Pendant que l’équipe de France féminine dispute la Coupe du monde en Nouvelle Zélande, son homologue version militaire, est aussi au pays du long nuage blanc. Ce mardi, le XV de France militaire a rendez-vous avec son histoire pour remporter le titre mondial à Auckland. Florianne Froger, joueuse du RC Narbonne, nous fait partager cette folle aventure internationale de l’intérieur…
Après un long voyage, cette coupe du monde inédite avec 8 pays représentés, a véritablement débuté le 7 octobre dernier pour nos Françaises. Elles affrontaient en match d’ouverture les hôtes de la compétition. Les Néo-zélandaises s’imposeront 22-10, après une rencontre où l’arbitrage aura alimenté les discussions. « Il y a eu un changement d’arbitre au dernier moment, car celle prévue initialement, une Australienne, était malade » nous raconte Florianne, qui poursuit avec un petit sourire : « D’où notre surprise quand on l’a vu arbitrer le match juste après nous. » Le deuxième match de poule, contre le Tonga, se terminera par une large victoire 51-0 : « Une Tongienne n’arrêtait pas de perdre ses crampons, trop grands, pendant le match. Et comme j’avais une paire qui m’était trop grande, mais qui lui allait bien, je lui ai offert ma paire. Elle était vraiment trop contente. » Florianne venait de faire une heureuse…
Le 3ème match restera une expérience à part. Pas sur le plan sportif, car l’écart de niveau avec la sélection Vanuatu-Papouasie Nouvelle Guinée était trop grand, y compris au niveau de l’âge : « On a joué contre des femmes de tout âge oui, des mamans. Elles riaient quand elles manquaient un plaquage, mais en fait, elles étaient tout simplement heureuses d’être là. On a marqué 137 points, mais on leur a laissé marquer un essai, elles le méritaient tellement. Leur joie de vivre et leur simplicité étaient belles à voir, de belles valeurs qui rappellent d’où l’on vient. »
2ème de sa poule, le XV de France militaire féminin était donc qualifiée en demi-finale contre l’équipe première de l’autre poule : les Fidji. Les choses sérieuses commençaient enfin. Finis les sourires avant et pendant le match, place au combat et au suspense. Florianne et ses collègues de jeu savaient à quoi s’attendre : « Les Fidjiennes avaient mis 65 points aux Australiennes, donc oui, on s’est conditionnées pour un match difficile. Et il l’a été ! ». Intensité et engagement total, les Françaises encaissent un essai (non transformé), mais répliquent par une pénalité. 5-3, il reste deux minutes à jouer. Les Tricolores font le siège de la ligne adverse, et héritent d’une nouvelle pénalité à la 78ème minute, face aux perches, à 20 mètres. 6-5, score final, les Françaises s’ouvrent dans la douleur, les portes de la grande finale… pour y retrouver les Néo-Zélandaises.
Florianne nous fait partager sa joie et une anecdote de match : « Ce fut dur, intense, fort en émotion, et puis la délivrance. Pour l’anecdote, je suis allée en voyage au Fidji, il y a quelques années, et je connais quelques mots. En discutant lors des matchs précédents avec les Fidjiennes, nous avons sympathisé. Quand je suis rentrée en match contre elles, c’était sur une mêlée. Et là, une fidjienne m’a dit : « Eh Bula my friend » (Bonjour mon amie ». On a souri, c’était dur de rester concentrée (rires). »
Nul doute que ce mardi, à l’heure de la grande finale, la concentration sera revenue, avec l’envie de prendre une revanche contre des « Blacks » adonnées favorites. Nul doute aussi que l’on entendra le cri de guerre des Bleues depuis les vestiaires : « Fafine falani TUKI, Fafine solia TUKI, Fafine toa TUKI ! ». Ce nous pourrions traduire par : « Femme française, Femme soldat, Femme guerrière ! »…
Tout savoir sur la finale