme de 80Kgs, il sortait un joueur par match au tampon. Quand un adversaire râlait pour un plaquage, il lui promettait de revenir appuyer 3 minutes plus tard. Et ces mecs-là mettaient plusieurs semaines avant de rejouer.
A L’Isle-sur-Tarn, nous avons appris un jour de match à 20mn du coup d’envoi que leur réserve déclare forfait. Joueur en Une, il est devenu fou pour les copains à ouvrir la porte du vestiaire adverse et à crier sur leurs dirigeants. Il leur a donné rendez-vous sur le terrain où nous l’avons emporté difficilement.
21 – Olivier Corniquet, mon dentiste : à partir du 1/8ème, avant la seule finale que j’ai perdue, nous faisions ensemble les déplacements dans la 405 de mon père. Pour la finale, le club a prévu un bus. Olivier m’a prévenu « Prends ta voiture car si toi et moi, nous montons dans le bus, nous allons perdre la finale »
Ailiers
11 – Tonton Vignères, que nous appelions Monsieur Cadrage Débord.
14 – Toto Toréa : ce mec intelligent voyageait beaucoup pour son travail. Le vendredi soir, il arrivait plusieurs fois d’Afrique du Sud. Discret, il nous racontait peu sa vie. Il regardait toujours ses pieds à moitié endormi et il se changeait doucement. Avec son sommeil décalé, il était dans le monde des Bisounours avant d’entrer à bloc sur le terrain.
22 – Eric Joyet : Monsieur Tampon aimait jouer à l’aile avec ses 95Kgs et ses plaquages destructeurs…
Arrière
15 – Marc Sanchez : Venu de Colomiers à la Vallée du Girou, il démarre sa première année avec Sylvain Dispagne par une opposition face aux espoirs du Stade Toulousain. Il a alors réalisé sa plus belle partie au club. Monstrueux, il a avancé de 70m à chaque ballon. Aujourd’hui, après quelques malheureuses blessures, il est …« bon ».
23 – Gilbert Rivière dit la Gamate : Quand il attrapait un ballon, c’était impossible de le récupérer. Avec ses bras puissants, il jouait à l’arrière et dépannait en…troisième ligne.
Coachs
Sylvain Dispagne : C’est une des personnes qui m’a le plus marquée au club. Au début, nous nous sommes beaucoup accrochés pour devenir amis au bout du compte. Aucun de nous deux n’a changé d’avis. Mais on rigolait et on observait quand même comment l’autre travaillait. Nous partageons un souvenir spécial. Quand Sylvain est arrivé au club, j’ai commencé à entraîner.
Cette année, nous jouions notre finale avec la Réserve à 17h contre Montesquieu-Volvestre à Saint-Lys, puis nous commençons à la fêter chez José Canillo. A 20h, l’équipe Une joue sa finale face à Saint-Sulpice sur le terrain de Muret. Nous sommes bien entendu allés les voir jouer. Pour ces deux finales remportées le même jour, Alain Mondon nous a organisé une soirée mé-mo-rable.
Omar Hassini : Mon collègue entraîneur avec qui nous avons formé plusieurs saisons un joli binôme.
Président
Alain Mondon : il a fait tout son possible pour les joueurs. Il donnait tout pour le club. Et nous avons vécu de très belles années !
José Canillo : le Président d’honneur, et fondateur du club
Soigneur
Francis Gorse dit « Fanfan »
Hommes à tout faire
Jano Vergnes et Marcel Soler : ils faisaient tout. Ils traçaient les lignes du terrain au plâtre. Ils s’occupaient des grillades, des maillots dans le vestiaire, de réserver les bus et de tout le reste. Pour la finale 2016 à Gaillac, j’ai pris avec moi la photo du club-house de Jano Vergnes dans les vestiaires, ça ne s’explique pas. Jano roule les « R ». Dans le bus, nous lui avons fait lire cette lettre au micro : «J’ai rarement vu une Ferrari garée rue rhinocéros ». On a beaucoup ri.
Bonus
Dans le premier XV de rêve de RugbyAmateur, Diego Garcia a dit d’Yves Soler : « Incapable d’apprendre quoi que ce soit à un joueur, Yves maîtrise l’art de manager les hommes, les analyser et les comprendre mieux que personne. Il trouve toujours le mot et les phrases en fonction de chaque circonstance. Yves, on le suivrait au bout du monde. Un père spirituel».
La réponse de l’intéressé : « C’est vrai, Diego m’appelle son père spirituel. Il jouait en Première avec comme coach Sylvain Dispagne. Diego est un très bon mec rugbystiquement et humainement. Tout le monde l’apprécie. Sur ces deux aspects, il a vécu à la Vallée du Girou de belles choses. Il nous venait pourtant de Colomiers mais la Vallée l’a beaucoup marqué. Diego est arrivé ici en Fédérale 3. Nous gagnions 20 matchs dans l’année pour 2 défaites. Il a poursuivi sur le même ratio en Fédérale 2. Ensuite, ça s’est compliqué en Fédérale 1 ».
Les inoubliables
Philippe Corneille est venu jouer une finale tondu d’une coupe au bol avec une soutane. Aujourd’hui, Nicolas Cabrol fait parti des mecs drôles pour la fête. Il a fait venir la musique dans les vestiaires avec quelques excès, mais il nous en faut des gars comme ça.
On ne s’ennuie pas non plus avec Fred Pedussaud ! Il avait déposé une « offrande » dans le crampon d’un coéquipier. Comme le font certains joueurs actuels du club. Fred avait fait une randonnée pieds nus de 6h avec une poutre dans les bras. Il s’est aussi baigné dans de l’eau à 1 degré où boivent les vaches. Sinon, nous avions l’habitude de le voir à poil pour tous les retours en bus.
Il y a également eu une belle anecdote avec Denis Castets, ex-seconde ligne du club. Nous n’arrêtions pas d’ouvrir la trappe du bus en hauteur, mais elle est subitement partie. Retenue par les fils électriques, Denis a sorti la tête et le corps, il a réussi à récupérer cette trappe alors que nous roulions à 130Km/h sur l’autoroute.
Jean-Pierre Grindes et Néné Salut étaient mes coachs à l’Ecole de Rugby. Ils m’ont tout appris. Et c’est ce que j’ai voulu mettre en place à mon tour. Je les badais plus que les coachs que j’ai pu avoir en Séniors.
Fiche d’identité
Age : 50 ans
Poste : ailier, centre, troisième ligne, entraîneur des avants (selon les années…)
Profession : Chargé de clientèle en banque
Titres : 7 titres de joueur Poussin (1977) à entraîneur des avants de la 2 (2016)
Méthode : Connaître les joueurs sur le bout des doigts et parler d’amour
Aime : ses filles, toucher du bois, le whisky, les derbys et le ski
Bonjour Yves
Bon article mais je pense que tu as oublié Raoul DELGADO même si c’était une époque juste avant ta période senior !
Merci beaucoup Yves de m avoir invité dans ton 15 de rêve , cela me flatte beaucoup de faire partie de cette SUPER ÉQUIPE a la quelle , pour ma part , j aurais ajouté LA 3EME LIGNE de rêve a mes yeux , qui était composée de COCO FURLAN , MIMI BONTEMPS et MARC GARCIA