De ses débuts tardifs dans le rugby à Apt dans le Vaucluse, à 14 ans, à son poste de sélectionneur de l’Algérie aujourd’hui, et dont il a porté fièrement les couleurs, il s’est écoulé 25 ans. Un quart de siècle consacré au rugby, au coeur de la mêlée, où Boumédienne Allam dit « Boum » a souvent dicté sa loi. Après Cavaillon et les sélections régionales, le déjà grand (1.95m) a rejoint le RC Toulon, pour prendre de l’épaisseur et le chemin du professionnalisme.
Narbonne, Tarbes, et Auch seront notamment des étapes importantes de sa riche carrière. « Avant de devenir professionnel, tous les joueurs ont été amateurs » dit le globe-trotter ovale, qui a donc aussi porté les couleurs de Blagnac, Macon, Agde, Saint-Sulpice-sur-Lèze, ou encore Pamiers son dernier club avant de raccrocher les crampons. Gourmet, gourmand, jovial, entier, passionné, Boumédienne Allam est un condensé de ce que le rugby peut faire de mieux, un exemple pour tout joueur, un grand frère pour toute une génération de jeunes joueurs algériens aussi. Son parcours méritait un retour détaillé, le colosse s’est donc prêté au jeu de notre XV de Rêve. Avec réussite. Encore une fois…
La première ligne
1 – Luigi Exposito : Luigi était un tueur en série sur le terrain, craint par tous, un palmarès incroyable, et je ne parle même pas de sont humilité. Un des plus grands piliers des années 90. On est très vite devenu proche. Un jour en déplacement à Périgueux avec Blagnac, un 2ème ligne l’a descendu en traître, nous étions désolé de rien avoir vu. Il m’a dit « Ne t’inquiète pas, c’est mon affaire… » Au match retour, le 2ème ligne n’a pas fait 5 minutes sur les pré. Il était d’une précision (rires)
2 – Philip Fitzgerald : Je me souviendrai toujours de la 1ère fois que j’ai vu Philip au centre de formation du RCT, nous avions 17 ou 18 ans. Tous les regards étaient sur lui et dieu sait qu’il était timide (rires). Des joueurs se languissaient d’en découdre avec lui sur le terrain, il n’avait pas forcément un énorme gabarit, mais il a rapidement modifié la hiérarchie de l’équipe et il est rapidement devenu le guerrier, et un ami. Il nous a tous charmé lui et Young, son compatriote, avec l’histoire de son pays l’Écosse, et leurs splendides hymnes.
3 – Seux Olivier : Je connais Olive depuis l’âge de 15 ans en sélection Nationale, c’est le garçon le plus gentil que j’ai pu connaître sur les terrains. Il était en avance sur son temps, après les sélections, nous sommes retrouvés au RCNM, le grand RCNM, nous avons fait nos classes professionnelles ensemble, puis à Tarbes où nous avons vécu en colocation, de très bon souvenirs…sauf la fois où il m’a lâché, il a eu peur de venir au Pays de Galles, à la suite d’une menace d’un coach, « un échappé » !
La 2ème ligne
4 – David Penalva : Quand j’ai connu David, il arrivait du Portugal et moi d’Espagne, nous étions colocataires des tribunes de Blagnac (Appartement voisin sous les tribunes), on es très vite devenus amis et sur le terrain, en un seul regard on se comprenait. C’est le type de gars contre ça aurait pu être explosif, si nous avions été adversaires. Un homme droit, avec des principes.
5 – Emmanuel Lunardi : Avec Manu, notre amitié avait mal commencé, à chaque fois que je le jouais, on se frittait. Au Racing Métro, à Auch, Tarbes, du haut de mes 20 ans, je faisais déjà preuve de beaucoup de maturité dans la provocation et la coquinerie. Il a encore aujourd’hui du mal à reconnaître mes talents. Alors le jour où je signe à Tarbes et que je le vois, je me suis dis que la saison allait partir en sucette. Bien au contraire, j’ai eu un super accueil. C’est le mec qui m’as appris que la loupe lors des Matchs sur canal+, pouvait booster une carrière !
Les troisièmes lignes
6 – David Rossi : David est un ami d’enfance, avec qui j’ai fais mes premiers pas au club de APT (84). C’est avec lui que j’ai fais mes premières sélections départementales. Son père, Alain, nous amenait tout le temps en sélection, un homme au grand cœur. J’ai appris dernièrement avec lui qu’il n’avait aucune origine Corse, comme il le prétendait depuis gosse, je ressens encore sa tristesse.
7 – Patrick Furet : Partick, dit le boxeur, lui par contre c’est un vrai Corse, amoureux de son Île et des têtes à têtes, mais ça c’était avant. C’est un super type à qui j’ai fait des petites misères, car j’ai la faculté de refaire sa voix. Pierre Arrambide l’ancien coach du Racing s’était plusieurs fois fait avoir, au grand désespoir de Partick.
8 – Cedric Mallet : Cédric, c’était la machine ! il a mis au supplice un nombre incroyable de nations lors des sélections jeunes, une bête. Je me souviens qu’il as mis à la mode les fameuse chaussures Buffalo, il est passé de 1m90, 110kg à 2m, 120kg. Erreur de jeunesse!
Le demi de mêlée
Yazid Ayeb : Le Yaz, nous nous sommes rencontrés en Sélection Nationale d’Algerie, lui jouait en 9 et moi en 8, j’avoue que j’étais plutôt adepte d’un jeu fermé « dit Brinks » il ne m’en a jamais voulu. Notre amitié a commencé par un clash, sur une divergence d’opinion et j’ai remarqué que j’étais pas le seul.
Le demi d’ouverture
Cédric Rosalen Dit le Cake ou Rose : Pour Cédric, ses passions c’était d’abord, la chasse et la pêche. Même qu’un jour lorsque nous jouions au RCNM, j’ai eu l’agréable surprise de trouver des appâts de pêche dans ma boîte au lettre, encore aujourd’hui il nie être l’auteur des faits. Je l’aurai un jour, je l’aurai.
Les ailiers
Julien Kinane dit Kignon ou Cric-Crac pour les intimes : il a été pendant très longtemps un compagnon de rugby, Narbonne, Tarbes, Auch. Il était dans notre jeunesse le digne héritier des valeur Ariégeoises et surtout de Lavelanet. Julien c’était un peu « Père castor, raconte nous une histoire »
Ali Koko dit The Rock : Ali est le phénomène des années fin 90, depuis 2000, l’ailier de 110 plombes, avec des pointes de vitesse affolant les compteurs. Au début de son arrivée au TPR, j’avais pour ambition de le faire roter, après mon 1er entraînement face à lui, j’ai revu mes ambitions à la baisse. Ali c’est un vrai Bro.
Les centres
12 – David Douyndit Doudou : la 1ère fois que j’ai fait sa rencontre, c’était lors d’une opposition des Reichel contre l’équipe 1 de Toulon, il m’a mis un cadrage débordement sur un un couloir de 3 mètres, je crois que mes chevilles sont encore à Bert. Une machine !
13 – Jean Michel Moratis dit Sharky : il était mon capitaine en Reichel à Toulon, c’était le sage de l’équipe, aimé et respecté par tous. Nous n’étions pas très proche, c’est en quittant Toulon, que j’ai appris à connaître l’animal. Toutes les plages de Gruissan connaissent son aileron nasal (rires). Un très grand Monsieur.
L’arrière
15 – Fouad Adjimi : Fouad, je crois que c’est le gars le plus drôle, que j’ai pu connaître. Nous jouions ensemble en équipe nationale d’Algérie. En plus d’être un bon joueur, c’est une très belle personne. Il a décidé un jour d’arrêter sa carrière de Trader, pour devenir comédien, c’est une exceptionnelle réussite, je suis son parcours de très près et j’ai eu la chance voir les making off. Bravo l’artiste !
Les remplaçants (de luxe)
16 – Jilali Aib dit « Mimiche » : Mimiche, c’est pas des jambes qu’il a, c’est des compas. Il fait partie de ces joueurs, discret, mais qui donne sans compter, c’est un ami fidèle, qui aurait pu avoir une grande carrière, mais pour qui les études étaient plus importantes.
17 – Nicolas Duffard « La Duff ou Madame Soleil » : C’est un bonhomme qui ne dépasse pas les 1m55, mais qui sur le terrain calme tout le monde, j’ai énormément de souvenirs avec ce malade… dernièrement, j’ai appris qu’il joue au rugby près de Saint-Tropez avec un Prêtre. Amen !
18 – Luga Verling Dit « Mon ami de moi » : ce surnom lui vient de nos 3èmes mi-temps à Blagnac, où après quelques années en France, il n’avait toujours pas la maîtrise de notre langue. Cela m’a coûté quelques bleus. Cet homme est l’exemple de ce que représente le Fighting Sprit Irlandais.
19 – Mathieu Mandement dit : « M’en demande pas trop » : lui c’est l’inverse, c’était un primate sur un terrain, ses placages étaient dévastateurs, et le pire c’est qu’avant le placage, il rugissait, seigneur. C’est lui qui la première fois m’a parlé de Saint Sulpice sur Lèze, club qui est rentré dans mon coeur depuis.
20 – Ferdinand Richeter dit Ferdi : C’est un garçon que j’ai connu l’année où nous sommes montés en Pro D2 avec Blagnac, il arrivait du Stade Toulousain. On le remarquait, car il avait un petit accent germanique. C’est un garçon qui aurait du avoir l’opportunité de jouer au dessus, mais il a choisi les études et aujourd’hui. Ce qu’il fait, c’est exceptionnel, il représente la société ECOSIA en France, c’est un moteur de recherche comme Google, et à chaque fois que nous faisons des recherches sur ECOSIA, ECOSIA plante des arbres dans les pays sous développés. Je suis réellement fan !
21 – Yannick Lacroust : Quand on rencontre Yaya, on rencontre automatiquement Mathilde sa femme. Je me suis toujours demandé comment un type avec une si bonne tête pouvait mettre au supplice tant d’adversaire. Aujourd’hui, Yaya mène un grand combat, je voulais en même temps qu’il sache que nous l’aimons l’animal.
22 – Malik Hammdach dit « le Frigo Algerien » : avec des mensurations impressionnantes, le natif de Sorgues ne cesse d’impressionner. Mais pour moi, il reste le petit Kamikaze, comme on l’aime le nommer affectueusement.
23 – Azzouz AIB dit « Adam » : c’est son nom de scène, il n’est pas comédien ou acteur, mais il aurait pu. Quand j’ai connu ce grand solide, il me parlait de percussions, et pas du 2 contre 1, non trop facile, mais du 6 contre 1 !
24 – Mohammed Belhacen dit « Momo » ou « oh Gros »: Avec Momo, nous avons connu le grand Cavaillon et ses grandes équipes juniors. Momo, c’est le type qui, lorsqu’il est à tes côtés, pleins de choses positives t’arrivent, un fer à cheval, avec le cheval; une patte de Lapin avec le lapin, un trèfle à 4 feuilles avec la pelouse. Un ami fidèle.
Entraîneurs
Pierre Broncan – Ancien Coach de Blagnac : A mes yeux c’est un tacticien hors pair, son jugement des hommes et du jeu, en font le coach le plus complet. Je pense qu’il est même meilleur que son père. Aujourd’hui il est sur ma lignée, je compte 17 clubs, je crois qu’il va bientôt me battre
Jean Henri Tubert et Fabien Boyer – Ancien coachs de Macon : 2 hommes de cœur et de challenge, le rugby n’a plus de secret pour eux, je pense que c’est le duo le plus complet que je connaisse, plus besoin qu’ils parlent. Ils transforment le plomb en or.
Anciens Coachs du RCT : Patrice Blachére, c’est l’homme grâce à qui je suis arrivé à Toulon, un personnage haut en couleur, qui est toujours à la page niveau rugby. Il y a eu aussi Serge Lucas, un autre tacticien hors pair, qui m’as donné goût au professionnalisme et à l’orgueil. Il formait un duo exceptionnel avec Patrice Blachère.
Ancien Manager de Saint Sulpice sur Lèze : Olivier Argentin: On m’avait parlé d’Olivier comme quelqu’un de caractériel, de froid et de dur, c’est un peu ça. Non je plaisante, c’est juste un homme droit, qui aurai aimé jouer devant je pense.
Michel Arpaillange : Michel était entraîneur de l’équipe de France lorsque j’étais international des – de 21 ans en 2000. C’est ce monsieur qui m’a ouvert les yeux sur mon potentiel et c’est grâce à lui que j’ai pu éclore. Un homme extrêmement bienveillant, comme on en trouve peu aujourd’hui sur notre chemin.
Denys Sylvestre dit « Dit le rebelle ou Le Denys » : Il a été mon 1ère entraîneur de rugby. A première vue, John Lennon venait de ressusciter et il portait des Santiag et une chemise au motif provençal, sous son gilet de cuir. Il m’a fait découvrir et aimer ce sport à l’âge de 14 ans. Mon premier maillot de l’équipe de France des U21, a été pour lui.
Ancien secrétaire du RCT : Richard Perez : avec Richard notre amitié a commencé par une sacré dispute dans les tribunes de Mayol en 1999 lors d’un match opposant Le RCT au Stade France, pour une histoire de licence pas tamponnée. Mais j’ai pu compter sur lui lorsque l’hôtel du Papa à Delaigue, où j’étais hébergé, s’est fait cambrioler avec mes affaires. Il m’a donné plusieurs centaines de francs pour que je puisse retrouver de la dignité.
Présidents
Président de Pamiers : Jean Philippe Sannac : Dit Nannac ou Papa, c’est un homme d’une très grande humilié, c’est la trilogie « Le cœur des hommes » à lui tout seul, il fait encore partie de ces hommes pour qui la parole un sens. Quand j’ai appris ces origines Algériennes, j’ai été très surpris.
Ancien Président de AGDE, Jean Luc Fabre : Cet homme m’a ouvert les bras à un moment de ma vie où c’était un peu compliqué, je me souviendrai toujours de ses paroles, de père à fils! Il est le ROA.
Présidents de Saint Sulpice sur Lèze : Jérôme Rouzès et Sébastien Bodiot : Je ne peux pas les séparer, je les ai rencontré la première fois à Carcassonne autour d’un Perrier, oui oui un Perrier ! Ils font partie de ces belles rencontres de la vie, ils ont le cœur de la même taille que leurs estomacs.
Président de la fédération Algérienne de rugby : Belhacen Sofiane : Sofiane fut mon coéquipier en sélection nationale Algérienne, nous avons guerroyé ensemble, nous avons soulevé des montagne ensemble. Aujourd’hui, nous sommes passés de l’autre côté, avec la même ferveur que lorsque nous étions joueurs. Note but, faire de la Fédération Algérienne de rugby, une grande nation du rugby Africain.
FICHE D’IDENTITÉ :
Né le : 19 novembre 1979
Métier : Manager et Sélectionneur de l’équipe Nationale Algérienne de Rugby
Poste : 3ème ou 2ème ligne
Clubs : APT, CAVAILLON, TOULON, NARBONNE, TARBES, AUCH, BARCELONE, BLAGNAC, DONCASTER, ORTHEZ, LE BUGUE MACON, ANNEMASSE, AGDE, GRUISSAN, SAINT SULPICE sur LÈZE, PAMIERS.
Conclusion
« Il y a plein d’autre joueurs, staffs et entraîneurs, que j’aurais pu rajouter sur une équipe type, un XV de Rêve donc, et avoir pour chacun d’eux une anecdote. Imaginez, 17 clubs multiplié par 30 personnes, ça fait du monde ! C’est une formidable chance que j’ai eu. On m’a souvent demandé pourquoi autant de clubs, et j’ai toujours dit que je considérai le rugby comme un « Compagnon ». C’est via ces belles rencontres, que je me suis forgé en tant que joueur et en tant qu’homme. »