Un match en retard, surtout quand on est mal classé, c’est comme une sorte de bonus qu’il faut saisir. Pamiers et Fleurance, qui ont laissé beaucoup de points en route, notamment en toute fin de matchs, le savaient mieux que personne. Le stade Balussou avait fait le plein, ce match à huit points pouvait commencer… (par Bixent)
C’est Fleurance qui donne le coup d’envoi bien haut dans le ciel ariégeois, récupère le ballon, lance une première séquence intéressante et finit par un bon jeu au pied. Le décor est planté, les Gersois sont venus pour jouer… mais pas trop. Ils ouvrent le score dès la 3ème minute. il faudra attendre la 22ème minute pour voir les locaux ouvrir leur compteur points sur pénalité (3-3). Mais il n’en faut que quatre aux visiteurs pour inscrire le premier essai du soir. Deux incursions 10 points, le coup parfait des visiteurs prend forme. On assiste ensuite à un copié collé d’action : occupation du terrain de Pamiers, touche pour Fleurance, récupération appaméenne et transversale au pied qui finit en… touche. Cette répétition d’actions manquées fait bouillir la tribune de Balussou, qui se contente de voir ses protégés marquer une pénalité (poteau rentrant de Cazenave, 6-10). Mais sur l’action qui suit, réception du renvoi par Lledos, le troisième ligne centre perce, donne à Pradaud qui va au sol. Les damiers gardent le rythme et un petit côté d’école envoie Tagotago à l’essai, à l’essai. Pamiers prend l’avantage pour la première fois (13-10). On se met à respirer en tribunes mais c’est sans compter les gersois qui sont tout près de marquer. Pamiers se dégage, on peut souffler, c’est la mi-temps.
Dame nature fait des siennes à la reprise
La pluie et le vent accueillent les 30 acteurs en ce début de 2ème mi temps. Fleurance tient le ballon et Pamiers s’accroche pour une séquence défensive de neuf minutes (!) entrecoupées de quelques touches et mêlées. La tactique gersoise est assez claire : occupation au pied par son numéro 9, pression défensive et récupération de ballons exploitables ou au mieux, de pénalités. Ce qui arrive à l’heure de jeu, sur un geste de nervosité de Lledos, qui part se reposer 10 minutes. 13-13, tout est à refaire pour les Ariégeois.
Jusqu’à la 70ème, le jeu baisse en intensité. Fleurance occupe toujours le terrain et Pamiers essaie de récupérer des miettes pour relancer. 73ème minute : Fleurance récupére une pénalité sur mêlée et repasse devant au score (13-16). Pamiers recolle dans la foulée (16-16). Comme ce soir, celui qui tape le coup d’envoi récupère le ballon, Fleurance ne s’en prive pas, et en moyenne position l’ouvreur Gabriel claque un magistral drop (16-19). Nous sommes à la 79ème minute de jeu, Pamiers n’a plus le choix, relance tous les ballons rendus au pied par les visiteurs. Sur l’un d’eux, les Damiers obtiennent une pénalité « tentable » mais décide d’aller en touche pour jouer la gagne. Mais le ballon est perdu et le match se termine sur un dernier en-avant local lors de l’ultime relance.
Fleurance a joué le match parfait à l’extérieur avec comme recette : occupation, pragmatisme et réalisme. Côté Appaméen, on a bien senti que leur salut viendrait par le jeu, mais les joueurs ont manqué de munitions pour exprimer un potentiel indéniable. Les uns passeront Noël plus au chaud que les autres…
Réactions d’après match
Mickaël CARRE (entraîneur Fleurance) : « C’est une victoire importante pour nous. Cela faisait 2 mois que nous n’avions pas gagné avec les reports, et on perd toujours à la dernière minute notamment à Oloron, ou contre Saint Sulpice. On était venus pour gagner, pas pour jouer malheureusement pour le rugby. Mais on est à la veille de Noël et c’est ce que je leur ai dit à la fin du match. Les joueurs me disaient qu’ils n’avaient rien fait mais j’ai répondu on s’en fout on va passer le réveillon au chaud, c’est le plus important. On a fait ce qu’on appelle le match parfait à l’extérieur. On occupe au pied, on joue chez eux, on met une occasion et derrière on serre les dents. C’était un match que l’on ne voulait pas perdre, c’est tout. »
Benoit MARFAING (manager Pamiers) : « On est abattu, et dans le dur. Aujourd’hui, c’est le rugby que personne ne veut voir qui a gagné, on n’aura pas gagné des licenciés avec cette partition. Après, si on se recentre sur nous, on sent qu’on a une équipe qui n’est pas en confiance, on a du mal à scorer sur nos temps forts. Le gros point négatif depuis 8 journées, c’est le même constat : la discipline… avec un carton qui nous fait mal à la tête, notre conquête qui en fin de match, et derrière on retombe dans nos travers. J’ai l’impression de voir les mêmes matchs tous les week-ends. Maintenant on a 10 matchs pour essayer de garder le club à ce niveau là, ne pas regretter tous ces efforts en 3 ans. Les garçons se sont envoyés, je crois que c’est un manque d’expérience sur des postes clés, les points loupés au pied, ça compte, le résultat est ce qu ‘il est. Le sort s’acharne un peu sur nous, on est à chaque fois proche des équipes, la pluie qui arrive, le vent qui ne tourne pas en notre faveur et voila. Les garçons se sont bien battus je le répète, on va se reposer pendant les fêtes, retrouver des ressources avec nos familles, pour revenir en mode guerrier au mois de janvier, et essayer de sauver le club.
Compositions d’équipes :
SCA Pamiers : 1.Gilardon-Paz 2. Turashvili 3. Teriou 4. Pradaud 5. Panizzo 6. Pecrix (cap) 7. Gatti 8. Lledos 9.Sentenac 10. Sans 11. Séguéla 12. Cazenave A 13. Cazenave C 14. Tagotago 15. Boscus 16. Marcellin 17. Piorkowska 18. Laberty 19. Valcu 20. Garcia 21. Walencik 22. Guitoune 23. Khalkhal
Fleurance : 1. Pottier 2. Lopez 3. Vepkiavadze 4. Camacho (cap) 5. Putuma 6. Courtes 7. Belivacqua 8. Clermont 9. Lanave 10. Gabriel 11. Berland 12. Van Kampen 13. Cantaloup 14. Farah 15. Bouisset 16. Dupuy 17. Menabdishvili 18. Du Preez 19. Chiari 20. Vidal 21. Pailhe 22. Bini 23. Abadie