EN-FIN ! Après six mois sans match officiel, Audois de La Palme, Gersois du Bas-Armagnac, Haut-Pyrénéens d’Ibos et Tarnais de Puylaurens retrouvaient le rectangle vert pour les finales de quatrième série de la Ligue Occitanie à Saint-Orens (31). Des demi-finales de deux mi-temps de vingt minutes, une finale sous le même format, et un titre en jeu. Le tout avant la reprise du championnat prévue le 20 septembre… (Par Marco Matabiau/ Photos Fidelop’Host).
Pour la première demi-finale, La Palme affrontait Puylaurens. Les Audois connaissaient la meilleure entame et ouvraient d’entrée le score sur une pénalité de leur trois-quart centre Clottes (3 – 0, 3è). Ce dernier doublait la mise quelques instants plus tard (6- 0, 9è) et la triplait peu avant la pause (9 – 0, 17è). Les Tarnais, mis à mal par le pack adverse une bonne partie du premier acte, réagissaient en fin de période et revenaient à six points grâce à la botte de leur arrière Rosset (9 – 3, 19è).
A la reprise, Puylaurens revenait avec de meilleures intentions: les temps de jeu s’accumulaient et le drop de l’ouvreur Dimaccio heurtait le poteau. La Palme rencontrait désormais quelques soucis en conquête directe mais la présence athlétique des bleu et blanc faisait la différence sur les points de rencontre: ballon gratté au sol et pénalité à nouveau convertie par Clottes (12-3, 30è). On pensait l’affaire entendue, mais Bardou, le deuxième ligne replacé à l’aile (!), initiait une relance au bout de laquelle le talonneur Sitko filait entre les poteaux. Rosset transformait (12-10, 32è). Les dernières minutes voyaient Puylaurens faire le forcing mais l’Espoir Olympique La Palme resserrait sa défense, ne cédait rien et accédait à la finale.
La seconde demi-finale opposait Ibos à Bas-Armagnac (les deux équipes se retrouveront d’ailleurs en championnat le weekend prochain). Le début de rencontre consistait en un round d’observation. Le BARC ouvrait enfin la marque par la botte de son arrière Duffaur (3-0, 11è). Ibos se reprenait, même si l’ouvreur Abardia manquait une pénalité (13è). Les joueurs de première ligne prenaient ensuite les choses en mains, la talonneur Peyret perçant sur plus de trente mètres et trouvant le relais de son pilier Muel Pinton plein axe, mais rien n’y faisait. Il fallait attendre l’ultime minute de cette première période pour voir le troisième ligne Duffau récupérer le ballon en fond de touche, s’échapper plein champ et déposer le dernier défenseur pour aller inscrire l’essai en bonne position et donner l’avantage aux siens (5-3, 19è).
D’entrée de deuxième acte, Ibos mettait la main sur la rencontre: l’arrière Hanot passait deux pénalités en sept minutes pour donner une avance plus confortable aux rouge et bleu (11-3, 29è). Dans cet intervalle, Duffaur avait raté la cible des 30 mètres (25è). Des 45 mètres, Hanot enfonçait le clou quelques instants plus tard (14-3, 32è). Ibos avait l’occasion d’inscrire un essai dans les derniers instants suite à un beau mouvement relayé par les suppléants Daguerre et Thelcide, mais Perrin était projeté en touche à proximité de la ligne (34è). Le baroud d’honneur final des Gersois, dans le sillage d’un Guedes très disponible, ne donnait rien. Le score n’évoluerait plus. La JSI tenait sa finale.
Match pour la troisième place: le BARC prend l’eau d’entrée
Était-ce la déception de la demi-finale, l’attente entre cette demie et le match pour la troisième place, la fatigue? Toujours est-il que les sang et or gersois passaient complètement à côté de leur début de rencontre. A l’inverse, Puylaurens réalisait une entame de rêve et inscrivait trois essais en sept minutes. L’arrière Sirvain gratifiait le nombreux public d’un véritable festival côté gauche avant de marquer entre les barres (2è), le pilier Baules venait conclure un superbe mouvement, bien servi d’une intelligente chistera par son demi de mêlée Oustric (6è), et le troisième ligne Barret scorait à son tour après une belle percée du talonneur Alaux, bien relayé par Dimaccio venu au soutien « main-main ». Avec les deux transformations de Bardou (qui sait décidément tout faire), le bilan était lourd: 19 – 0. Le BARC finissait mieux mais ne parvenait pas à tromper la défense tarnaise, malgré les bonnes intentions affichées par le trois-quart centre Cuvellier et l’arrière Brocario.
Le second acte était plus équilibré mais moins rythmé. Les Gersois pensaient débloquer leur compteur mais le trois-quart centre Saurin assurait mal sa passe en bout de ligne (23è). Ce sont au contraire les Puylaurentais qui aggravaient la marque quand, sur une sortie de mêlée côté droit, Rosset interceptait une transmission entre Negri et Dupouy et filait sur 50 mètres inscrire en coin le quatrième essai de son équipe. Dimaccio rajoutait deux points (26 – 0, 29è). La messe était dite, ce qui n’empêchait nullement Saurin de réaliser un bel exploit personnel le long de la ligne de touche pour permettre enfin au BARC d’inaugurer son côté du planchot. La jambe de l’ouvreur Piernas ne tremblait pas pour la transformation (26 – 7, 38è). C’était le score final.
Finale : La Palme d’un souffle…
Dès le coup d’envoi, La Palme frappait les trois coups… de tête avec le pilier Cahuzac dans le rôle du brigadier. M. Torrent sanctionnait la faute mais n’accordait qu’une simple pénalité qu’Hanot ne parvenait à convertir (2è). Le ton était donné. En revanche, La Palme menait à bien sa première offensive: prise en touche de SantaEulalia suivie d’une cocotte sur laquelle Ibos se mettait à la faute. Clottes passait les trois points (3-0, 5è). Les rouge et bleu ne désarmaient pas: sur un long jeu au pied de l’ouvreur Leroy, l’arrière audois Segovia tergiversait et se faisait « croquer » par l’ailier Lauret avant d’échapper le ballon. Le solide trois-quart centre Castaing passait par là, ramassait le cuir d’une main et marquait en coin (5-3, 9è). La Palme pouvait repasser devant mais Clottes ratait les perches (13è). Enfin, peu avant la pause, les piliers Pinton (JSI) et Sanchez (EOLP) allaient se reposer cinq minutes suite à un accrochage. La pause arrivait à point nommé.
A la reprise, Ibos revenait fort, essayant de prendre les Audois sur un de leurs points forts, à savoir le ballon porté. La Palme subissait et Sanchez, tout juste revenu en jeu, écopait cette fois d’un carton blanc pour avoir fait effondrer un maul (24è). La pénalité d’Hanot heurtait le poteau (25è). A dix minutes du terme, les Palmistes lançaient une belle offensive mais la dernière passe de l’arrière Segovia ne trouvait pas preneur. Les efforts des bleu et blanc étaient récompensés quand, suite à une cuillère de Candel sur Caussade, Clottes passait les trois points (6-5, 34è). Les dernières minutes étaient irrespirables (et pas seulement à cause de la chaleur qui régnait sur le Complexe Gustave-Plantade). Castaing, victime d’un plaquage un peu haut, obtenait une pénalité: Hanot ratait la cible des trente mètres (37è). Dans les ultimes secondes, Ibos obtenait une bonne touche dans le camp des Audois, mais ces derniers confisquaient le ballon et s’assuraient la victoire. L’Étoile Olympique La Palme, sacrée championne de France de quatrième série en 2019, ramène aussi le bouclier d’Occitanie dans son beau village…
Que retenir de cette journée jusqu’ici inédite ? Tout d’abord, le jeu. Après avoir passé six mois sans le moindre match à se mettre sous la dent, les quatre équipes présentes ce samedi à Saint-Orens se sont envoyées sans compter, proposant un jeu varié et de très bonne qualité. Le rythme et l’engagement étaient à la hauteur de l’enjeu. L’EOLP, s’appuyant sur les fondamentaux indémodables du rugby, à savoir un pack solide, une défense des plus hermétiques et un buteur précis (Clottes a inscrit les 18 points de son équipe lors de ce tournoi), s’est imposée au finish. Ibos a fait un beau finaliste, faisant jeu égal avec son adversaire du jour mais manquant d’efficacité dans ses temps forts.
On aura également vu de belles individualités, à l’image des Tarnais Sitko, Bardou et Azaïs, des Bigourdans Castaing, Duffau et Lauret (dont la vitesse et les appuis ont fait des merveilles) ou encore des Gersois Seris et Duffaur (visiblement friand de relances). On retiendra aussi le bel affrontement entre les troisièmes lignes SantaEulalia, dit « Santa » (La Palme) et Cahours (Puylaurens) lors du match inaugural, aucun des deux combattants ne voulant céder un pouce de terrain à son adversaire direct. Enfin, comment ne pas souligner la superbe ambiance de phases finales qui régnait ce samedi à « Saint O », l’arbitrage sans fausse note du quatuor occitan et l’excellente organisation mise en place par le président Thomas Vicente entouré de son équipe de bénévoles. En bref, le retour gagnant du rugby des séries régionales.
Réactions
Alexis Clottes (Entraîneur, La Palme) : « Une journée un peu compliquée quand même. On n’a jamais vu ça. Deux matchs de quarante minutes. Une feuille de match à 26. Faire jouer les uns, pas les autres. Et néanmoins un match de début de saison. On a été un peu brouillons sur le premier match. Cela nous a servi de rampe de lancement. On est tombés sur une grosse équipe d’Ibos. On a exploité les ballons dès qu’on en a eu l’occasion. C’était très important pour nous de gagner ce bouclier (…) On remercie la Ligue d’avoir mis ce bouclier en jeu. C’est vraiment super d’avoir organisé une journée comme ça. A nous ensuite de savoir gérer les temps morts, les moments de récupération, l’attente entre les rencontres. On a fait ce qu’on pouvait« .
Fabien Leriche (Entraîneur, Ibos): « Sur deux fois vingt minutes, il ne faut pas faire d’erreurs. Il faut concrétiser dans nos moments forts. On aurait pu gagner le bouclier. Les plus réalistes ont gagné, mais Ibos l’aurait tout autant mérité (…) Dans le contexte actuel, avec le coronavirus, c’est un peu particulier pour tout le monde. Le fait de se retrouver en demie, puis en finale, récompense la saison qu’on avait faite l’an passé. Les phases finales font partie de l’histoire du rugby« .
Patrice Cougot (Entraîneur, Puylaurens): « On ne peut avoir que des regrets. On manque totalement notre début de match contre La Palme. Une première période catastrophique. On se refait en seconde mi-temps, mais au final, il nous manque deux points. Pour la petite finale, on a fait tourner. Il y a eu de belles intentions, de beaux mouvements (…) Cette reprise est intéressante. Quand on nous l’a proposée, on a dit oui de suite, même si ça n’a pas la même saveur que si la saison avait continué normalement au printemps. Très heureux d’avoir disputé les demi-finales pour le bouclier d’Occitanie« .
Philippe Hag (Entraîneur, Bas-Armagnac): « On rencontre Ibos d’entrée. On les reçoit en championnat dimanche. Nous, on vient de monter. On a joué à l’envers. On a fait ce qu’il ne fallait pas faire. On avait demandé aux joueurs d’écarter les ballons. On joue leur jeu. On rate deux ou trois plaquages. Cela nous coûte beaucoup. Quoi qu’il en soit, Ibos mérite sa victoire (…) Cette journée est une très bonne idée. Très bien pour les joueurs, les entraîneurs, le public. On voit que les « petits clubs » sont capables de fournir un joli spectacle et qu’il faut absolument conserver cela« .