Après cinq saisons passées à Saverdun, Eric Mercadier avait donné son accord pour aider son ancien club à sortir de l’ornière en décembre dernier. Mais il n’y aura pas de miracle cette fois. Et c’est le coeur lourd que « Merca » a annoncé qu’il mettrait fin à son contrat commando dans quelques semaines. Pour RugbyAmateur, l’emblématique coach nous explique les raisons de son choix, et surtout son prochain défi…
Eric, depuis votre « départ forcé » de Blagnac, ce douze derniers mois n’auront pas été de tout repos pour vous ?
Ces douze derniers mois resteront comme les pires pour moi, au niveau du rugby. La fin inattendue à Blagnac malgré une demi-finale de championnat, l’arrivée à Castelsarrasin qui s’est terminée quelques mois plus tard, là aussi, de manière inattendue, et cette déception sportive de ne pas avoir su ou pu maintenir Saverdun en fédérale 2. Oui, j’ai connu mieux en effet.
Autant dire qu’il y a de quoi se remettre en question après tout ça !
Oh que oui ! C’est naturellement nécessaire, mais là, je dois bien avouer que j’ai dû me poser beaucoup de questions Ceci dit, ce qui me rassure, ce qui est même essentiel à mes yeux, c’est la relation que j’entretiens avec mes joueurs. Même avec les plus anciens, ils continuent à m’appeler, on garde le contact, et ça me touche énormément, car ça signifie que je leur ai apporté deux ou trois trucs au niveau technique et humain. C’est important à mes yeux.
La rumeur se faisait insistante, cette fois, vous l’officialisez, vous avez décidé de quitter Saverdun, pourquoi ?
Il y a eu en effet beaucoup de rumeurs, des infos qui ont fuitées, et ça me gênait beaucoup car j’ai le respect des personnes en place. J’espérais pouvoir garder secret mon choix jusqu’au dernier match de la saison mais c’est ainsi. Les dirigeants de Saverdun étaient au courant de toute façon, mais pas les joueurs. Je les en ai informés ce week-end. Ils ont compris ma décision. Ils savent tous que je fonctionne par cycle, de 3 à 5 ans. J’avais déjà passé 5 ans à Saverdun, et je ne me voyais pas repartir pour plusieurs saisons. Et la descente en fédérale 3 n’a aucune influence sur ma décision.
Peut-on savoir quel sera votre prochain club ?
Oui, ce sera Rieumes. Les dirigeants m’avaient contacté quand j’étais à Blagnac déjà, mais j’avais décliné car j’avais indiqué que j’étais là pour un moment. Comme quoi, on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Pourquoi Rieumes ?
Le projet du club me plaît. Je sais que ça fait un peu banal, mais c’est vrai. Les dirigeants veulent que l’équipe Une se maintienne en fédérale 2, ambitionnent de jouer les phases finales, et peut être même, à terme, moyennant des ententes avec des clubs voisins, envisager l’étage supérieur. Je reste forcément prudent, car j’avais dit la même chose en arrivant à Castelsarrasin, mais Rieumes me convient bien au niveau de la mentalité. Donc j’espère vraiment pouvoir poser mes valises là-bas pour plusieurs années, car je ne suis pas un mercenaire, un entraîneur d’une saison et puis qui s’en va. Ce n’est nullement une question d’argent, mais bien une question de challenge. Je sais qu’il y a des joueurs de qualité, des dirigeants dévoués, je suis convaincu qu’il y a un beau projet à mener avec ce club historique du rugby français.