On peut venir d’Orléans et aimer le rugby. On peut même commencer à y jouer à 32 ans. On peut être romantique et jouer deuxième ligne. Oui, on peut, la preuve avec Monsieur Adam, ou plutôt Jean-Jean pour les intimes. Le joli poupon de 120 kgs pèse lourd dans la tribu de Caraman, sa finesse d’esprit est inversement proportionnelle à celle de son jeu, c’est dire. Gêné que l’on pense à lui pour une interview décalée, « il y en a tellement d’autres qui ont un parcours fantastique dans le club » dit-il, il rend justement un bel hommage à ses potos, et prouve qu’il ingère les valeurs du rugby aussi vite et bien que certains vieux rhums qu’il apprécie tant. Caraman attachant. (par Jonah Lomu)
Côté privé
Ton surnom ? Jean-Jean, Jean Double, Double Jean, Petit Jean, c’est selon.
Avec quelle femme partirais-tu sur une île déserte ? Ma femme, Alyssa. Elle est parfaite pour moi et parée pour l’aventure en toutes circonstances. Elle a déjà quitté son pays natal, les Etats-Unis, pour venir vivre avec moi. Elle n’est plus à une île déserte près je pense.
On te confond avec qui ? Au téléphone, avec mon frère ou mon père. Dans la vie, rarement avec Brad Pitt. C’est bizarre d’ailleurs ?
Fromage ou dessert ? Les desserts de ma femme : les Patatoes Chips Cookies, les Cheese Cakes, son gâteau à la banane… mais pas ceux de ma mère. Désolé si tu lis, Maman.
Un alcool ? Avec plaisir ! Le rhum agricole et les vieux rhums, les jours de fête. La Téquila de temps en temps mais elle me fait perdre la mémoire. Du coup, je culpabilise le lendemain parce que je ne me souviens pas si j’ai montré mon cul à des personnes de bonnes famille ou créer des dégâts divers. Jamais le Whisky, je me transforme comme un Gremlins qui aurait mangé après minuit (c’est de l’eau en fait). Il me rend méchant et bagarreur.
Un plat ? Le pigeon aux petit pois… de Maman.
Ta musique du moment ? Mark Knopfler, Dire Straits, Brothers in arms
Ta série préférée ? Malcolm. Je sais que c’est pour les ados mais je n’explique pas pourquoi j’en suis accro.
L’endroit que tu aimerais faire connaître ? Amboise, son château, la chapelle Saint-Hubert perchée sur son rempart qui est la dernière demeure de Léonard Da Vinci et le Clos Lucé, l’ultime maison du Maestro. C’est l’endroit où j’ai emmené Alyssa quand elle est arrivée en France (voir photo en fin d’article).
Ton passe-temps favori ? La guitare et la musique. Bon la charcuterie aussi. Et puis à défaut d’arriver à jouer des deux contre un correctement, je m’entraîne au cinq contre un.
Ta plus grosse honte ?
J’ai un truc pour que cela n’arrive pas trop souvent, j’utilise la méthode ancestrale du : « Le ridicule ne tue pas. » Du coup, je me mets fréquemment dans des situations cocasses afin de me vacciner de temps en temps. Mais c’est une réponse de normand et je sais que cela ne va pas te satisfaire alors voici une petite histoire pour Rugby Amateur. J’étais dans un bar à Orléans et j’y retrouvais mon pote, le taulier et quelques habitués. Parmi eux, un couple de copains que je n’avais pas vu depuis des mois. Elle avait pris quelques rondeurs, alors je lui demande pour quand était prévu l’heureux événement ? Elle me regardait avec un air surpris et me dit qu’elle n’attendait pas de bébé. J’ai insisté 2 ou 3 fois, avant qu’elle me confie qu’elle avait arrêté la cigarette et qu’elle avait pris 15 kilos. Avec du recul je me dis que la lourdeur ne tue pas non plus.
Ta première cuite ? Le Parc de Longues Allées à Saint Jean de Braye (Orléans), des potes de lycée, ma mob et un pack de « 33 Export ». A’ men donné, Pollux me lance : « Jean-Jean, tu tiens les 24 premières sans vomir ? » J’ai vomi.
Ta dernière grosse colère ? C’est mon plus gros défaut, je ne me mets que très rarement en colère. Au quotidien, il y a bien quelques cons qui m’agacent quand j’allume la télévision, la radio ou que j’ouvre un journal. Mais la dernière fois, c’était durant un match. Le type m’a collé une fourchette pour que je lâche la balle que j’avais piquée à son copain. Je l’ai lâché, il a eu raison de moi, mais je l’ai gratifié de deux bourre-pif en échange. Je crois que c’est le geste qui m’énerve le plus dans ce sport. Je n’aime pas les tricheurs en fait.
Es-tu superstitieux ? Pas du tout, mais ne publie pas cette « Interview Décalée » un Vendredi 13, en passant sous une échelle après avoir croisé un chat noir. On ne sait jamais.
Ta devise ?
Y a pas de problème, il n’y a que des solutions.
Si tu avais un pouvoir ? Le don d’ubiquité, ca me plairait bien d’être partout à la fois.
Côté terrain
Le joueur avec qui tu rêverais de jouer ? Mon pote, Thomas ARANGUENA (Revel), à qui j’adresse un message personnel : je vieillis vite, prépare toi pour mon jubilé.
Celui que tu aimerais plaquer ?
Sans aucune rancœur, Laurent CHAFFRE alias BRUTUS (Revel), parce qu’il est solide et que ça me semble un super challenge. J’ai fait 2 ou 3 entraînements avec lui et l’occasion ne s’est pas présentée. Il me faut aussi avouer que je suis un piètre plaqueur.
Ton club préféré ? Stade Toulousain Féminin ! J’en place une pour Prune PEGOT et ses acolytes. Bravo les filles pour vos super résultats !
Ton meilleur souvenir rugby ? J’ai la chance d’évoluer avec des mecs qui ont touché le haut niveau comme Manu Poux, toujours exemplaire, et d’autres. Je n’ai que trois ans de rugby derrière moi, c’est déjà un honneur de passer dans votre interview décalée. Sinon, le bouclier du Championnat Midi-Pyrénées, la saison dernière avec les copains. J’espère revivre ça avec cette année. C’était magique, une aventure entre copains. Merci à Georges pour son sacrifice. Je vous aime tous les gars !
Ton pire ? J’ai démarré le rugby il y a 3 ans. Je suis donc un novice mais je me souviendrais toujours d’un de mes premiers matchs avec les copains au Brulhois. Il avait plu comme jamais. Le terrain était plus que lourd. C’était une piscine de boue. L’herbe avait disparu complètement. On devait être 17 sur la feuille de match. Romain Degiovanni avait secoué un autre joueur dans les vestiaires avant le match pour qu’il se réveille un peu. Après lui avoir collé quelques coups de casque, il a pris un retour de manivelle. Résultat, nez pété avant même le coup d’envoi pour lui. Aïe ! Cyril Bressole alias le Tchéchène s’était fait une double fracture mâchoire supérieure et planché orbital mais avait joué le match complet. Lui, c’est vraiment un guerrier et un exemple. Je t’aime mon Tchèche. Si j’avais une médaille d’Honneur à remettre, elle serait pour toi, c’est sur. Bon, on avait pris 40 points dans le museau avec un public très chauvin. Le rêve !
Le coach (ou dirigeant) qui t’a marqué ?
Celui qui m’a mis sur les rails : Christophe BASSET. Merci d’avoir cru en moi. Merci aux autres aussi : Pipe, Papa, Pat, Difool, Philippe et Christophe.
Moulés ou vissés ?
Vissés, c’est plus pratique pour les mêlées.
Côté vestiaires
Que fais-tu la veille d’un match important ?
Une bonne bouffe avec des amis, un gros câlin et un gros dodo.
Le(s) comique(s) de l’équipe ?
C’est tous des pitres à leur heure. Il y a souvent de l’ambiance au club. S’il fallait donner des noms, je dirais Maxime CALMETTE et David DE HARO alias Dadou. Mais franchement la liste pourrait être longue.
Le plus fêtard ?
Palme d’Or pour mon Titou, Jean-Thibault FILIQUIER.
Le plus râleur ?
Mon pote, Axel BONSIGNORE alias AQUELLE surtout s’il joue à l’aile et qu’il ne touche pas un ballon. Mon Dieu, là, tu peux être sur que tu l’entends rouméguer pendant des heures. Ce type n’est pas un ¾, c’est un avant refoulé.
Le plus fashion ?
Le « Capitche », Monsieur Nicolas MAMBELLA. Ce mec est extra, un super joueur de champ. Il est une pièce maitresse de l’équipe. J’espère qu’il restera encore longtemps avec nous. En plus, il a la classe. C’est le seul joueur qui vient en déplacement pour jouer la première mi-temps et qui s’éclipse en seconde pour aller à l’Opéra. Oui je balance, je t’aime, Chaton !
Celui qui fait peur sous la douche ?
Tu parles de taille de zizi ou de mec mal fichu, là ? Parce que si tu veux vraiment savoir, je ne trahirais pas de secret en disant qu’à Caraman, on est tous bien foutus, de vrais poneys !
Une anecdote mémorable ?
La journée passée le tube à l’air pour la confection de notre calendrier : « Les Odieux du stade». On a fait quelques clichés dans les vestiaires mais aussi sur le terrain. On a commencé à jouer au ballon, nus comme des vers, sans faire attention qu’il y avait un concours de pétanque sur le parking. A’ men donné, on s’est retourné et on a constaté qu’on attisait la curiosité des boulistes. Ils étaient une bonne quinzaine à nous observer jouer à la balle sur le pré. Oui, mémorable !
La phrase préférée du coach ?
Philippe Pradelle : « Les gars, on n’est pas venu là pour peler les figues ! Alors quand vous allez déblayer, je veux qu’il ne reste rien. Pas une pâquerette, pas même un champignon»
La question qu’on ne t’a pas posée ?
Es-tu fan de Rugby Amateur ?
Ma réponse : Evidemment ! Merci à Jonah Lomu et à toute l’équipe pour faire vivre notre sport ainsi. Continuez comme ça les gars. Longue vie à RUGBY AMATEUR !
Fiche d’identité
Né le 30 Octobre 1979 à Pithiviers (45)
Profession Technico Commercial (Primedge Europe)
Parcours en club : 3 saisons à la JSC (Caraman). J’ai démarré sur le tard.
Poste : Pilier ou 2ème Ligne, mais rarement à l’aile.
Poids : 120 kg…sans vêtement
Taille : 1 m 88…sans les crampons